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Writer's pictureSylvain Lupari

Divine Matrix Hydrosphere (2013) (FR)

Updated: Nov 21, 2023

Un autre beau voyage musical de Divine Matrix et sa douce poésie sur des rythmes aussi éthérés que musicaux

1 Ocean Bound 6:33 2 A Different Sea 5:28 3 Dolphins 5:54 4 Submarine 6:27 5 Bermuda Triangle 8:25 6 Drifting on the Tide 6:49 7 Over the Reef 4:54 8 The Diving Bell 5:18 9 Deep Blue 6:47 10 Hydrosphere 7:30 11 Plankton 7:08 ADMusic | AD128CD

(CD/DDL 71:32) (New Age and New Berlin School)

La première chose qui frappe le plus l'oreille lorsque l'on découvre ce dernier album de Divine Matrix est cette déconcertante facilité qu'a Steve Barnes pour créer des structures de mélodies envahissantes. HYDROSPHEREest une histoire musicale océanographique avec un solide environnement ambiosonique où trônent une multitude de mélodies tissées à travers de fins mouvements minimalistes. Le piano est charmant et attache ses airs, comme mélancoliques et romantiques, aux fines lignes de rythme pour se fond aux ambiances éthérées qui guident notre cortex dans une aventure sonique où on a l'impression d'être sur l'eau, de faire partie d'un équipage qui part à la conquête des mystères et beautés halieutiques. Divine Matrix exploite tous les grands thèmes, légendes et réalités, d'un monde aquatique alors que les oreilles, bien emmitouflées dans un casque d'écoute, nous guident aux confins du noir, avec des harmonies divines qui flottent, errent dans de denses patterns tant rythmiques qu'ambiosphériques. HYDROSPHERE devient alors un fascinant voyage sonique entre le mythe et la réalité, entre les rythmes et ses ambiances éthérées.

C'est dans les reflets des tendres clapotis d'eau que Ocean Bound se lie avec nos oreilles. Le rythme est doux. Il s'appuie sur un délicat pattern de pulsations qui s'égouttent hâtivement par traits minimalistes alors que la mélodie est forgée à travers la délicatesse d'un piano rêveur. Mélodie et rythme font un tandem qui tournoie avec plus de vélocité, un peu comme si on serait aspiré par le fond. Les séquences pétillent de netteté harmonique tandis que des percussions s'approprient la finesse d'un rythme qui tourbillonne dans des vagues sous-marines, conduisant la finale vers un genre de ballade entraînée par des riffs de guitare acoustique. Mettons que comme évolution, intensité et diversité, ça part bien un album. A Different Sea n'est pas vraiment mon genre. Une voix éthérée flotte sur un rythme au débit sec, hachuré. C'est du beau synth-pop éthéré à la Enigma avec une structure de rythme vaporeusement stroboscopique où le piano ronge nos tympans avec des notes limpides et très étincelantes. L'introduction narrative de Dolphins présente une structure ambiante avec des larmes de synthé qui flottent dans des gazouillis un brin caoutchouteux alors que le rythme embrasse une structure sphéroïdale statique qui roule comme une lascive danse de dauphins dans un bassin cylindré. Submarine est une autre mélodie ambiante qui roule sur rythme absent. Les arpèges laissent flotter leurs harmonies errantes sur un rythme discret dont l'enveloppe harmonique prend le contrôle du cerveau avec sa délicate membrane stroboscopique. Bermuda Triangle est un long titre ambiosphérique où les éléments soniques nous entoure de mystère et de tendresse, notamment avec des lignes de synthé qui chantent et flottent comme des âmes en peine. On sent une fine de ligne de rythme qui tambourine ses pulsations dans un dense nuage de tonalités spectrales. Un rythme qui évolue avec discrétion avant de s'éteindre face à toutes ces caresses et ces lamentations harmoniques flottantes qui maintiennent les structures de Bermuda Triangle dans son enveloppe mystique. Drifting on the Tide porte merveilleusement son titre. C'est un très beau titre ambiant et on a réellement cette sensation de rouler paisiblement sur des vagues, océaniques et cosmiques. Over the Reef est une fine mélodie ambiante qui roule ses harmonies en boucles sur une autre structure finement stroboscopisée. Le rythme circule comme un long cylindre spiralé qui graduellement amplifie son approche émotive avec une gradation qui s'intensifie au même rythme que les harmonies qui sont tout simplement accrochantes. The Diving Bell est une autre délicate mélodie éthérée avec une belle ligne de piano qui étend son empire mélodique à travers un dense pattern sonique où le cosmos embrasse les océans. Plus calme et plus ambiant, Deep Blue nous entraîne au fond de notre imagination avec une belle mélodie qui coule comme une multitude de gouttes d'eau d'un bleu azur. La pièce-titre bouscule carrément les douces ambiances morphiques de HYDROSPHERE avec un rythme nerveux où les séquences névrotiques rappellent les chatoiements rythmiques de Tangerine Dream. Le rythme est pulsatoire et les séquences tracent des filets de mélodies qui accrochent en même temps que le tempo nous fait taper du pied. Et tranquillement, le rythme se morcelle pour cracher des ions rageurs sur une structure qui penche vers un solide up-tempo débridé avec des superbes séquences qui tintent sur des vagues soniques aux contours mélodiques. J'ai la vague impression d'entendre du Geoff Downes, vocoder en moins, et son New Dance Orchestra. Plankton termine cet album avec une nuée de lignes de synthé dont l'étroit tissage roule ses harmonies en boucles. Le rythme se dessine par des mouvements furtifs, traçant ces étranges tracés tourbillonnés que font les planctons pour se protéger des prédateurs. Les harmonies se détachent de ces lignes oscillatrices pour laisser tomber des airs perdues dans des fonds marins alors que des solos de synthé chantent dans le même courant sphéroïdal des planctons, témoins d'un autre bel album de Divine Matrix où Steve Barnes manie à merveille sa douce poésie rêveuse sur des rythmes aussi éthérés que musicaux.

Sylvain Lupari (28/11/13) ***½**

Disponible chez AD Music

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