“Oneira colle littéralement aux visions de ses auteurs et s'adresse aux fans de musique ambiante expérimentale”
1 Daydream 21:27 2 False Awakening 13:54 3 Nightmare 15:28 4 Lucid Dream 17:54
(CD-r/DDL 68:43)
(Experimental ambient music)
Une puissante onde, un dense vent creux assaille nos oreilles qui perçoivent des accords errer discrètement derrière cet opaque rideau sonore qui assaille l'ouverture de Daydream. Comme entre deux phases de sommeil, nos sens perçoivent les choses à moitié. Les accords deviennent de plus en plus perceptibles alors que les effets qui s'ajoutent rendent leur visibilité auditive toujours aussi noyé dans un tintamarre passif mais houleux. On entend des voix, des bruits d'une ville et des petites complaintes synthétisées qui se transforment en orchestrations. Bref, on rêve éveiller! Cette ouverture s'éveille à une réalité plus musicale autour des 7 minutes, lorsque des carillons tintent dans un univers Méphistophélique. Un séquenceur, deux lignes dansent avec ces carillons alors que des murmures chthoniens confirment l'approche luciférienne du duo Dask & Thaneco qui formule une danse de lutins moqueur avec les pas du séquenceur. Sans corps ni forme continue, Daydream est comme un rêve qui est aux frontières du cauchemar. La musique émiette ses visions protéiformes où les embryons rythmiques meurent avant de marcher. ONEIRA pour rêves! Cette deuxième collaboration entre David Marsh et Thanasis Oikonomopoulos nous éloigne un peu des ambiances de Elemental avec 4 longs titres qui laissent toute liberté à des structures ambiantes qui collent à la réalité de chaque titre. Des structures modulées sur les perceptions des rêves que le duo restitue avec une vision plus sombre qu'enchanteresse dans un bouillon sonore toujours en mouvement.
Exception faite de False Awakening et de sa vision très Vangelis! Les accords et les arrangements sonnent exactement comme le grand musicien Grec dans son genre plus expérimental. Un titre intéressant qui progresse avec une intensité dans le ton tout en restant ambiant et plus accessible aux amateurs des structures alambiquées du compositeur de Chariots of Fire. Un titre d'ambiances encore plus sombres que dans Daydream, Nightmare n'a pas besoin de description. Disons que la musique se colle véritablement à l'identité de son titre. Beaucoup d'effets, de masse de vents et de souffles creux et pas une once de rythme. Des accords, quasiment liturgiques, tintent en ouverture de Lucid Dream. Leurs harmonies se fondent en des arrangements orchestraux qui balaient les horizons pour amener les ambiances vers des visions plus ténébreuses. Un court instant! Puisque Lucid Dream entreprend une lourde procession qui est ornée de filaments synthétisés qui vont et viennent comme des vers cosmiques dans une danse stroboscopique. Un autre court moment puisque la musique change de peau pour une approche ambiante avec un clavier qui éparpille ses arpèges dans une lente valse mélodieuse flagellée par ces innombrables filaments et caressée par des nappes de voix absentes. La beauté de ONEIRA est que sa musique colle littéralement aux visions de ses auteurs. Une musique en revanche qui s'adresse aux amateurs d'un genre où l'art, la création sonore passe avant l'accessibilité d'une musique pour grand public. Et si on aborde ONEIRA avec l'idée de rencontrer une musique qui embrasse ses innombrables possibilités, on trouvera cet album à la hauteur de ses attentes. Disponible en HQ sur la plateforme de SynGate Music.
Sylvain Lupari 03/03/19*****
Disponible au SynGate's Bandcamp
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