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Writer's pictureSylvain Lupari

CENTROZOON: 217 IX (2018) (FR)

“Celui-ci doit être le plus audacieux concert que j'ai entendu de cette tournée”

1 Parker House 1 14:43 2 Parker House 2 24:11 3 Parker House 3 17:00 4 Parker House 4 15:59 Iapetus Records

(DDL 71:54) (Ambient and abstract music)

La tournée Nord-Américaine soulignant le 25ième anniversaire de Centrozoon

aura fait des petits téléchargements tout chauds où la musique expérimentale du duo sans barrières suit les courbes improvisées, concert après concert, de Bernhard Wöstheinrich et Markus Reuter. Cette fois-ci l'aventure se déroule au Parker House dans la municipalité de Potomac au Maryland le 12 Novembre 2016. Et la musique offerte est la moins accessible (sic!) lors de cette tournée. Bien que les ouvertures et les finales se fassent dans un calme sonore relatif, le dialogue entre les instruments atteint des barrières babelesques qui ont dû laisser les spectateurs assez pantois par instants. Mais comme toujours, le duo sait éviter les pièges de lassitude en trouvant toujours une façon de dénouer les impasses que nichent dans ce 217 IX.

Parker House 1 nous met tout de suite dans les ambiances Centrozoon avec un empilage de lignes et de vapeurs de synthé, il faut réchauffer les équipements, où les crissements se désagrègent peu à peu dans des orchestrations tout à fait inattendues. Des bruits bizarres commencent à poindre sur ces mouvements de valses astrales, éveillant une cacophonie latente qui réussit peu à réduire la portée d'un bon down-tempo dont la lascivité flotte dans les expérimentations et les traitements de guitares de Markus Reuter. Râles, grondements et souffrances des machines engloutissent ce rythme lent et conduisent Parker House 1 vers une finale sans suite. Parker House 2 épouse le même pattern Centrozoon avec une ouverture d'ambiances séraphiques qui peu à peu se fait bouffer par une excessive exploration des tons et de distorsions des sons. Est-ce qu'un son peut souffrir? Oui! Et plus lentement c'est, et plus le plaisir trouve des oreilles avides de ce genre. Disons que c'est le morceau le plus rough de ce 217 IX. Si on ose décrire les ambiances de Parker House 3, on pourrait affirmer que c'est le côté acoustique de ce concert intimiste performée dans le salon principal de cet hôtel. Même dans une enveloppe plus paisible, Bernhard Wöstheinrich et Markus Reuter n'arrive toujours pas à harmoniser leurs scripts sonores, restituant ainsi une de ces douces cacophonies de Centrozoon. La ligne de basse ici me fait penser à celle de Tony Levin alors que les traitements de guitares sont tout ce qu’il y a de plus Frippertroniques. Introduction sibylline avec des douceurs dépareillées et oscillations spasmodiques, Parker House 4 s'éloigne vers une structure de rythme érigée sur des cognements sourds, un peu comme un tcha-tcha dansé sur des pieds de caoutchouc, alors que la guitare fait rugir les charmes intrigants d'un gros bourdon mécanique. La finale est tintamarresque avec diverses rebellions sonores où l'anarchie tonale se dirige vers une prise de conscience plus musicale alors que des séquences palpitent pour un rythme sans cohésion et que la guitare abandonne son esprit dans un tumulte qui a dû résonner longtemps dans les oreilles des spectateurs. Osé et difficile à digérer, ce 217 IX est résolument pour les irréductibles du genre. À écouter les oreilles libres…

Sylvain Lupari (19/04/18) ***** SynthSequences.com

Disponible au Iapetus Bandcamp

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