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Writer's pictureSylvain Lupari

Christian Wittman Orion Nebula (2023) (FR)

C'est un voyage sonore à travers les nombreux styles de C.W. que nous vivons sans trop de difficulté

1 Nursery of Stars 6:38

2 Messier 42 7:02

3 Interstellar Particles 7:07

4 Sinus Magnus 7:34

5 Trapezium Cluster 6:55

6 Molecular Cloud Complex 7:21

7 Solar Masses 6:16

8 Stellar Winds 4:36

9 Gravitational Collapse 5:21

(DDL/CD-(r) 58:54)

(Cosmic ambient music)

Il y a longtemps que j'essaie de chroniquer un album de Christian Wittman. Nous avons échangé quelques courriels où il me faisait parvenir un album-téléchargement afin que je puisse débuter une série de chroniques sur ses œuvres. Le problème! À chaque fois que je mettais un de ses albums entre mes oreilles, il en réalisait un autre qu'il affichait sur son site Bandcamp. En fait, ce musicien membre du mythique groupe Français Lightwave, groupe co-fondé avec Christoph Harbonnier au milieu des années 80 qui est encore très actif, et qui avait comme 3ième musicien l'ex-claviériste de Tangerine Dream Paul Haslinger en remplacement de Serge Leroy réalise des albums à une vitesse que les oreilles ne peuvent trouver le temps nécessaire pour s'acclimater, pour apprivoiser un si grand nombre de parutions. J'ai finalement abandonné! On a peu entendu parler de Christian Wittman dans les dernières années. Il est revenu dans les sphères de la musique électronique (MÉ) au début des années 2020. Depuis, il a réalisé plus de 50 albums-téléchargement où il met en valeur ses expériences de musique électro-acoustique, ses œuvres de musique ambiante ténébreuse (Dark Ambient) nourries du suspense de l'espace, et/ou simplement ses œuvres de musique d'ambiances cosmiques. Comme avec cet ORION NEBULA, un album sans vie rythmique mais plein de vie atmosphérique. Mais surtout un premier album du musicien-synthésiste Français sur un label majeur, Cyclical Dreams.

Nursery of Stars nous fait entendre illico de quoi sera constitué les presque 60 minutes de ORION NEBULA. Une nappe de synthé, teintée d'une couleur tirant sur le bleu métallique flotte paisiblement dans une ouverture qui trace une des nombreuses voies lactées musicales de ce premier album de Whitman sur le label argentin. Le musicien français joue adéquatement sur les modulations tonales de cette nappe de quiétude cosmique, ajoutant ainsi des couleurs et des émotions, notamment avec cette perception d'entendre des brises de voix absentes, de même que des teintes plus ombrées ou encore qui irradient la resplendissance de violons astraux, comme celle plus sombre des profondeurs abyssales. Il y greffe au passage différents accords dont les tonalités contrastantes chatoient comme bourdonnent en émiettant ces mélodies qu'on achève dans notre tête. La majorité de ces éléments et ces nappes tissées dans le métissage des accords et des effets sonores se retrouvent sur les 8 autres structures de l'album, à quelques nuances près. Messier 42 suit avec un autre mouvement lent, sans vie rythmique. C'est la quintessence de ORION NEBULA. Pour maintenir l'intérêt de notre écoute, l'ex-membre de Lightwave joue sur les teintes de ses accords et les mixe en des nappes qui flirtent autant avec la sérénité que l'angoisse. Ce discret duel entre la luminescence et son contraire attise constamment la curiosité de nos oreilles, créant même une musique qui siérait bien à des films et/ou documentaires sur les profondeurs du Cosmos. Les bourdonnements, murmures de moines astraux et chants élégiaques y dérivent paisiblement dans Messier 42 soumettent nos sens à l'intérieur d'une navette spatiale sans équipage. Interstellar Particles simule le plus ce que ce que peut être un voyage astral. La musique et ses divers éléments nous plonge dans un état d'apesanteur où nos oreilles flottent entre ces accords tintant qui forgent ces mélodies incomplètes qu'on retrouve à la grandeur de l'album. Elles créent des flashes sonores entre les ronronnements des gaz cosmiques et les bruines de poussières de météorites. Ça prend juste un petit peu d'imagination pour qu'on croit être dans un simulateur de la NASA.

Des effets de voix et des accords tintant qui tombent sèchement sont emportés et bousculés dans les forces variables des vents bourdonnants de Sinus Magnus. Ce titre flotte entre le genre ambiant ténébreux (Dark Ambient) et l'ambiant expérimental. Nous sommes plus dans le genre de Ray Lynch avec la vision de musique méditative bouddhiste qui s'échappe des ambiances toujours cosmiques de Trapezium Cluster. Ces tintements d'accords qui errent entre des tonalités de carillons méditatifs ou de verre que l'on tintent pour la prospérité sont aussi légion dans cet album. Avec les gémissements du synthé, ils ornent le long mouvement à la dérive du très ambiant Molecular Cloud Complex, tout en lui imposant une petite touche organique. Les gémissements sont plus stridents, un peu comme une bête à l’agonie, dans Solar Masses. L'ombre légèrement flûtée qui s'en dégage pour y souffler des mélodies fusionnées dans ces teintes, apporte une nuance sibylline à ce titre qui flirte plus avec le style Dark Ambient de Christian Wittman. Les orchestrations, tissées entre des effets de hautbois et de violons, tempèrent un peu cette vision lorsqu'elles voyagent jusqu'à nos oreilles. Stellar Winds est un peu à l'image de Sinus Magnus avec ses vibrations pulsatoires et ses nappes de crissements iridescents où on peut même entendre une stridulation de criquets intergalactiques et des oiseaux de Mars fredonner un air pour un printemps noir. Gravitational Collapse termine ORION NEBULA avec cette vision de musique d'ambiances sombres où nous avons plus l'impression d'être dans une grotte que dans l'espace. Quoique la vibrante onde synthé qui bourdonne nous y ramène momentanément. Sauf qu'il y a toujours ces clapotis d'une eau en suspension et ces murmures chtoniens qui entourent ces ambiances dérivant entre le fin fond de la Terre et le début du Cosmos. Ce qui est fort probable!

Tout ce qui provient de Cyclical Dreams est proposé dans une vision où la MÉ devient un art plus accessible. Et c'est le cas avec cet ORION NEBULA. Sans être aussi abordable que le mot le laisse penser, cette collection de titres purement atmosphériques et cosmiques de Christian Wittman flirte avec le genre de poésie musicale qui peut nous faire voyager sans trop de difficultés à travers ses styles.

Sylvain Lupari (11/07/23) ***¼**

Disponible au Cyclical Dreams Bandcamp

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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