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Writer's pictureSylvain Lupari

Computerchemist That Which Prevails (2020) (FR)

C'est une suite à Volcan Dreams avec une vision un peu plus progressive qu'électronique dans laquelle se cachent de magnifiques moments de MÉ

1 the circumstances beyond one's control 17:32

2 time is a great healer (parts III-IV) 5:28

3 that which prevails 14:00

4 a dali-esque dreamer 10:34

5 the end of times 11:31

(CD/DDL 59:04)

(Berlin School, Cosmic Rock)

Des nappes glissant du cosmos viennent infiltrer les oreilles. Leurs radiances et le lent staccato dans les chutes cachent un lit du séquenceur qui déborde avec des ions aux tonalités des années Jive. Un lit, puis un second structurent deux lignes de rythmes aux visions aussi divergentes que leurs tonalités. Les basses séquences font danser 4 ions en colimaçon, camouflant le ligne principale qui s'est réfugiée dans des nappes de brume et d'éther aux tonalités de spectres au bord d'une crise de nerf. Le mouvement des basses séquences est sans équivoque; il appelle un rythme lourd et lent qui éclate avec l'arrivée des percussions 20 secondes après la barre des 2 minutes. the circumstances beyond one's control embrasse dès lors un rythme électronique dans le genre Stratosfear et Force Majeure avec cette ligne de basse qui monte et descend dans une lourdeur animée par de bonnes percussions et incendiée par de bons solos de guitare. Dans ce parcourt de 17 minutes, le titre passe par quelques phases d'inactivité rythmique qui permet à la musique de ressourcer sa flore tonale. Le décor dans ces moments est constitué de brume de Mellotron ainsi que des chants de flûte qui serpentent ces bancs de brume mythique. Un bon titre, avec quelques longueurs dans ces phases d'ambiances, qui offre une finale électronique qui refuse de boucler la boucle. Computerchemist fait partie des belles découvertes que j'ai embrassé de mes oreilles en 2019. L'album Volcan Dreams et son judicieux mélange entre le Berlin School, le rock cosmique et la musique progressive fut une belle révélation et fait partie de mon Top 10 de 2019. À quoi fallait-il s'attendre avec THAT WHICH PREVAILS? the circumstances beyond one's control est un bon indice!

time is a great healer (parts III-IV) propose une belle mélodie cosmique à la EarthStar avec un solo de guitare éthéré qui chante sur un tapis d'arpèges dansant dans une vision ascensionnelle. La finale jette un voile d'une poignante intensité avec la chute des percussions qui créent un lourd slow-tempo idéal pour accueillir les larmes de bons solos de guitare. that which prevails est long titre plus progressif qu'électronique avec une utilisation plus accentuée d'une orgue, amenant ce son si caractéristique de la musique progressive. Des nappes de mellotron vampiriques lancent des jets de brume et des filets de voix très discrètes, étendant progressivement une aura de poésie médiévale sur une structure de rythme ostinato tressée sur des boucles de guitare et du séquenceur. Flirtant entre une douceur séraphique et un débit parfois spasmodique, la musique et ses ambiances visitent les années 70 dans une vision de space rock où on imagine Pink Floyd et Ashra tenter de dompter cette structure rythmique minimaliste dans un jardin de brouillard musical. a dali-esque dreamer est un superbe titre qui a tout, mais tout de ce qui semble être un hommage à Edgar Froese, période Stuntman et Pinnacles. Tout simplement brillant et l'illusion d'entendre du Edgar est parfaite. the end of times structure un rythme ambiant où chaque séquence se suit en boitillant légèrement dans un environnement de brume opalescente avec des pads de claviers qui font assez TD. Le rythme ambiant progresse comme un bon Berlin School magnétisant avant d'éclore durement autour des 7 minutes avec des percussions en mode heavy-rock, bien arrosé par des nappes de violons saccadées et des riffs d'un maillage synthé/guitare. Ça ressemble à ce nouveau rock-progressif genre heavy-métal Scandinave de la fin des années 80. La structure de rythme est soutenue avec un petit côté Froese dans le jeu du séquenceur. Il n'y a pas d'aire de repos élégiaque dans the end of times. Seulement du rythme qui mute finement pour atteindre une finale explosive, genre celle de the circumstances beyond one's control mais en mieux réussi, qui replace la musique dans un contexte plus électronique. Ces 21 dernières minutes sont du pur bonheur qui me fait oublier ces petites longueurs décrites plus haut.

Mais peu importe, THAT WHICH PREVAILS est dans la continuité de Volcan Dreams avec une vision un peu plus progressive qu'électronique. Offert aussi bien en CD manufacturé qu'en format téléchargeable, c'est un très bel album où le rock cosmique a meilleur mine ici que dans ses années d'or. Il y a de beaux petits bijoux dans cet album, justifiant le besoin de le réécouter et facilitant ainsi son apprivoisement.

Sylvain Lupari (02/02/2020) *****

Disponible au Computerchemist Bandcamp

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