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Writer's pictureSylvain Lupari

CRAIG PADILLA: Beyond the Portal (2009) (FR)

Un album d'une richesse sonore qui emprunte les chemins de pionniers américains tels que Steve Roach et Michael Stearns

1 Realm of the Spirit (17:48)

a Perspective of Disappearance 7:02

b Realm of the Spirit 10:46

2 Akasha (15:27)

Oceans of the Heavens 15:27

3 Beyond the Portal (32:27)

a One Moment Beyond 11:07

b Active Side of Infinity 8:22

c Beyond the Portal 12:58

(DDL 65:43)

(Ambient Music)

Voilà un très bel album de musique morphique. Un opus d'une grande tranquillité nocturne qui se déguste avec toute la sublimité cosmique qui sort de chaque bit. Première collaboration entre Craig Padilla, Richard Roberts (Zero Ohms) et Skip Murphy, BEYOND THE PORTAL respire d'une étrange quiétude où les mœurs d'un monde hybride, aquatique comme cosmique, vibrent dans nos oreilles médusées.

Divisé en 3 parties, l'album ouvre avec un vent chaud qui balaie les ondes d'une mer silencieuse. Un doux mellotron filtre des chœurs qui semblent dénuer de malice, dans un monde abyssale que des accords de piano arrivent à rendre nostalgique. Realm of the Spirit est un appel au calme, à la sérénité avec ses doux souffles qui nous transportent au-delà des frontières d'un monde abstrait. Un monde d'eau et d'étoiles où l'imagination fustige notre sédentarisme cérébral avec un décor sonore étonnement riche pour un titre avec une absence totale de mouvement, l'énergie venant de l'intérieur. Realm of the Spirit est d'une sensibilité inouïe avec le windsynth et les flûtes qui nous transportent dans un monde tribal d'une provenance inconnue avec de subtiles ondes séquencées qui s'éteignent sous un doux coussin carillonné. Akasha (Oceans of the Heavens) est dignitaire de son titre. Le mouvement débute avec de fines séquences sautillantes, appelant le cliquetis des vagues d'un univers océanique. Un titre exquis avec des passages qui le sont tout autant qui me rappellent la poésie musicale de Michael Stearns sur le formidable M'Ocean (un album à posséder). En fermant les yeux, et sans grands efforts imaginatifs, on voit la noirceur se rabattre sur l'eau avec comme veilleuse la lune et les secrets d'un monde sous-marin vierge de fouilles et traces humaines qu'elle protège. Un superbe morceau avec un synthé aux oscillations lentes et aux récriminations aigues qui se bercent, dans un univers que même l'imagination n'a pas encore profané, sur un léger crescendo saisissant.

De douces incantations de sirènes esseulées frayent parmi les sombres réverbérations navales de Beyond the Portal. Un long titre qui fait une étrange connexion entre les abysses océaniques et un cosmos aussi sombre que le fond des océans. Lent le mouvement se développe comme une oraison sans frontières à l’aube du monde hybride. Les lignes de synthé s'entremêlent dans une fusion abstraite, comme si l'irréelle pouvait s’exprimer aux bouts des flûtes et des airs synthétisés. Un peu plus actif, Side of Infinity apporte les balbutiements séquencés. Des passages cristallisés qui serpentent autour de lourdes strates sombres aux arrangements dramatiques. Un peu comme si l'eau et l'espace fusionnaient dans une étrange valse aux lents mouvements de torsades imparfaites. Le mouvement s'anime à travers des ondes de synthés un peu floues pour nous guider vers la pièce titre et sa douce séquence tambourinant comme dans l'univers de Steve Roach. Un mouvement au crescendo docile qui se tortille sous les échos d'un univers sonore évolutif qui ne deviendra pas plus explosif afin de conserver sa fragilité passive.

Amateurs d'ambiant, de planant et de relaxation BEYOND THE PORTAL est un album incontournable!

Sylvain Lupari (04/04/09) *****

Disponible chez Spotted Peccary Music

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