“Sonic Being est un opus de musique ambiante d'une profondeur cosmique et séraphique qui pourrait vous conduire à la méditation, sinon le sommeil”
1 Sentinel 10:08 2 Sweet Oscillation 12:51 3 Gem Float 7:16 4 Love Prism 24:47
(CD/DDL 55:02)
(Deep Cosmic Ambient Music)
Ça débute avec un souffle perçant. Par un onde interstellaire qui a la même stridence que ces vaisseaux spatiaux venu d'une autre dimension dans La Guerre des Mondes. En fait, ça peut bien être une ondée de roches volcaniques ardentes venant de Pluton, ou de plus loin. C'est aigu et ça siffle violement entre des pads de synthé bourrée d'une brume moins glaciale. J'ai déjà entendu ces sons dans les archipels de Solar Fields. Mais ici, il n'y aura pas de rythmes. En fait, il n'y en aura aucun sur SONIC BEING, mais beaucoup de bruits que l'on associera à un univers de stridulations interstellaires. Un dialecte de machines et des bourdonnements plus tièdes scindent les atmosphères de Sentinel qui tanguent entre l'inconfort de sa froideur à des nappes de synthé aux couleurs de Chronos, un album précurseur des processions cosmiques de Michael Stearns. Et toujours, l'impression de dériver dans le cosmos est brillement ficelé à nos sens et à nos observations sonores. SONIC BEING est le tout nouvel opus de Lingua Lustra. Son 2ième sur le label américain Exosphere, après Nautilus l'an passé, pour ce sculpteur d'atmosphères cosmiques qui est originaire du pays de Ron Boots, les Pays-Bas. Albert Borkent est Lingua Lustra! Partageant ses créations entre les pseudonymes de Sol Tek et Lingua Lustra, il s'est taillé une excellente réputation dans le milieu en présentant des œuvres d'une très grande précision sonore. Ses quelques 30 albums ont niché sur des étiquettes diverses, tel que Databloem, Spiritech, Psychonavigation Records, Lagerstätte et le sous-label de Synphaera Records; Exosphere Music, qui se spécialise dans les œuvres profondément ambiantes-cosmiques. Dans une réalisation 24 Bits pour les formats de téléchargements, ce SONIC BEING propose 4 mouvement d'atmosphères cosmiques intensément immersives qui s'inspirent des œuvres d'un pionnier du genre; Michael Stearns.
Sweet Oscillation amadoue un peu nos oreilles avec de lentes et paisibles oscillations qui circulent sur un confortable lit de brume céleste. Un léger bourdonnement, les drones sont assez présents dans cet album, est la source de cette amassement de nappes brumeuses qui valsent avec les reflets du néant parmi des chutes de météorites et leurs sifflements ahanants. Le décor est incroyablement riche et texturé avec une précision qui répond sans doute, à tout le moins la mienne, à cette perception que l'on se fait d'une symphonie des ronflements vides et noirs du cosmos. C'est un titre très tranquille, mis à part ces zozotements de météorites agonisants, avec de lentes nappes interstellaires très efficaces pour méditer ou se diriger vers les bras de Morpheus. Mais je préfère ces nappes gorgées de voix secrètes qui bourdonnent et se couchent dans les ambiances de Gem Float. D'autres couches de synthé avancent avec de lents coups d'ailes sonores qui transportent des murmures de carillons. Des pépiements d'oiseaux flirtent avec ces murmures, donnant une touche lyrique à cette ode cosmique où se forment de lentes oscillations qui flottent avec une forme de zigzag intemporel dans le mouvement. Plus j'y pense et plus j'entends une énorme influence de Michael Stearns dans les profondeurs de SONIC BEING. Le long Love Prism débute avec une chute intarissable de lignes de synthé qui se jettent dans un bassin rempli de voix séraphiques. Une lente ligne de basse, que nos oreilles ont rencontré dans Gem Float, sculpte un rythme fantôme actionné par des implosions sourdes. Les voix dominent l'aspect musical des lignes qui tombent comme un orage sonore soutenu, créant un épais rideau de voix absentes d'où filtrent des accords aussi secrets et discrets que cette ligne de basse. J'ai trouvé ça très beau et très intense! Assez pour m'intéresser un peu plus à Nautilus puisque j'ai trouvé en ce SONIC BEING des pièces de musique idéales pour me guider vers la nuit et ses sommeils.
Sylvain Lupari (18/05/19) ***½**
Disponible au Exosphere's Bandcamp
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