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Writer's pictureSylvain Lupari

DASK: Electron Hell (2021) (FR)

Des rythmes vibrants d'un style de Berlin School se développant dans ses limites

1 RBMK 1500 7:55

2 Particle in a Box 7:44

3 Fission 1986 9:36

4 The Bridge 6:54

5 Ghost City 3:42

6 RBMK 1000 12:50

7 Legasov 3:52

8 Legasov (Stratus Version) 3:04

(CD-r/DDL 55:37)

(New Berlin School)

Entendre les radiations provenir d'un synthé aux nappes lugubres et gorgées de réverbérations, RBMK 1500 poursuit là où le très amer Winter Stone nous avait laissé. Mais n'ayez crainte! L'univers de DASK est scindé en deux. Celui qui fait dans le genre expérimental et/ou ambiant ténébreux est à l'opposé de celui de SynGate chez qui il offre du bon Berlin School propulsé par un séquenceur créatif et érodé par des synthés imaginatifs. ELECTRON HELL boucle la boucle amorcé par Electron Utopia en 2017 sur SynGate. Il y a eu 3 autres albums entre eux et aucun n'avait ce potentiel d'appartenir aux cycles de la radioactivité liée aux centrales nucléaires. Mais revenons à RBMK 1500 qui s'échappe d'une béante gorge remplie de réverbérations assourdissantes près de la seconde minute afin d'entreprendre une première envolée du séquenceur dans ELECTRON HELL. Un bon Berlin School avec le poids de ses accords caoutchouteux qui avance vivement sous les effets de caquètements des synthé. La démarche lourde de résonnances de ce rythme est la marque de commerce des rythmes de cet album; lourd, puissant et résonnant. Un peu comme si Arc et Redshift scindaient leurs univers rythmiques. Des arpèges aux teintes variées accompagnent ce débit musclé, ainsi que des orchestrations en mode staccatos invisibles s'incrustent dans les articulations du séquenceur afin d'attirer et d'isoler le rythme dans une finale tellement séraphique qu'on se demande si on n'est juste pas arrivé à un autre titre. Peu importe, je prends ces 4 minutes de séquenceur en folie n'importe quand! RBMK 1500 donne le ton à un album dont les effets radioactifs s'accrochent aux rythmes lourds de l'album.

Dans ce même concept, Particle in a Box débute avec une coulée sonore réverbérante où accords se diluent en taches sonores pour former une première membrane d'oscillations rampantes. La forme est organique et une ligne de basse-pulsations s'y accroche quelque secondes plus loin, structurant un rythme binaire plus fluide qui supporte le poids de cette fascinante approche mélodieuse toujours un peu boueuse. Ces deux éléments se détachent! Une rampante et l'autre s'engouffrant dans les méandres oscillatoires, pour devenir des boucles remplies de bruit-gris, les deux entités rythmiques de Particle in a Box vont à la même place pour s'arrêter à la barre des 5 minutes. Le même concept que RBMK 1500 que j'écrivais plus haut. Les 4 premières minutes de Fission 1986 sont imaginées par un séquenceur très créatif avec ses multiples lignes de rythmes arythmiques crées pour plaire aux aficionados du genre. Par la suite, ce rythme doit traverser un couloir rempli de brume et de mysticisme pour rebondir 60 secondes plus loin dans des ambiances à la Tangerine Dream et ce Mellotron rempli de brume chtonienne et d'arômes de flûtes enchanteresses avant de repartir explorer d'autres avenues de la Berlin School des années Phaedra. Un immense titre qui fait de la grosse ombre aux énigmatiques ambiances de The Bridge.

Ghost City est un autre titre d'ambiances plus intense. Il y a plus de vie ici que dans The Bridge! À cet effet, nous sommes dans le chœur de la musique atmosphérique de ELECTRON HELL puisque RBMK 1000 emprunte les sentiers d'un excellent Berlin School moins alambiqué que RBMK 1500. Sa structure de rythme consiste en une ligne de basse-séquences roulant et dribblant à vive allure et une autre ligne plus hasardeuse qui se sauve à toute vitesse pour revenir à une phase plus tranquille vers la 11ième minute. On peut entendre des cognements tout au long du titre, ajoutant une profondeur très stylisé à ce splendide Berlin School créé dans l'originalité et la complexité de ce désir de surprendre l'auditeur chez DASK. Et nous allons de surprise à une autre avec le court Legasov et son lit de rose sculpté dans des accords de guitare acoustique sous une lune brumeuse. Des solos de guitare déguisés par un synthé recouvre cette belle ballade d'un voile de romantisme. C'est le genre de truc qu'on n'attendait pas et qui fait sourire autant que surprendre. Legasov (Stratus Version) propose une autre version, plus acoustique, de cette belle ballade où le piano éparpille bien les frissons qu'il donne.

Des rythmes vibrants et résonnants d'une lourdeur à faire trembler les tympans, sinon les murs de notre salon, ELECTRON HELL porte assez bien les sens de son titre. Même les deux titres d'atmosphères glauques et industrielles paraissent bien dans cette collection où le style Berlin School se développe à l'intérieur de ses limites. Du DASK à son meilleur. Chapeau David!

Sylvain Lupari (11/04/21) ****½*

Disponible au SynGate Bandcamp

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