“C'est l'album où la maturité de David Wright s'exprime avec de très bons patterns de séquences ... et toujours ces arrangements poignants”
1 Moonmaiden 7:11 2 Romancing the Moon 7:27 3 Moonlit Dream 15:34 4 Twilight Rider 3:56 5 Cry of Autumn 5:41 6 Moonlight Express 6:21 7 3 Past Midnight 4:11 8 Tunnel Vision 4:30 9 Full of Eastern Promise 5:31 10 Dancing Under Moonlight 9:25 11 Timeloop 6:26 AD Music | AD172CD
(CD/DDL 74:03) (Mix of England and Berlin School)
ROMANCING THE MOON est le 4ème album que David Wright remixe et remasterise pour les besoins d'iTunes et de Spotify, ainsi que pour l'amour et les besoins de ses fans. Offert dans un CD manufacturé et en téléchargement, le son reste aussi charmant et authentique que sur Reflections. On sent aussi ici que David Wright ajoute discrètement sa griffe sur la scène de la MÉ anglaise en lui inspirant une approche mélodieuse teintée de romantisme. Et un peu comme sur son premier album, le musicien anglais propose une collection de neuf titres remplis d'arrangements orchestraux très poignants et de lignes mélodieuses nostalgiques qui viennent sans cesse bouleverser nos sentiments. De plus si nous ne soupirons pas sur les larmes de la très belle pièce-titre, c'est peut-être parce que nous avons les esprits ailleurs.
Mais avant, nous dansons les yeux dans les étoiles avec Monnmaiden qui est une sorte de rumba cosmique composée des plus beaux atouts musicaux de David Wright. Le rythme est lascif avec des lignes d'harmonies qui subdivisent leurs airs dans une approche plus relaxante que vivante. Cela ressemble aux harmonies du MIDI des années 80. Romancing the Moon est un beau moment de tendresse que seul David Wright (et Vangelis) est capable d'offrir. Des couches de brumes remplies de particules irisées, des couches de violons pleureurs et des souffles de voix absentes caressent une lente marche vers le ciel mis en musique par un clavier aux accords d'une guitare acoustique et surtout très romantique. Calme et très enveloppant! Ce n'est qu'après quelques écoutes que nous tomberons sous le charme de Moonlit Dream. Sa lente introduction est inondée de voix séraphiques, murmurant des harmonies célestes, ainsi que les chants discrets de flûtes de Pan, convergeant vers une délicate ascension ambiosphérique. Les touches du clavier tourbillonnent comme un carrousel usé, enveloppées qu'elles sont par des arrangements denses et luxuriants. Une ligne de basses séquences complètement inattendue secoue ces ambiances soporifiques un peu après la barre des 5 minutes. Le rythme devient intensément pulsatoire et bat dans une mesure excessive avec une sorte d'oscillateurs en spirale qui va et vient dans des boucles minimalistes à la Philip Glass. C'est comme courir à bout de souffle pour perdre du rythme. Une mélodie assez lointaine greffe ses arpèges un peu flûtés qui scintillent dans une épaisse mosaïque de brume synthétisée. Modifiant un peu son schéma harmonieux, Moonlit Dream fond dans une 3ème phase vers la 10ème minute. La mélodie devient alors plus concrète tandis que les bancs de brume intensifient leurs caresses poignantes. C'est un très bon titre du catalogue David Wright. Twilight Rider est un bon e-rock vivant avec de beaux effets de violoncelle, où un style de ligne de basse à la Patrick O'Hearn étire ses lamentations d'une manière complètement envoûtante. Si le rythme est solide, les harmonies ne sont pas en reste avec des arpèges qui sonnent comme un mélange de flûtes de pan et de xylophone dans l'élan des voix séraphiques. Plus mélancolique, Cry of Autumn coule comme une suite de pensées perdues dans notre mémoire océanique. David Wright déploie un tableau aussi mélodieux que nostalgique où s'unissent les souffles de Pan et les arpèges qui tintent avec indiscipline. Et toujours ces caresses de brume qui enveloppent tous les mouvements séraphiques de ROMANCING THE MOON. Et j'aime cette petite mélodie bucolique qui se balade en arrière-plan de cette parure musicale et qui brille en solo ici et là. Nous sommes ici dans le meilleur de David Wright.
D'un morceau de musique chargé de tendresse à un solide rock électronique, le musicien anglais gère les deux avec brio sur son 2e album. Moonlight Express chasse la mélancolie de Cry of Autumn avec une structure de rythme spasmodique où une sorte de train hoquette avec une ligne de séquences qui fait sauter ses touches comme des lutins pressés de jouer leurs sales tours. Les percussions matraquent cette structure de rythme électronique avec la précision des rameurs de l'antiquité, créant un berceau rythmique parfait pour ces délicates harmonies soufflées par un synthé toujours dans son mode de flûte élégiaque. 3 Past Midnight nous ramène la mélancolie de Romancing the Moon avec une douce nuit et une ballade morphique qui justifie son titre. Sur une ligne de rythme spasmodique à la Chariots of Fire de Vangelis, Tunnel Vision couche une grande mélodie tisseuse de ver d'oreille avec une belle ligne nourrie de violons qui chantent comme le courant vif d'un ruisseau sous les dorures du soleil. On y entend même les reflets des autres arpèges scintiller. Full of Eastern Promise terminait à l'époque ROMANCING THE MOON par un duel entre les percussions, les basse pulsations et une série de séquences dont 2 qui se chamaillent une approche mélodieuse pleine de parfums d'Orient. Et si vous avez lu cette critique du début à la fin, vous avez sans doute compris que cet album est très bon. David Wright le refait avec 2 titres supplémentaires Composé en 1998, Dancing Under Moonlight propose une introduction pleine des essences de Full of Eastern Promise avant de réorienter ses ambiances vers un bon up-tempo dont le rythme sautillant reste toujours caressé par ces brumes séraphiques. Une belle mélodie minimaliste décore le flux statique du rythme, même qu'une seconde ligne plus changeante scintille comme un ruisseau de séquences nacrées. Écrit avec Dave Massey, et 7 ans plus tard, Timeloop est encore plus vivant que Dancing Under Moonlight. Ça flirte même avec du gros Techno! C'est une sorte d'hymne à la vie, en raison de ses très beaux arrangements, qui s'exprime assez facilement sur une piste de danse. Et la musique de danse de David Wright a toujours ce petit quelque chose de spécial qui fait que nous sommes un peu gênés de dire que c'est banal.
Mais peu importe, ROMANCING THE MOON reste un très bel album où l'abondance d'arrangements peut agacer ceux qui aiment casser du sucre sur le dos de ce sympathique musicien anglais que j’aime bien et avec qui j’ai de très bons contacts. Je n'y ai trouvé aucun défaut! C'est très mélodieux avec un des bons patterns de séquenceur. Et si nous plaçons cet album dans son époque, dans son contexte, il n'est pas faux de prétendre qu'il s'agit d'une œuvre importante dans le catalogue de David Wright. Et cette version remasterisée répond à un besoin, en plus de le redécouvrir plus en profondeur.
Sylvain Lupari (07/29/16) ****½*
Disponible au AD Music
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