top of page
Writer's pictureSylvain Lupari

Chronotope Project Chronology (2023) (FR)

Un superbe album de rythmes ambiants pour ceux qui aime rêver les yeux ouverts

1 Unwinding the Dream (remix) 6:12

2 Mind's I 6:27

3 Solar Winds (remix) 9:05

4 Ghost in the Machine 4:36

5 Tonglen 10:31

6 Arctic Spring 3:37

7 Chrysalis (remix) 9:56

8 Dharma Rain (remix) 6:04

9 No Birth, No Death (remix) 8:27

10 The Unbearable Lightness of Being 7:38

(CD Digipack/DDL 72:38)

(Progressive New Age Ambient)

Chronotope Project est un projet musical du musicien orégonais Jeffrey Ericson Allen qui fait essentiellement dans les rythmes doux. Des rythmes séquencés ambiants, un genre de Berlin School ambiant si ça se peut, avec des panoramas musicaux pas trop chargés. Des panoramas dégagés comme le ciel de l'Oregon par une belle et chaude soirée d'été. CHRONOLOGY est un 6ième opus sur le label Spotted Peccary et un 11ième en tout depuis Solar Winds en 2012. Je nous ramène à ces débuts puisque ce nouvel opus du celliste américain est une chronologie de titres composés depuis cette époque qu'il a remixé et arrangé sous une autre forme que celle proposée depuis. On y trouve 5 titres de ses 5 premiers albums, ceux qui sont de remixes, et 5 titres qui n'ont pu trouver leur place sur des albums parus au fil du temps. Même qu'un titre, Arctic Spring, aurait été composé aussi loin qu'en 1995. La musique reste dans le registre de Chronotope Project avec des rythmes méditatifs et des structures harmoniques qui flirtent avec le genre de New Age progressif.

Unwinding the Dream (remix) nous donne un bon aperçu des rythmes légers qui sont offerts sur cette nouvelle mouture de Chronotope Project. Le séquenceur fait miroiter une ligne d'arpèges argentés qui scintille sur place de milles reflets stationnaires. Outre son ombre bourdonnante, le synthé y verse des ondes qui étendent leurs gémissements sur cette cadence où tombe aussi un accord scandé, accentuant un peu plus le dynamique du rythme. Le rythme reste cependant doux et très méditatif. Un genre de Pacific School! Des voix séraphiques se cachent derrière ces pleurs, témoignant de ce jeu des dimensions ésotériques qu'aime bien approfondir Jeffrey Ericson Allen sur sa musique. Et cette dimension est présente sur la majorité des titres sur CHRONOLOGY. À tout le moins, on la retrouve sur Mind's qui propose aussi un rythme léger. Un rythme ambiant aussi doux que des doigts tapotant une feuille de soie tendue à moitié. Un rythme méditatif qui coule comme une rêverie à semi excité et qui ondule sous une floraison tonale aux couleurs d'un arc-en-ciel banni des cieux. Une ombre plus nuancée balance l'aspect ocré des ambiances, tandis que le synthé fait miroiter des poussières d'étoiles qui fleurissent autour des nappes de voix célestes. Des vents creux, quasiment chantant et souvent bourdonnant, des ondes qui s'évaporent pour se reformer en des chants nasillards, une ligne de synthé éclipse de feu qui serpente cet univers et une nappe de voix céleste composent Solar Winds (remix). Purement ambiant, le titre joue sur les intonations de ses ondes et textures de vents narratifs afin de moduler nos émotions sur ses élans silencieux. Ghost in the Machine fait figure de rock électronique entrainant tellement Solar Winds (remix) est méditatif. Son rythme est structuré sur une ligne de basse séquences et des cliquetis de percussions. Il ondule en mode ascensionnel dans un genre de groove astral aux contours adoucis par la fluidité de la basse. Son décor est usuel à ce qu'on entend depuis Unwinding the Dream (remix). On entend de lointains tintements de cloches tibétaines dans le magma sonore enveloppant qui est à l’origine de Tonglen. Ce long titre propose une structure ambiante qui flirte avec le mouvement zen du New Age de par ces souffles de flûte de Pan qui chantent entre des nuages de voix célestes et d'arrangements philarmoniques. Ça fait très Ray Lynch astral, mais avec un niveau d'émotivité plus relevé à cause des harmonies orientales de la flûte de Pan. Les nappes de voix ajoutent cette dimension ésotérique de par leurs textures plus sibyllines qu'angéliques. Des percussions tribales tambourinées avec délicatesse caressent ces ambiances après la 5ième minute. Le rythme est du genre transe méditative. Mais pas du tout violent. Très doux avec une vision médicinale transcendantale de par les voix et les accords d'une guitare acoustique indienne qui se greffent à un ensemble méditatif assez poignant.

Arctic Spring est un titre très lent avec des larmes de violoncelle qui caressent nos oreilles sur un rythme ambiant imposé par les accords bas d'une guitare acoustique. Le synthé dessine un firmament de glace avec des orchestrations cinématographiques et une délicate essence de flûte astrale. On entre dans le cœur de CHRONOLOGY avec l'excellent Chrysalis (remix). Son rythme est aussi doux qu'une caresse tribale portée par les vents chauds des côtes Jamaïcaines. Le synthé multiplie des couches d'orchestrations avec des lamentations plus bourdonnantes du violoncelle. Le titre propose de belles modulations dans son rythme, donnant des élans de tendresse, partagés par le rythme comme par les orchestrations, qui font contraste avec son côté légèrement chevrotant lors de ces même élans. Un très bon titre! Dharma Rain (remix) tournoie comme un carrousel allégorique sous une délicate pluie sculptée par des arpèges miroitant. Cette structure est comme emprisonnée dans une boule de pluie suspendue où danse une ballerine sur les axes d'une éclipse de Lune. Une lointaine chorale astrale fait entendre ses discrets fredonnements. La texture des percussions gamelan et la façon dont elle est déployée sculpte un rythme ambiant ascensionnel. C'est très céleste et lyrique. No Birth, No Death (remix) est aussi conçu sur cette structure de rythme stationnaire qui pétille de ses milles battements suspendus. Le mouvement dessine d'oblongues oscillations qui recueillent des chants de synthé, des orchestrations brumeuses et autres fioritures électroniques qui sont l'apanage d'un album dont la portion rythmique est indissociable de sa vision méditative. The Unbearable Lightness of Being termine ce CHRONOLOGY avec une texture de musique de film tendre et émouvant. C'est un titre plus orchestral avec ensemble à cordes et diverses flûtes. La musique respire ce petit côté chorégraphie pour ballerine se laissant emporté par la lente valse des orchestrations. La basse et les roulements de timpanis y dessinent des ombres de drame, alors que les joies des instruments à cordes en contrebalancent l'impact, amenant la musique vers des zones où nos pensées sont devenues les sortilèges des autres. C'est très beau et Jeffrey Ericson Allen ne pouvait composer plus belle musique pour terminer un album de cette dimension. Un superbe album de Chronotope Project pour ceux qui aime rêver les yeux ouverts et/ou méditer derrière des paupières dessinant des arabesques multicolores.

Sylvain Lupari (18/10/23) ****½*

Disponible au Spotted Peccary Bandcamp

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

127 views0 comments

Recent Posts

See All

Comments


bottom of page