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Writer's pictureSylvain Lupari

CONNY OLIVETTI: eleVen (2014) (FR)

eleVen est une boîte à surprises où les ambiances futuristes embrassent des rythmes électroniques en constante hésitation

CD 1

1 Tara King - part one, two, three 10:57

2 Breakable Furniture Dies 2:25

3 Mother Night 3:34

4 Behind the Massive Ball 3:54

5 The Interrogators 3:34

6 Blue Sky 5:48

7 Google Yourself 5:28

8 Noize Centralis 4:00

9 Conclusion - part one, two, three 6:57


CD2

1 The Descending of the Nazca Plate 5:14

2 The Tube 2:48

3 Ghost of Macula 3:42

4 Relax 3:42

5 Man vs. Woman 4:05

6 Complete Control 2:11

7 Imagination 5:17

8 More Ivory 2:17

9 10 Oriental Device 7:51

Outrage at Tranquility Bay 7:00

(CD/DDL 90:52)

(Psybient, Psybeats, Electronica)

On ne peut être contre la diversité, la versatilité. Quand c'est bon, quand ça sort de l'ordinaire; il faut en parler. En autant que cela reste dans le domaine de la MÉ. Je pense entre autres aux parutions du label Ultimae Records qui niche sur ce site et qui enrichisse mes heures d'écoute avec du psybient, du psybeat et des down-tempos enveloppés d'une superbe structure à faire jouir les oreilles les plus réfractaires à ce genre de musique. C'est dans ce contexte que Conny Olivetti, un artiste Suédois qui est assez actif dans la création de musique de films depuis les années 80, m'a contacté pour me présenter son dernier album eleVen. Impliqué aussi dans les activités du groupe Suédois wHaT iF, Conny Olivetti a su diversifier ses horizons sonores en imbriquant dans ses créations le fruit de ses influences qui partent de Kraftwerk à Vangelis en passant par Eno, Cluster, Roedelius et Faust. Cette diversité dans les genres et dans les rythmes de toutes formes transpire sur son 11ième album qui est une immense mosaïque sonore éclectique où les dialogues suintent des murs soniques dans des ambiances tordues de bruits iconoclastes et où les rythmes de l'électronica lorgnent toujours vers d'autres squelettes en sédition afin de surprendre l'ouïe. Inspiré de la série anglaise The Avengers, eleVen entraîne l'auditeur dans des couloirs soniques remplis de voix investigatrices et de bruits de villes qui parfument ces rythmes en perpétuel fusion ainsi que ces atmosphères de ville obscure d'un délicat parfum de psybient où les influences de Vangelis, notamment de son album The City, sont aux premières loges.

On fronce les sourcils à l'approche de Tara King - part one, two, three. Les pulsations qui assombrissent les fragiles cliquetis semblent mouler un suave down-tempo. Et la voix de Lienna, chanteuse de wHaT iF, vient caresser nos oreilles avec un timbre de jeune vierge. Doucement, la structure déploie une approche de techno où les brèves séries accords stroboscopiques restent stigmatisées dans les sombres palpitations linéaires d'un tempo qui palpite et oscille constamment entre le synth-pop et le techno dormitif, sauf pour la finale qui injecte dans nos oreilles cette folie de percussions, ici le mélange est feutré et métallique, que Kraftwerk lançait dans nos oreilles avec Metal on Metal de l'album Trans Europ Express. Chaque titre de cet album sont lié entre eux, présentant ainsi 2 actes soniques de 45 minutes où les ambiances dominent les rythmes. Si Breakable Furniture Dies s'accroche au premier avec un rythme qui reste aussi évasif que brouillon, il change de parure harmonique et campe sur son approche mi-techno et mi-synth pop dans une enveloppe ambiosonique qui transcende la simple impression d'entendre les héros errer dans une ville. Mother Night suit avec un voile d'ambiances cybernétiques où les bruits de tout acabit foncent tout azimut entre nos oreilles. Des pulsations en mode percussions martèlent un rythme absent alors qu'une voix patibulaire erre entre les tintements de cloches. Behind The Massive Ball est du même moule avec des voix et des bruits ambiants qui cette fois-ci s'évaporent avec de bonnes percussions et les lignes stroboscopiques qui se sont échappé de la pièce introductive. Ça doit être un genre de psybeat car les oreilles bougent plus que les pieds...ou les doigts. Mais l'effet est assez entraînant. Avec son essence tribal du Moyen Orient sur un beat mou, The Interrogators est mon premier véritable coup de cœur! La flûte y est hypnotisante alors que les sournoise lignes de synthé, et ces percussions qui resplendissent avec des souffles évocateurs, ajoutent une dimension psychotronique à un bon down-tempo dont les contours sont un peu moins définis que le très bon Blue Sky dont le rythme lascif est superbement cloîtré dans une ambiance psychédélique. La voix de Lienna fait un bon contraste avec des lignes de synthé aux harmonies aussi évasives que secrètes. J'ai bien aimé, même si on est loin des cadres de la Berlin School. Et plus on avance et plus nous nous enveloppons des charmes de eleVen. Google Yourself est superbe avec sa structure de rythme finement saccadée, on dirait un genre de reggae morphique, et ses voix spectrales qui me font penser à de sombres incantations vaudou. C'est un autre titre très fort ici. Un titre comme Noize Centralis n'a pas besoin d'être décrite. Sauf que j'aime bien cette symphonie des bruits qui croulent sous de suaves nappes de synthé. Conclusion - part one, two, three conclut le premier acte de ce double album avec une structure similaire à l'introduction. C'est sans la voix de Leanna, mais avec beaucoup plus de bruits sur une structure de rythme qui se demande constamment si elle doit avancer ou arrêter.

Après le très bon rythme de spirale inversée de The Descending of the Nazca Plate et de ses mouvements linéaires qui font du stop'n'go, comme des filets stroboscopiques constamment retenus, dans une enveloppante structure arabique (quel beaux airs flûtés), le CD 2 propose une approche nettement plus ambiosphérique (ambiosonique?) où les rythmes battent avec la peur d'éclater dans un immense canevas de bruits télévisuels. Les dialogues, les gouttes de pluie, les bruits de ville et les crissements glauques des spectres, Ghost of Macula et Relax, ainsi que des bruits tapageurs qui nourrissent les squelettes de rythmes et des harmonies en fusion, Imagination et More Ivory, dominent les rythmes un peu genre synth-pop, comme Man vs Woman qui rappelle indéniablement du Kraftwerk mélangé avec du Sneaker Pimps, ou encore plus genre techno, comme Oriental Device et de son enveloppe ambiante qui respire un peu les fragrances de la Berlin School. Outrage at Tranquility Bay termine cet album assez intéressant de Conny Olivetti avec des battements soutenus qui résonnent sous les lignes de synthé aux airs spectraux et dans les timbres égarés d'un délicat piano qui semble intimidé par cette lourde approche patibulaire. Tellement, qu'il ne peut compléter ses harmonies.

J'ai bien apprécié ce premier contact avec l'univers très effervescent de Conny Olivetti. J'aime ces squelettes de rythmes qui traînent dans l'attente d'imploser et de faire disloquer leurs petits os avec des mouvements mous qui séduisent tout autant que ces ambiances, parfois futuristes ou tribales, qui embaument eleVen d'un parfum très Vangelis. Je pense que ceux qui ont aimé The City vont apprécier, alors que les amateurs de psybient et de psybeat du catalogue Ultimae Records seront au 7ième ciel avec cet album.

Sylvain Lupari (31/12/14) ***½**

Disponible au Conny Olivetti Bandcamp

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