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Writer's pictureSylvain Lupari

CONNECT.OHM: [9980] (2012) (FR)

C'est un petit bijou d'une MÉ qui embrasse cette fois les arômes d'une Berlin School perdue dans l'Électronica

1 Evolution 1:1 8:33

2 Snow Park 9:02

3 [9980] 8:10

4 Mol 9:09

5 Fossil 11:07

6 Take Off (album edit) 6:53

7 Gentle Perception 5:14

8 Time to Time by Time 7:55

9 Winter Sorrows 7:13

(CD/DDL 76:13) (V.F.)

(Électronica, EDM, Psybient)

Des brises argentées sifflent comme des sirènes cosmiques au-dessus des respirations de machinerie spatiale, dévoilant une faune extraterrestre qui nourrit l'intro de Evolution 1:1 et de son lourd et lent down-tempo. Les souffles d'apocalypse épousent les frappes des percussions, fusionnant en un étrange rythme organique qui tremble de sa lourde ligne de basse. Le rythme lourd et morphique, Evolution 1:1 donne le coup d'envoi à cette collaboration entre Hidetoshi Koizumi (Hybrid Leisureland) et Alexandre Scheffer (Cell) qui respecte les ambiances et rythmes organico-cosmiques dont jouissent la vaste majorité des œuvres du label Lyonnais Ultimae Records. Réalisé entre Tokyo et Paris, [9980] est une mosaïque de ballades lunaires qui flottent et valsent dans des ambiances morphiques. Des ballades lunaires qui parfois se ressemblent et charment avec une identité trouble sur des rythmes et mélodies finement ciselés. Elles dorment dans une faune électronique où les subtilités abondent et apportent les nuances nécessaires à des duels de sensualité cosmique qui dansent sur des down-tempos morphiques. Un grand album (sommes-nous surpris?) aux textures musicales et sonores qui nous en mettent plein les oreilles et l'imagination.

De l'incertitude des vents d'Orion et des souffles réverbérants des engins spatiaux, qui traînent leurs poussières fumigènes dans des corridors astraux, naît Snow Park. Lent, le rythme surgit d'entre ses lourds drones pour sautiller mollement sur de sobres percussions. La ligne de basse est aussi forte que molle. Ces courbes lancinantes dessinent un slow-tempo morphique qui couve une superbe ligne mélodieuse qui chante de ses fragiles arpèges sous les souffles d'une chorale séraphique dont les brises se fondent dans des crissements de synthé. Mais il y a encore plus doux et plus lunaire avec la pièce-titre qui bat de son pouls morphique dans un moelleux songe musical pour coït cosmique. Comme un peu partout sur [9980], Connect. Ohm saupoudre sa structure de tonalités extraterrestriales et de poussières étoilées, forgeant des bribes de mélodies qui se complètent par segments interposés. Mol épouse le même modèle rythmique à quelques variances près. Le rythme est aussi lent mais impose une procession en crescendo avec des boucles intemporelles (qui apparaissaient en deuxième portion de [9980]) que revendiquent les chœurs éthérés qui abandonnent peu à peu un tempo mou. Un tempo toujours aussi morphique qui implose avec de bonnes percussions dont chaque coup inflige plus de lourdeur afin d'accompagner cette ligne de basse qui mord incessamment toute végétation rythmique qui pousse tout au long de [9980].

Moulé suivant les mêmes préceptes, Fossil offre une fine ligne de séquences hyperactives qui tintent dans le vide absolu avant de se fondre à une structure rythmique qui mûrit de sa latente évolution. Les séquences s'activent nerveusement. Elles palpitent et encerclent des pulsations et des percussions aux frappes arythmiques, serpentant ainsi un rythme indécis trappé dans son nuage toxique de sonorités galactiques. Et l'embryon devient papillon lorsque le lourd down-tempo cerne nos oreilles avec des percussions qui claquent autour d’une ligne de basse tremblante, libérant une de ces mélodies qui agacent l'ouïe. Le mouvement des séquences me rappelle les rythmes mélodiques de Tangerine Dream et c'est encore plus probant sur Take Off qui baigne dans des boucles échoïques et des riffs de guitare traînant dans les vapeurs oniriques d'une mélodie errante. Gentle Perception est un beau titre que l'on n'entend pas venir mais qui fait son effet. Dépourvu de rythmes mais riche en atmosphères lunaires, le mouvement baigne dans un paysage ambiant organique où clapote une nuée de cliquetis indéfinis. Onirique et planante, la structure me rappelle étrangement les lentes processions de Solar Fields qui agonisent avant d'imploser en un suave down-tempo morphique où l'on valse sous une pluie de Perséides. Le synthé multiplie ses lignes rêveuses qui flottent dans le vide, libérant des souffles de voix angéliques et un fin filet mélodique, comme dans la longue phase ambiante qu'est Time to Time by Time et ses gouttes métalliques qui tombent dans l'oubli. Winter Sorrows conclut cette ode spatiale très ambiocosmique avec d'oblongs drones métalliques qui valsent à contre-courant dans un océan de lignes synthétisées atones. On y entend les souffles des machineries sculpter ces lignes fuyant avec frayeur la nuée de cercles stroboscopiques qui s'abat sur la quiétude de Winter Sorrows qui s'agite de sa mutinerie intestine.

Encore une fois le label Ultimae Records délivre un petit bijou de MÉ qui cette fois embrasse les arômes d’une Berlin School perdue dans les danses lascives de superbes down-tempo morphiques. Et pourtant l'apprivoisement de [9980] ne fut pas chose aisée. Connect. Ohm lance beaucoup d'ambiances tamisées où circulent une nuée de tonalités cosmiques sur des structures évolutives qui se ressemblent beaucoup. C'est sous les coquilles de mes écouteurs que j'ai finalement succombé aux charmes de [9980] qui regorge d'une foule de nuances et subtilités qui s'accroissent à mesure que l'on dompte ces sempiternelles structures. Des structures cachant une incroyable faune sonore qui ravira le plus capricieux des audiophiles.

Sylvain Lupari (23/11/12) *****

Disponible au Ultimae Records Bandcamp

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