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Writer's pictureSylvain Lupari

Carbon Based Lifeforms Twentythree (2011) (FR)

Updated: Dec 20, 2022

Nettement plus ambiant Twentythree n'en reste pas moins nettement remarquable

1 Arecibo 9:20

2 System 7:31

3 Somewhere in Russia 8:36

4 Terpene 5:56

5 Inertia 10:33

6 VLA (edit) 10:01

7 Kensington Gardens 6:24

8 Held Together by Gravity 8:05

(DDL 66:26)

(Psybient, Chill-out, Electronica)

J'ai lu sur Internet que Carbon Based Lifeforms était imprévisible. Que le duo suédois aimait la diversité et que ses 3 premiers opus déroutaient un public toujours subjugué par l'approche tétanisée de Johannes Hedberg et Daniel Segerstad. Et TWENTHYTHREE renforce ces commentaires recueillis sur la toile du Web. Après un album percutant, comme Interloper, où rythmes lascifs côtoyaient des ambiances cérébrales, ce 4ième opus de CBL est une délicieuse ode ambiante. Un voyage intersidéral dont les 8 titres, indépendants l'un de l'autre, sont peuplés de rythmes latents, de voix éparses et de sonorités composites trappées et flottants dans les denses et somptueuses couches de synthés multi soniques. C'est un conte pour cosmonautes, un souffle de vie pour esseulés et, surtout, un monument de musique planante.

Arecibo initie cette étonnante odyssée cosmique avec un lourd souffle noir qui dérive tranquillement vers les abysses spatiaux. Tels des coulées de laves cosmiques, des couches de synthé aux sonorités hybrides s'amoncellent et envahissent la progression de cette sombre intro. Ces couches lourdes et lentes s'enlacent dans un oblong ballet cérébral où souffles angéliques caressent une faune sonore implosive et étouffent des riffs égarés qui modulent un délicat rythme latent. On se croirait en plein dans les territoires astraux de Steve Roach avec cette multiplicité de couches de synthé aux tonalités variées qui chantent et coulent tels des affluents cosmiques vers un puissant crescendo atonique pour s'écraser sur les rivages d'une plage intersidérale. Les ondes cosmiques de System sont plus limpides, plus fluides et plus acuités. Elles coulent et flottent tels des vents morphiques et éveillent des carillons, des pulsations aux sonorités de crotales et cette étonnante flore tonale qui sommeille derrière ces rideaux synthétisées. Cette abondance de tonalités bariolées, de rythmes implosifs, de bruits cosmiques et des voix poltergeists est une des grandes richesses de TWENTHYTHREE et procure une curiosité auditive qui va en croissant. Somewhere in Russia est une ode à la solitude contemplative. Très émouvant avec ces poignantes couches de synthé qui se juxtaposent dans un superbe et lent ballet onirique, Somewhere in Russia dessine des émotions qui nous transpercent avec de très belles strates de mellotron gravitant telle une fusion de lamentations sous un recueil de rythmes inachevés. Il faut les entendre pleurer. Elles déchirent l'âme! Des nappes de synthé flottantes poussent et se bousculent afin d'introduire Terpene. Telles des boucles flûtées, elles roulent et ondulent tout en nous rappelant combien est beau Structures from Silence. Encore là, il faut entendre cette faune sonore qui tic-tac sous ses mélancoliques boucles de synthé pour apprécier la multi-dimensionnalité de TWENTHYTHREE avec ce titre qui oscille entre la sérénité cosmique et océanique.

Et ainsi va l'érosion de TWENTHYTHREE! Continuant entre l'ambivalence des mers et des espaces spatiales, Inertia nous enveloppe d'un immense manteau de placidité avec sa multitude de vents intersidéraux qui emmitouflent une étonnante faune sonore aux tonalités abstraites. Des voix de sirènes cosmiques soufflent au-dessus des chants synthétisés, créant un savoureux mélange de litanies aussi angélique que morphique qui nous transporte aisément aux portes d'un sommeil létal. Et plus ça va et plus c'est beau! VLA est le plus serein et le plus chaleureux titre sur TWENTHYTHREE. C'est une lente immersion catatonique dont les lourds souffles étalent une aura de sérénité sur les quelques mouvances fragmentées et les quelques bribes sonores qui trouvent refuge sous les lentes oscillations morphiques. Kensington Gardens est aux portes d'une réelle promiscuité avec une trépidante vie de quartier qui peine à faire entendre ses us carillonnés derrière de lourdes toiles aux sonorités syncrétiques. Held Together by Gravity clôture cet album avec une approche teinte d'une latente paranoïa. On y entend des chuchotements, des carillons et de curieux soupirs fomenter, alors que les couches de synthé s'enchevêtrent pour s'unifier dans un très doux ballet morphique, chassant tranquillement cette odeur de folie insidieuse qui se métamorphose en une splendide ode à la sérénité des âmes.

Nettement plus ambiant, TWENTHYTHREE n'en demeure pas moins nettement aussi remarquable. Le phénomène Carbon Based Lifeforms transcende l'univers du down tempo et de l'ambiant sclérosé par une faune sonore radioactive pour rayonner d'une incroyable approche aussi méditative que cosmique. TWENTHYTHREE est superbe. Différent de Interloper certes, mais tout aussi délicieux. C'est un long ballet cosmique et onirique plein d'émotivité comme d'oblongues couches de synthé aux tonalités hybrides qui se replient avec des élans de tendresse et de déchirement. C'est une incursion dans l'univers de l'ambiant poétique où seul Steve Roach avait mis les pieds avec ses œuvres titanesques. À recommandé et pas juste à moitié!

Sylvain Lupari (17/11/11) *****

Disponible chez Carbon Based Lifeforms Bandcamp

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