“Waiting for the Soundtrack est un autre mélange de styles où David Wright excelle dans l'art de remuer nos émotions”
1 Islands 6:01 2 Emerald Eyes 5:24 3 Shadowlands 5:45 4 Lovelight 4:09 5 Cloudless Flight 8:13 6 Desert Storm 5:50 7 Lady in the Night 4:41 8 Rainwalker 4:41 9 Always 4:40 10 Run for the Sun 7:27 11 Waiting for the Soundtrack 12:05 ADMusic – AD173CD
(CD/DDL 68:15) (England School and New Age)
Le troisième album de David Wright, WAITING FOR SOUNDTRACKS fête ses 15 ans en étant le 5ème du musicien anglais à être remixé et remasterisé pour les besoins de Spotify et d'iTunes, ainsi que pour d'autres plateformes de streaming. Suivant les préceptes de Romancing the Moon, le musicien Anglais propose en 1991 un autre album où la diversité des genres est très soulignée. Un album très apprécié des critiques avec un autre savant mélange de rock électronique heavy et lent, dans la lignée du England School, qui regorge de bonnes mélodies où les harmonies du style New Age à la Vangelis restent ancrées aisément à nos tympans. Les ambiances sont en mode méditatives et cinématographique avec des arrangements qui chatouillent les cordes de notre sensibilité. Et comme les 2 premières versions retravaillées du catalogue de David Wright, l'album conserve cette sonorité très MIDI de ces années où Tangerine Dream présentaient ses albums Le Parc à Tyger.
Et cela commence par une éruption de lignes résonnantes, flottantes et grésillantes qui forgent le lit d'un océan interstellaire où se trouvent les couches glissantes d'un synthé chargé de parfums célestes. Les percussions symphoniques attaquent la quiétude des Islands, donnant une dimension plus intense à une musique qui adopte agréablement celle d'un film des années 50-60. Ici, pas besoin de dialogue! Les accords sonnent comme ceux d'une guitare acoustique et entament une conversation avec les chœurs séraphiques, devenus au fil des années la signature artistique de David Wright, sur une longue structure d'ambiances méditatives et cinématographiques. Nos oreilles peuvent s'enrichir d'un flux d'images sans être très créatives à ce niveau, tant tout est juste. On somnole? Pas de problème car Emerald Eyes nous réveille avec un bon rock électronique teinté d'une légère approche de Synth-Pop. Un son un peu ancien ajoute du charme à une musique aussi vivante que les harmonies sont tisseuses de démangeaisons musicales. Shadowlands est aussi un titre d'ambiances cinématographiques avec plus d'intensité qu'Islands. La musique est comme un nuage épais écarlate où saute une ligne de séquences et flotte des couches de synthé un peu argentées aux couleurs de Tangerine Dream dans Green Desert. Lovelight est une ballade hyper mélodieuse avec une guitare acoustique qui déploie une structure très pensive tandis que le synthé siffle une mélodie qui nous traverse l'enveloppe de l'âme. Desert Storm reprend un peu cette approche mélodieuse sur une structure un peu plus vivante. C'est un bon David Wright! Ici et sur le très beau Always où il excelle toujours dans l'art de titiller quelques cordes intérieures sensibles. Cloudless Flight est un autre bon rock électronique avec une approche légère et plutôt accessible. Le rythme attache ses secousses dans une mosaïque de spasmes séquencés auxquels s'ajoutent des couches orchestrales, des harmonies flûtées et des arrangements soyeux. Le titre utilise bien ses 8 minutes avec une approche évolutive au niveau des arrangements et des mélodies, bien que la structure principale du rythme reste teutonique. C'est un morceau qui avait séduit les critiques en 1991.
Lady in the Night est un bon E-Rock lento toujours aussi hyper mélodieux avec une approche très Tangerine Dream au niveau des synthés. Ici, les arrangements et les mélodies s'entrelacent dans une étreinte musicale toujours aussi intense. La signature de David Wright! Après un Rainwalker qui nous fait balancer entre une ballade et un E-Rock animé aux épices d'Orient, Always nous ramène à ces merveilleuses terres de rêve qui sont souvent le lien qui nous relie à cette approche très Vangelis chez David Wright. Dans une structure un peu plus vivante Run for the Sun démarre sur un maillage de percussions et de séquences Les harmonies sont sifflées sur certaines couches orchestrales avec des effets de Dance Music des années 70. Run for the Sun prend un virage atmosphérique qui se fait transpercer par les effets de séquences carbonisées de gaz cryoniques. Petit à petit, le squelette d'origine recommence à boiter avec des effets plus bruyants dans les percussions, une sorte de style techno à la Jean-Michel Jarre de l’époque, et des couches de synthé plus luxuriantes remplies de voix célestes et d'orchestrations qui ajoutent une profondeur New Age à la musique. La chanson-titre termine ce 3ème album solo de David Wright avec de puissantes orchestrations qui valsent dans les crashs de batterie symphonique. La puissance se calme et plonge dans un chœur séraphique d'où brille une douce rêverie pianotée sur un clavier. Ce clavier délicat dessine les lignes d'une mélodie douce qui confère sa fragilité à des couches de violon dont les caresses angéliques alimentent le feu de Waiting for the Soundtrack. Un piano électrique s'invite dans cette sérénade morphique aux étoiles qui scintillent dans un cosmos qui voit finalement ses corps célestes pulvérisés par l'explosion de grosses caisses éparses. Et les effets de surprise ont le même effet sur nous que sur les corps célestes.
Mais quoi que ce soit du cosmos ou de l'oubli, de la Terre comme les océans, WAITING FOR SOUNDTRACKS possède tous ces attributs qui nous invitent à faire notre cinéma dans notre tête. Et que ce soit de l'ambiant, du New Age ou du gros E-rock England School, David Wright allait confirmer avec cet album qu'il n'était pas un feu de paille, mais bel et bien un artiste dominant qui allait laisser ses empreintes dans la très grande sphère de la MÉ, Berlin School et ses dérivés.
Sylvain Lupari (30/12/06) ***½**
Disponible au AD Music
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