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Writer's pictureSylvain Lupari

CREATE: Space Time Continuum (2007) (FR)

STC navigue entre une musique cosmique et des rythmes à base de séquenceur

1 Space Time Continuum 15:45

2 Ghost in the Machine 12:09

3 Cryogenics 12:52

4 Footprints in the Sand 13:08

5 Fading Lights Grow Brighter 7:32

(CD/DDL 64:21)

(Progressive England School)

Comme 5ième opus, Create nous convie à un entre deux. À un habile mélange entre les vapeurs cosmiques de Biospherical Imagery et l'agressivité de Kindred Spirits. Pas que SPACE TIME CONTINUUMait un tempérament violent. Il navigue entre le rythme aléatoire et le minimalisme avec des parfums de mélancolie.

La pièce titre dévoile une intro cosmique très spatiale où une voix annonce qu'à regret, il ne peut faire cela. Le ton est à ce que les images valsantes dans ma mémoire d'Odyssey 2001 provoquaient; un genre de fusion cosmico-dramatique sur des vents éthérés calmes, mais arides. Les lents mouvements orchestraux naviguent sur une mer mélancolique. S'ensuit une belle ligne aux reflets ascendants qui cascade avec douceur, maintenant cette vision d'un drame spatial. Le rythme est doux et en spirale, comme un voyage abstrait dans une sinuosité synthétisée. Un peu comme dans Phaedra, album de Tangerine Dream, une belle flûte fantomatique remplit le vide. Elle ouvre le passage aux battements pressés des percussions lourdes qui adoptent un carrousel minimalisme, filtrant sa mélodie à travers des synthés aux solos perçants et pénétrants. Ghost in the Machine propose aussi une ouverture cosmique avec des effets sonores aux souffles de voix tordus, comme dans un froissement d'émotions. Le mouvement s'installe avec lenteur, comme si nous assistions à un ballet interstellaire où les mouvements gravitationnels ont une tendance poétique. De légères percussions installent une marche rythmique sobre qui s'habille de beaux solos langoureux et de courtes mélodies égarées aux teintes blafardes.

Les flûtes cristallines de Cryogenics amorcent une structure parallèle à Ghost in the Machine. Une savoureuse intro qui vit avec une séquence nerveuse et spasmodique vers la 5ième minute. Le monde de Create devient plus agité et offre une coloration musicale dense et animée. Les nappes de mellotron dansent sur des phases aléatoires du séquenceur structurées sur un rythme soutenu, offrant les meilleurs ingrédients d'un Create mordant. Footprints in the Sand démarre tranquillement avec un mellotron ambré et flûté qui navigue entre les univers de TD et de Air Sculpture avant d'offrir un mouvement séquence intense et insistant. L'impulsion sonore est lente et appuyée par une ligne lourde et spiralée du séquenceur qui progresse sur des tangentes cylindriques de plus en plus denses et rythmiques. Un voyage musical impressionnant qui circule à travers de superbes couloirs des synthés fantomatiques et orchestraux. Le rapprochement entre les ondes nébuleuses de Phaedra et Force Majeure est incontournable. C'est, et de loin, la meilleure pièce sur SPACE TIME CONTINUUM. C'est tout en douceur que Fading Lights Ggrow Brighter termine ce 2ième album de Create sur Groove. Fortement atmosphérique, les mouvements des nébulosités sont lourds et bien sentis sur le rythme incertain d'une marche spatiale.

Moi qui aime ça lorsque ça bouge, j'ai été bien servi avec SPACE TIME CONTINUUM. Cet album navigue en départageant la musique atmosphérique cosmique et les rythmes fougueux, comme tranquilles, du séquenceur.

Sylvain Lupari (02/10/07) ***½**

Disponible chez Groove nl

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