“Un album agréable à découvrir et à écouter!”
1 Dancing Light Over the Orinoco 7:34
2 Gliding Past Salto Ángel 9:50
3 Winding Along the Flåm 9:14
4 The Sleepy Haze after Viñales Rain 12:02
5 Sigiriya Sunrise 8:39
6 Drifting Memories 5:51
(DDL 53:12) (V.F.)
(Melodious sequencer-based EM)
Suivant les chemins de Polyphonic Memories, Colin Rayment s'est inspiré des moments parmi les plus poignants qu'il a vécu lors de ses voyages aux quatre coins du globe. À cet effet, l'artiste Anglais décrit sur la page Bandcamp de cet album, offert uniquement en téléchargement, les réflexions derrière chaque titre. Sans jamais atteindre l'excellence du premier volume, POLYPHONIC MEMORIES II s'avère être un bon album avec des structures de rythmes circulaires et des décors qui s'apparentent, exception faite du très atmosphérique The Sleepy Haze after Viñales Rain, dans une belle image sonore remplie de profondeur.
C'est une onde bourdonnante s'élevant à travers des brises plus chaleureuses que le mouvement du séquenceur épouse celui d'un train dans l'ouverture de Dancing Light Over the Orinoco. Bien camouflé dans un riche et onctueux décor tonal, ce rythme reste en retrait jusqu'à la 70ième seconde où le séquenceur déroule un mouvement circulaire légèrement spasmodique. Ces deux lignes courent en parallèle, créant un effet d'ombre rythmique qui s'étend sur une dense nappe de basse respirant par impulsions dans un gros banc de brume anesthésiante. Inspiré de la période Jive de Tangerine Dream, Colin Rayment verse beaucoup de chaleur sur cette structure de rythme harmonique où surgit quelques accords d'une guitare acoustique virtuelle une 20taine de seconde après la 3ième minute. Nous sommes dans le domaine du rythme ambiant qui s'engage à une meilleure vitesse tout en restant idéal pour neurones et oreilles avec la souplesse d'une basse dans une structure où les harmonies sont plus présentes en 2ième partie. Articulé sur une ligne du séquenceur et une autre ayant un apport plus percussif, Gliding Past Salto Ángel élabore une stratégie rythmique toujours circulaire mais plus fluide. Le synthé libère des ondes qui se meuvent en chants spectraux lorsque la structure de rythme s'anime un peu plus après le point des 5 minutes. Le rythme devient alors comme frappé sur une texture percussive où percolent différents accords et effets percussifs, sculptant une vision stroboscopique qui se perd comme un vol plané. Un vol au-dessus des gigantesques chutes de Angel Falls où les reflets des bruines se transposent en chants synthétisés. Winding Along the Flåm propose une structure similaire mais avec une présence plus accrue des synthés et de leurs airs sibyllins. The Sleepy Haze after Viñales Rain propose une lente structure atmosphérique remplie de couches de synthé aux teintes variables, tirant un peu plus sur l’ambiant sombre, où tintent et chantent une route des étoiles astrale.
Sigiriya Sunrise suit les routes de The Sleepy Haze after Viñales Rain avant de prendre celle d'un énergique rythme pulsatif une 20taine de seconde avant la 3ième minute. En contrepartie, ce rythme nerveux et instable est emmitouflé, pour ne pas dire étouffé, par une dense masse d'ondes de synthé dont les tonalités cuivrées stagnent dans un horizon sonore immuable. Ça prend un bon 2 minutes pour que ce rythme, engraissé par des percussions et par des cliquetis frappés sur une enclume, ne se libère de cet amas atmosphérique pour épuiser son énergie dans une dense et lourde nappe de basse. Le synthé laisse planer ses chants sibyllins 2 minutes plus loin, donnant ainsi un second souffle à ce panorama musical qui glisse maintenant comme des images en accélérées. Des effets percussifs, résonnant comme des coups de sabots sur une terre dure, complètent le décor d'un titre qui continuera de séduire écoute après écoutes. Dans une belle ballade ambiante et morphique, Drifting Memories clôture ce dernier album de Colin Rayment avec une structure de rythme ambiant. Le rythme est en mode trot sur un axe sphéroïdal circulaire où chantent des arpèges moirées sur des fredonnements de voix absentes.
Dans des schémas rythmiques et ambiants assez similaires, POLYPHONIC MEMORIES II brille un peu moins que son petit frère. Nul doute dans mon esprit que Colin Rayment reste une valeur sûre dans le domaine de la MÉ, faisant de ce nouvel album-téléchargement quelque chose de bien qui est tout à fait à la hauteur de ce qu'il offre à son public depuis son éclosion avec Abstract Dimensions en 2015. Un album agréable à découvrir et à écouter!
Sylvain Lupari (20/03/22) ***¾**
Disponible au Colin Rayment Bandcamp
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