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Writer's pictureSylvain Lupari

COSMIC REPLICANT: The Waves (2021) (FR)

Cet album plonge l'auditeur dans un voyage sonore de Dark Ambient cosmique”

1 Enter 7:12

2 Changes 7:44

3 Beyond Reason 8:42

4 Unity 7:40

5 Strange Objects 4:40

6 Energy Flow 6:34

7 Source Connection 8:26

8 Compassion 6:02

9 Vibration Stream 10:04

10 Exit 7:10

(DDL 74:14)

(Cosmic Dark Ambient)

Le label américain Synphaera continue de ratisser la planète dans l'espoir de dénicher des artistes qui ont des choses intéressantes à proposer dans le vaste univers de la MÉ. Et après K. Markov et son album Visitors, c'est au tour de Cosmic Replicant de nous présenter un échantillon de son savoir-faire avec un premier album sur Exosphere, THE WAVES. Musicien d'origine russe, Pavel Shirshin a déjà une bonne douzaine d'albums à son actif où il flirte avec l'Électronica, le psybient et le Dark Ambient. Et c'est justement dans ce créneau qu'il a imaginé le voyage musical de THE WAVES. Bien éparpillé sur 10 titres, cet album plonge l'auditeur dans un voyage sonore rempli de panoramas atmosphériques et cosmiques avec une musique qui évolue lentement pour plonger dans de douces structures de rythmes et retourner dans ces paysages sans rythme, mais avec vie. J'ai bien aimé ce premier voyage proposé par Cosmic Replicant à l'intérieur d'un bon casque d'écoute. Histoire de ne rien échapper au hasard.

Et ça débute avec Enter qui dessine un chemin entre nos oreilles avec des ondes de synthé aux couleurs ternes qui dérivent solennellement dans un panorama ambiant. Ces ondes sont propulsées par des implosions à peine senties, comme un souffle trahi par moments par un sourd élan de la basse. Un filet plus coloré fait scintiller un chant abstrait qui dérive de ses ondulations dans cet océan sonore pacifique. Une oreille attentive débusque d'ailleurs le splouch de ces vagues. Le mouvement reste calme sur ses 7 minutes avec ces ondes émanant un fin filet de résonnance qui reste figé sur ce paisible défilé astral. Les résonnances deviennent plus amplifiées avec la présence de Changes dont les ondes sont remplies de murmures organiques. Le titre affiche une imposante présence ambiante avec des ombres translucides qui se détachent, faisant dériver deux illusions sonores face-à-face dans un contexte où l'intensité demeure le second élément de charmes du titre. Beyond Reason ne change pas les choses en surfant sur le même pattern d'ondes dérivant dans le cosmos avec un filet de grésillement attaché à son contour. On dirait le déplacement d'une navette spatiale, tel que souvent présenté dans les méga-productions. Toujours sans aucune trace de vie rythmique sur cet album, Beyond Reason réussit à séduire de par sa tonalité grondante et ces filaments qui se détachent afin de créer une valse de lignes musicales de couleurs vivantes, réussissant même à créer un code de communication qui se transforme en ver-d'oreille. Unity propose une épisode plus vivante avec une faune électronique quasiment organique, sinon aviaire, vivant sur un long vaisseau sonore qui émet un continuel signal de communication dans un Cosmos où on sent pour la première fois ce manque d'oxygène responsable de ce climat claustrophobique qui envahit de plus en plus dans l'écoute de THE WAVES.

C'est donc à point nommé qu'arrive le rythme bondissant sous une mélodie jouée au clavier de Strange Objects. Les basse-séquences palpitent sur un schéma séquencé dans un environnement psybient où j'entends des morceaux de verre dialoguer. Évidemment, tout appartient aux joies de notre imagination et la mienne entends une métamorphose dans certains bruits ambiants qui deviennent une souffle glacial prismatique. Un souffle qui plane en symbiose avec les pulsations qui faiblissent vers une finale dominée par ces souffles perçants par moments. Energy Flow continue d'exploiter la voie défrichée par Strange Objects en offrant une texture organique bondissante. Le rythme est irrégulier, contrairement aux ondes sonores qui ondulent avec musicalité au-dessus d'une faune percussive qui s'affute les dents. Le synthétiseur est très actif sur ce rythme ambiant où roucoule aussi une boucle d'harmonie séquencée. Ses solos et ses harmonies spatiales inondent un panorama plus musical ici. Un très beau titre atmosphérique, Source Connection nous amène vers des territoires de musique ambiante méditative avec une série de boucles roulant sur un tapis d'ombres réverbérantes où s'exclament une chorale éthérée. Le hiisshh du vide donne vie au très sombre Compassion et ses drones réverbérants qui s'en détachent. Superbe titre de musique ambiante avec une vision très adéquate par rapport au titre, les larmes qui se forment gémissent à nous donner des frissons. Après cet excellent titre de Cosmic Replicant, Paul Shirshin propose un autre titre dont la musique ambiante dépeint admirablement son sens. Tout comme avec Enter, Vibration Stream nous replonge dans le Dark Ambient cosmique avec une grosse masse composée de bourdonnements (drones) qui avance lentement en laissant traînée un sillon translucide qui reste coite dans cette ombre de brume nébuleuse qui l'entoure. Exit entraîne l'auditeur dans un autre voyage dans le Dark Ambient avec un mouvement minimaliste lisse qui laisse paraître ces fils moyennement lumineux qui sont comme des lucioles cosmiques. Aussi beau à entendre que voir! Mes oreilles perçoivent des pas, un peu comme si Paul Shirshin tournait les talons pour s'aventurer dans une autre odyssée électronique.

Un voyage cosmique rempli de nuances, ce premier album de Cosmic Replicant sur Synphaera s'adresse avant tout aux amateurs de musique ambiante ténébreuse ayant un penchant pour le Cosmos qui est bien dépeint dans THE WAVES. Tel que cité plus haut, j'ai bien aimé, notamment sa section rythme, cet album et son environnement assez claustrophobe mais surtout très enveloppant.

Sylvain Lupari (15/09/21) ***½**

Disponible au Exosphere Bandcamp

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