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Writer's pictureSylvain Lupari

CODE INDIGO: Take the Money & Run (2014) (FR)

Voici un magnifique album qui met fin à l'une des très belles histoires de la scène de MÉ contemporaine en Angleterre; celle de Code Indigo

1 Eden to Corruption 10:36

2 Call of the Earth (Ambient) 6:00

3 Return to Gaia 7:30

4 Ashes and Snow 14:27

5 A Question of Answers 11:39

6 Memory Code I 6:12

7 Memory Code II 8:25

8 Memory Code III 2:03

9 Memory Code IV 9:00

10 Memory Code V 2:52

11 Memory Code VI 5:30

(CD/DDL 78:55) (V.F.)

(Progressive, melodic e-rock)

C'est fini! TAKE THE MONEY & RUN est le chant du cygne d'un des rares groupes de musiciens qui mélangent savoureusement la MÉ aux caresses harmoniques du New Age, aux structures oniriques de la musique progressive Anglaise et aux rythmes lourds et ravageurs de la England School. C'est un savoureux mélange qui a séduit des milliers d'oreilles depuis le tout premier album de Code Indigo paru en 1996; For Whom the Bell. Plus de 15 ans plus tard et 9 albums plus loin, Code Indigo boucle la boucle avec un dernier album qui fait un dernier tour de piste et revisite certaines des grandes œuvres d'un groupe engagé. Un groupe dont la musique très esthétique a toujours dénoncé les excès et les injustices de notre monde moderne. Derrière une approche concept très près de Meltdown, David Wright et Nigel Turner-Heffer ont revisité et retouché quelques grands titres du catalogue de Code Indigo. Des titres égarés dans des compilations (E-Day 2010), dans des sessions (Meltdown) et des remixes de titres qui sont devenus des immortels du groupe.

Une ligne de séquences gorgée d'ions qui gargouillent dans des bruits de machineries tourne en rond et cherche sa mire rythmique dans les reflets des stries de synthé aux métalliques crissements. Comme des pas perdus tournant en rond dans une usine désaffectée, Eden to Corruption nous amène dans l'univers aux milles paradoxes de Code Indigo. Entre le rythme lourd et agressif, des harmonies suaves et éthérées et des ambiances à la fois berbères et contemplatives; la musique de Code Indigo voyage à travers ses couleurs très personnelles. Ceux qui sont familier avec le groupe reconnaîtront Eden to Chaos de l'album TimeCode, de même que Eden to Chaos (Corrupted Time Mix) qui paraissait sur le E-Day 2010 du label Hollandais Groove. En fait, Eden to Corruption est un délicieux remix de ces titres qui se fondent dans une nouvelle enveloppe sonique. Le rythme est circulaire. Il tournoie lourdement avec une ligne de basses séquences qui s'appuie sur de bonnes frappes de percussions électroniques. Lourd et sphéroïdal, il brode une fine ligne stroboscopique que la guitare très agressive d'Andy Lobban grignote avec férocité tout en gardant un peu d'énergie pour des solos très musicaux et des strates plus éthérées. On tape du pied sur un rythme très entraînant qui va et vient, comme on médite sur les râles très sensuels de Louise Eggerton et les passages très nostalgiques des pianos de David Wright et Robet Fox qui échangent leurs mélodies rêveuses pour morsures très pénétrantes d'Andy Lobban. Nous sommes en terrain connu eu surtout très à l'aise avec ce remix qui initie à merveille les 60 prochaines minutes de TAKE THE MONEY & RUN.

Call of the Earth (Ambient Mix), toujours de TimeCode, est méconnaissable. Cette ensorcelante berceuse ambiante, dont le doux essaim rythmique couche sur de fines percussions tribales, est restructurée autour de la voix très séraphique de Louise Eggerton, alors que les lignes de synthés aux siffles rêveurs est remplacé par un superbe piano à la mélodie très mélancolique. C'est très beau et plus contemporain. On demeure encore dans le domaine onirique avec le superbe Return to Gaia; une nouvelle version de Gaia que l'on retrouvait sur le E-Day 2010. Entre Pink Floyd et Moody Blues, Return to Gaia offre un rythme délicat, quasiment tribal oriental, avec de fines percussions qui tissent une envoûtante danse éthérée sur lequel la guitare de Andy Lobban flotte et éparpille des solos dans les larmes de piano aux harmonies clandestines. Les arrangements sont d'une netteté séraphique à faire fondre du béton. Sans s'en rendre compte on vient de se taper près de 25 minutes de magie lorsque Ashes and Snow tombe dans nos oreilles comme un cadeau inattendu. Composé lors des sessions de Meltdown, il offre un rythme lent avec de fines nappes de synthé dont les arômes flutés se confondent à la voix très éthérée de Carys. Un peu comme dans Meltdown, une voix masculine rôde tout autour d'une structure dont l'évolution côtoie Eden to Corruption. Le rythme lent plonge dans un genre de rock progressif saccadé à la Pink Floyd où la guitare de Dave Bareford fait tout le travail de séduction. A Question of Answers est une version studio de ce titre phare aux évolutions aussi houleuses que poétiques qui paraissait sur l'album Live at the Derby Cathedral en 1998. C’est un très beau titre qui respire toutes les nuances de Code Indigo où le genre ballade se transforme en un rock léger, en rock électronique et en un genre de jazz teinté de blues sombre où des ambiances futuristes et rétro s'entremêlent sur une structure légèrement cahoteuse avec de superbes arrangements orchestraux et des suaves solos de synthés parfumés de saxophone qui se fondent à la divine voix de Carys. D'ambiant à du down-tempo en passant par des rythmes plus durs, MemoryCode est un voyage sonique au travers les périodes de Code Indigo. C'est un genre de pot-pourri qui survole les albums TimeCode, Uforia, For Whom the Bell et Chill avec des réinterprétations de titres tel que Rapture, Syncgate et Lost Radio Close-Down dans une enveloppe plus contemporaine qui respire toutes les intrigues musicales de Meltdown, le dernier classique de Code Indigo.

TAKE THE MONEY & RUN est un superbe album qui clôture l'une des très belles histories de la MÉ anglaise contemporaine. Code Indigo était un grand groupe qui faisait bande à part dans cet univers où la complicité se vivait souvent en solitaire, d'où la très envoûtante musicalité du groupe Anglais. Sa présentation est aussi soignée que sa musique avec un très beau livret qui explique les origines des 11 titres offerts. Sauf qu'il y a un dernier chapitre à cette fin. En effet, le groupe offre un DVD du spectacle de Meltdown interprété au Festival E-Day de 2013.Un incontournable et une très belle production.

Sylvain Lupari (17 Mars 2013) ****½*

Disponible chez AD Music

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