“C'est musical, beau, bon et toujours agréable à découvrir, à écouter”
1 The Stars Come Out 7:54
2 Under the Milky Way 6:52
3 Blood Moon 6:50
4 Jupiter at Opposition 6:52
5 Syzygy 7:12
6 Moonbow 8:18
7 Hale – Bobb 7:22
8 Perseids 8:46
9 Aurora Polaris 7:03
(DDL/CD-R 67:09)
(Melodic, New Age, Berlin School)
De délicates étoiles se posent sur un lit de bourdonnements, équivalent aux sons des moteurs de navettes spatiales en mouvement, lorsque l'aventure de The Stars Come Out débute. Tout tourne au ralenti, comme un drame qui n'en finit plus. Certains de ces bourdonnements vibrionnent comme le son d'un tambour aux battements pulsatoires arythmiques, créant une structure qui chevrote en harmonie avec ces filets d'eau que l'on entend couler ici et là à travers les 8 minutes de ce titre introductif. Un piano hésitant à partager sa richesse disperse ses songes nostalgiques avec parcimonie avant de tisser des liens mélodieux à faire fondre un peu de notre âme. Ce schéma est séquencé de façon à structurer cette mélodie aussi ambivalente que ses couleurs. Et comme c'est souvent le cas dans les paysages sonores de Divine Matrix, la finale nous tend un kleenex avec des orchestrations qui amène un peu d'humidité sous nos paupières. Steve Barnes nous propose le 3ième volet de sa série Soundscapes avec un album en demi-teinte qui est victime de ses 2 premiers titres et surtout de l'excellent Beachcombing (Soundscapes Vol. 2). Dans une ouverture à la Suzanne Ciani, Under the Milky Way étend une texture de remous sonores roulant en boucles avec des nappes de voix célestes. Un titre encore plus lent à dévoiler ses secrets, il s'accroche à ces vagues de sons qui font remonter à la surface les réminiscences de M'Ocean, splendide album de Michael Stearns. Les orchestrations attisent l'intensité de ce titre en soufflant des moments émouvants ainsi qu'une belle mélodie ambiante que le piano rehausse au niveau des frissons à l'âme avec une brève apparition remarquée vers la finale. CELESTIAL PHENOMENA est construit autour de 9 titres d'une durée moyenne de 7:40 minutes. Le pattern de musique minimaliste prévaut dans cet album où les titres flirtent avec trop de similitudes pour ne pas le remarquer. Chaque titre propose des développements lents, certains le sont plus, que Steve Barnes rempli de séquences harmonieuses, d'orchestrations et d'effets sonores. Ces éléments sont comme des particules qui se collent aux parois de tourbillons créés à même les différentes nappes de synthé. Les 2 premiers titres sont des petits joyaux qui font beaucoup d'ombre à Blood Moon et Jupiter at Opposition.
Blood Moon suit un peu la même idée avec des murmures de synthé qui roulent sur une texture qui donne plus dans le style ambiant ténébreux. On y entend un univers industriel et ses cliquetis métallique se cacher derrière un voile tamisé, histoire de garder une touche nébuleuse à ce titre qui devient plus convaincant en seconde partie avec des orchestrations dans la note. Titre à saveur plus science-fiction ou futuriste, Jupiter at Opposition traîne son baluchon de sons sur une texture de grondements de machinerie qui coulera avec un effet de cascade lorsqu'une guitare lui soufflera une vision plus bohème. Syzygy laisse filer une couche résonnante de sa luminosité qui éveille un genre de harpe céleste. Ses accords défilent sur un pattern connu des amateurs de romance sur les résonnances bleutées métallique de son oblongue couche d'orgue. Un moment à faire rêver qui devient encore plus intense lorsqu'une onde de basse éveille ombre et lumière. La structure nous semble plus intrigante et sa texture menaçante avance vers des d'orchestrations découpées en effets de staccato. Ces violons secs éveillent des arpèges endormis dans un panier d'osier. Le combat est flamboyant avec l'intensité des ombres versus celle des arpèges qui scintillent et papillonnent en décrivant des cercles orageux. Un très bon titre que ce Syzygy! Arrive Moonbow qui est une belle berceuse de nuit entendue sur un lac sous la pleine lune. Un pur délice! Les séquences tournent dans le même sens et avec plus de vélocité dans Hale – Bobb, un titre statique qui roule lentement comme un cyclone musical aspirant nos émotions pour les recracher en musique. Le titre commence sobrement avec des accords de piano évoluant comme un sobre cortège. L'enveloppe sonore est cousue des réverbérations de ces notes ainsi que des cliquetis qui restent à identifier, sans oublier une nappe de synthé acrylique et une ligne de basse ronflant paresseusement. Outre les effets sonores disparates, il y a des filaments de distorsions provenant de l'intensité graduelle qui s'empare de ces éléments afin de créer cette tornade qui nous visse les oreilles à nos écouteurs. Perseids est un très bon titre magnétisant qui a sa place derrière un titre tel que Hale – Bobb. Les riffs de clavier jumelés à ceux de la guitare dans Perseids et Hale – Bobb, reviennent nourrir la dernière structure en spirale de CELESTIAL PHENOMENA. Nourri aussi par des riffs et accords de violon et par des percussions, Aurora Polaris laisse aussi briller ces arpèges rayonnant comme des étoiles dans un dernier titre toujours aussi agréable à entendre, même si parfois ça sent le réchauffé. C'est musical, beau, bon et toujours agréable à découvrir, à écouter comme la très grande majorité des titres qui composent ce tout nouvel album/téléchargement de Divine Matrix sur le label AD Music.
Sylvain Lupari (18/10/21) ***¾**
Disponible chez AD Music
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