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Writer's pictureSylvain Lupari

Deborah Martin & Jill Haley Into the Quiet (2023) (FR)

On navigue ici sur les eaux calmes d'un New Age progressif vers un New Age un peu plus accessible

1 Sleeping Giants 4:35

2 Falling Away from the Earth 6:22

3 Into the Quiet 8:32

4 Reaching the Ambient 4:23

5 Refuge 5:08

6 Hall of Whispers 5:36

7 Elements 4:11

8 Violet Night 4:27

(CD/DDL 24Bits 43:14)

(Progressive New Age)

Quelle pochette ! Tout est bien pensé ici avec une musique, une ambiance qui colle à cette magnifique photo. Si vous avez apprécié les grandes lignes de The Silence of Grace, un très bel album acclamé par les critiques, pour ce genre musical, et qui avait trouvé sa place parmi les 20 meilleurs albums de 2021 par Zone Music Reporter, il n'y a aucune raison que ça soit le contraire avec INTO THE QUIET, du duo Martin/Haley. Si le premier album exploitait des thèmes représentant les beautés de l'univers, cette seconde collaboration de Deborah Martin et Jill Haley est plus centrée sur les aléas de l'expérience humaine. De son esprit intérieur. Les 2 compositrices soulignent ainsi cette notion qu'il faut s'aventurer dans le calme pour découvrir les profondeurs cachées en soi. Ce faisant, l'album exploite cette dualité pour parvenir à cette quête intérieur, ainsi que des thèmes plus mélodieux afin de voguer sur les eaux tranquilles d'un New Age progressif à celui un peu plus accessible. Surtout dans le seconde partie de INTO THE QUIET, un album, comme The Silence of Grace, produit par le label américain Spotted Peccary Music.

Une ombre légèrement bourdonnante mais assez solennelle s'élève de l’introduction de Sleeping Giants. Nous flottons, égal à ce sommeil des géants endormis, dans une ambiance bucolique qui flirte avec les limites de la musique cinématographique. Impression qu'on ressent à plusieurs endroits de l'album en passant. Aussitôt, on remarque la délicate vision de tristesse dans les pleurs du hautbois de Jill Haley. De discrètes nappes de voix et des lames de violons mélancoliques injectent une certaine luminosité sur les ombrages de tristesse qui accompagne ce mouvement lent, très atmosphérique-méditatif, dans un contexte où cette fusion des vents pleureurs à une nappe de synthé et ses contours ronronnent en symbiose avec la morosité du hautbois. Ces parfums de mélancolie et ces ronronnements ténébreux occupent une bonne partie des ambiances de la première moitié de INTO THE QUIET. Un tintement éveille notre curiosité face au développement de Falling Away from the Earth. Sa résonnance et ses évanescentes brillances illuminent cette nappe flottante tissée entre les chants d'une flûte onirique et une nappe de synthé dont le côté morphique est nourri par des bourdonnements somnolents. Cette union entre l'acoustique et l'électronique finie par tisser une texture orchestrale qui est tiraillée entre la nostalgie et le côté secret de l'ésotérisme. Les harmonies poignantes de la flûte et les vibrations argentées des clochettes luttent avec la dissimilitude des irradiations sombres des synthé, amenant plus d'arguments sonores dans cette symphonie des contrastes régissant les limites territoriales entre l'espoir et l'amertume.

La flûte est plus sereine, un peu moins émouvante, dans la pièce-titre. Elle se mélange autour des souffles du cor anglais pour flotter sur le timbre nasillard et nostalgique d'une tranquille et flottante mélodie du synthétiseur. Les deux musiciennes injectent un peu de fantaisie à leurs textures mélodiques. Ici, comme dans plusieurs endroits de INTO THE QUIET, Deborah Martin joue à merveille entre l'aspect serein et ténébreux de la musique en fusionnant à merveille les ombres bourdonnantes de ses synthés aux textures plus élégiaques des harmonies des instruments à vent. Un rythme secret active les ambiances de Reaching the Ambient. On le perçoit dans un métissage d'instruments à cordes, genre piano ou harpe, qui structure une ascension astrale sous des airs de flûte. Le ton suit une évolution à la fois grave et enjouée dans cette vision acoustique/électronique qui nous conduit à un très bel échantillonnage d'orchestrations après sa seconde minute. À la fois céleste et triste, Refuge nous amène à ce niveau plus New Age accessible de cet album avec des mélodies chevrotantes des textures de flûtes et du hautbois. Le synthé fait couler un paisible ruisselet d'arpèges aussi discrets qu'une ombre de nuit sur ce titre très musical et poignant de INTO THE QUIET. Hall of Whispers suit cette tangente avec une musique hyper émotive qui est guidée par la mélodie et le pas songeur d'une harpe. Les arrangements tissent une impressionnante toile dramatique qui est rehaussée par les dimensions très émouvantes des airs de flûte et de hautbois, mais surtout des orchestrations. Impossible de ne pas aimer! Je dirais la même chose pour Elements et Violet Night qui exploitent les mêmes textures musicales avec différents degrés d'émotions dans les ambiances et les harmonies.

Si nous ne parvenons pas à atteindre cette quête introspective, INTO THE NIGHT de Deborah Martin et Jill Haley reste un agréable compagnon musical pour lire et pour atteindre les longs bras de Morphée, selon nos nuits. C'est un album plus musical que le premier qui peut justement servir de guide pour nous apprivoiser vers ses chemins plus difficiles d'accès. Quoique la première moitié de INTO THE NIGHT n'est surtout pas gagné d'avance! Disponible en CD digipack et en téléchargement 24 bits sur la plateforme de Spotted Peccary Music.

Sylvain Lupari (13/07/23) ****¼*

Disponible chez Spotted Peccary Music

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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