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Writer's pictureSylvain Lupari

CENTROZOON: 217 IV (2018) (FR)

“217 IV doit être le plus bel et le plus serein album de Centrozoon à mes oreilles”

1 Star's End 2016 60:00 2 Star's End 2016 (Soundcheck) 10:25 Iapetus Records

(DDL 70:25) (Ambient music)

Qui a dit que la musique de Centrozoon n'était qu'une décharge de mouvements chaotiques guidés par une rivière d'effets sonores bizarres et inaccoutumés? Il faut rectifier le tir avec ce 217 IV. Proposé, composé et interprété avec l'esprit qui entoure les belles nuits de la légendaire émission radiophonique Star's End, Star's End 2016 propose une nouvelle facette du duo Bernhard Wöstheinrich et Markus Reuter. Certes, les deux compères fignolent toujours une musique où les effets biscornus restent le fondement d'une orientation très audacieuse, mais ce long morceau de 60 minutes est l'un des plus doux, eh oui, que j'ai entendu de Centrozoon. Performé dans le cadre de la tournée Nord-Américaine de Centrozoon à l'automne 2016, 217 IV suit la performance de Chez Thomas, du 6 Novembre 2016, sauf que cette fois-ci Markus Reuter a bien l'intention de laisser quasiment intacte le désir de rêverie Morphée de Bernhard Wöstheinrich.

L'introduction est tissée dans des lignes de brumes et de voix amorphes qui suivent un corridor de plus en plus menaçant, puisque nos sens perçoivent une tension à venir. Ça prend la forme de nappes sibyllines dont les crissements d'ectoplasmes rugissent d'une guitare affamée. Divisée entre une approche séraphique et une autre résolument plus chthonienne, de par la présence des cuivres de la six-cordes, l'introduction de Star's End 2016 flirte tout de même avec les parfums anesthésiants pré nocturnes d'une nuit qui sera somme toute accueillante. Les rugissements azotés de la guitare, Markus Reuter laisse aussi tomber de beaux accords solitaires, épousent par moments le côté abrasif des nappes de synthé alors que tout doucement la musique avance dans la nuit. Le clavier sème des petits arpèges graves qui résonnent dans les échos de diverses manipulations de tonalités et des traitements de guitare, modulant un délicat mouvement qui sautille entre les multiples lignes et nappes de synthé et de guitare qui testent la tolérance de l'un pour l'autre. Sinon, de notre désir de méditer avec nos invités de cette nuit. Et malgré la dualité des effets tonals contrastants, la musique coule avec ce petit côté moqueur du duo Centrozoon. Le séquenceur tisse une belle marche amorphe avant de gambader sous les effets bienveillants de Markus Reuter. Par moments, surtout autour des 35 minutes, l'idée de trouver une ressemblance avec la musique d'Arc n'est pas si mauvaise, témoignant de la musicalité de 217 IV qui écoule paisiblement ses 15 dernières minutes avec la sagesse des dieux de la nuit. Possiblement le plus bel opus de Centrozoon à mes oreilles. Même Star's End 2016 (Soundcheck) étonne de par sa musicalité très électronique. On débute résolument la découverte de l'univers du duo très éclectique Centrozoon par cet album!

Sylvain Lupari (19/03/18) ***½**

Disponible au Iapetus Bandcamp

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