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Writer's pictureSylvain Lupari

CHRIS RUSSELL: Echo (2018) (FR)

“Du vide, venait le son. Cette musique est une expérience visant à amener l'auditeur dans un voyage”

1 Echoes 2:57

2 Radium 6:05

3 Orix 4:46

4 Varuna 6:40

5 Nilium 3:24

6 Sparse 10:56

7 Odjek 8:31

8 Transverter 4:32

9 Abandoned 13:20

(Experimental Ambient Music)

Du vide, est venu le son. Cette musique est une expérience destinée à emmener l'auditeur dans un voyageCes propos viennent de Chris Russell lorsqu'il parle de son dernier opus, ECHO. Et on ne peut pas dire qu'il est à côté de la track! Mais de quel voyage au juste? Sculpté autour de sons improbables et à peine reconnaissables, ECHO est effectivement un voyage dans le pays des tons où les sons bigarrés, créés de toutes pièces par l'imaginaire du musicien américain, finissent par se fusionner en une étonnante symphonie de musique ambiante expérimentale. Les oreilles sont mises à l'épreuve pour au moins la moitié de cet album avec des titres créés dans une vision cinématographique qui iraient assez bien avec l'univers de science-fiction de Ridley Scott, sinon d'horreur ou de fantaisie comme dans les ambiances de films tel que Legend, Prometheus et Alien. Une imagination en bonne forme qui entend les couloirs des vaisseaux spatiaux grondés de mystère par un habile mélange de tons et d'atmosphères bourrés de granules sonores d'une autre dimension. Une ouverture d'esprit et une compréhension de l'approche artistique de Chris Russell est donc essentielle si on veut voyager confortablement dans les profondeurs de son dernier album. Et ça ne démarre pas facilement!

Un battement s'affaisse comme un pas lourd et une faune sonore, partagée entre l'approche sibylline des ondes et la fonte de métaux tonals, élargie ses horizons avec une étrange expérience de cinéma de suspense ou de science-fiction. La thématique est intense avec ces gros cognements bien cédulés dans les 3 minutes de Echoes où mes oreilles entendent les murmures et les brouhahas des ambiances du repaire de Darkness, la Bête dans le film Legend. De ce genre d'ambiances cinématographiques, nous plongeons dans une tempête sur Mars avec l'introduction de Radium qui devient plus musical avec ses deux phases de concertos pour carillons. Orix étend son lit de bourdonnements industriels remplis de tonalités de discrets grésillements et d'effets d'écho dans la multiplication des lignes de drones. La douceur de Varuna, dont les tintements de divers gongs et de percussions Tibétaines me rappellent les bons moments de Ray Lynch dans Deep Breakfast, tempère un peu ce climat de tension qui émane des premiers titres de cet album. La tonalité est toujours à cheval entre des crissements de métaux, des murmures aquatiques et des ondes de synthé qu'il faut imaginer. La texture des effets percussifs et des brumes anesthésiantes lui donne cette fascinante douceur morphique. J'ai apprécié ce titre vers sa 3ième écoute, donc tout est possible au long des découvertes de ce 2ième album de Chris Russell sur Spotted Peccary. Après un Nilium fait de brises caverneuses et d'effets dramatiques dans la poussée des lignes stratifiées de poussière d'iode, Sparse saura réconcilier les amateurs d'une musique plus...disons plus musicale avec une belle structure à la Robert Rich où le rythme, toujours ambiant, est animé par de belles percussions alors que les ambiances transitent entre les univers de Robert Rich, Steve Roach pour les étoiles dans la nuit et Erik Wollo pour la froideur dans l'intensité. Un très bon titre qui fait balancer le reste de ECHO dans une 2ième partie où la musique ambiante est plus accessible. Et ce même si Odjek et ses strates stigmatisées dans le bleu acier meuglant peut faire grincer des oreilles. Transverter est sculpté un peu dans le moule de Nilium, mais ce sont juste les brises caverneuses et les granules de sons comestibles qui remplissent des ambiances un peu bariolées d'effets sonores uniques. Abandoned termine ECHO par une approche destinée aux imaginations les plus fertiles. Très comestible pour les oreilles, la musique respire ces flots de sérénité poussés par des vents du désert. Par contre, les ambiances sont teintées par une vision d'une société abandonnée. Une ville fantôme où traînent des chiens errants et mugissent les fantômes du passé dont les murmures usés se perdent dans les mouvements des vents. Tantôt sibyllin et par moments très onirique, Abandoned démontre à quel point Chris Russell peut être à l'aise dans de superbes mouvements qui n'ont rien à envier au maître Steve Roach. Au final, et tout bien considéré, ECHO vaut la peine d'être découvert au complet puisque ses meilleurs moments jaillissent aussi dans ses textures les plus sombres et les plus expérimentales.

Sylvain Lupari (23/08/18) ***½**

Disponible au Spotted Peccary

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