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Writer's pictureSylvain Lupari

E=MOTION: Drifting Loops (2008) (FR)

Drifting Loops est animé par de bonnes séquences et des ambiances cosmiques qui mènent l'auditeur à un monde de chill-out et de doux techno

1 Recurring Waves 5:19

2 Old Schooner 7:47

3 Phantom 6:47

4 Riddle 8:47

5 Harbour 4:04

6 Comet 6:24

7 Déjà Vu 6:37

8 Chilling Out 4:28

9 Waves'n'Base 5:20

10 Live? 6:13

(DDL 62:07)

(Chill Out, Techno and New Berlin School)

De fins arpèges lumineux descendent harmonieusement en carrousel inversé pour l’ouverture de Recurring Waves. Une douce ligne de séquences aux accords graves et légèrement vrombissants hoquète d’un tempo fracturé par des secousses saccadées qui s’agite nerveusement dans un prisme musical où niche une mélodie aux airs hantée. Doux mais arqué sur une structure fébrile aux soubresauts discontinus, Recurring Waves ouvre ce 7ième opus de E=Motion avec la même fougue musicale qui caractérise le musicien Polonais depuis j’ai découvert Re-Trance-Mission en 2004. Exploitant à fond les charmes et méandres de boucles qui virevoltent à la dérive sur des rythmes saccadés et hypnotiques, Jacek Spruch livre un album harmonieux qui s’écoute aisément, gracieuseté des savoureuses boucles sonores qui parsèment 10 titres aux structures de chill-out, down tempo et de soft techno caressées de nappes aussi brumeuses que cosmiques. L’univers de DRIFTING LOOPS est concentré sur une multitude de boucles qui tracent des rythmes harmoniques que les mélodies épousent de sinueuses torsades hypnotisantes.

Une intro lugubre s’étend comme une course lente dans un labyrinthe musical pour ouvrir Old Schooner. De fines mais lourdes pulsations oscillatoires ajoutent une approche noire à une harmonie qui roucoule dans les souffles spectraux d’un synthé truffé de torsades qui se lovent en zigzag, comme des solos bouclés qui chantent d’une approche vampirique sur le cliquetis de percussions brouillées. Un beau titre qui accroche, tout comme Phantom et Déjà Vu qui sont plus lent, plus hypnotique avec une ambiance fantomatique qui étouffe nos oreilles par un synthé aux lamentations lourdes et stridences. Riddle est plus direct avec sa ligne de séquences oscillatoires qui épouse des réverbérations intrigantes et une pulsation méthodique, hypnotique. De longs solos sinueux, tels des phares sonores, enveloppent le beat qui valse avec étourdissement pour se perdre dans des percussions qui sonnent comme des sabots et qui dévient la fragilité hypnotique de Riddle vers un rythme doucement tempétueux où les arômes de Jean-Michel Jarre se terrent dans une approche techno. Un titre qui dévoile une lourdeur surprenante avec des solos ciselés, comme avec Comet. Harbour est un beau titre du genre chill out avec de bonnes percussions dont les résonances feutrées embrassent une ligne de basse aux élans de sensualité qu’un synthé recouvre de brume flottante et de solos qui nous parle lorsqu’ils ne chantent pas. Chilling Out porte bien son nom avec un rythme doux qui étend une douceur romanesque avec son aspect lounge et sa basse ondulante, alors que Waves’n’Base fait dans du techno avec une ligne de basse qui crache des accords vrombissants dans des nappes de synthé brumeuses. C’est lourd mais statique. Ça reste linéaire, même si le titre gagne en lourdeur résonnante, conservant ce cachet de club de nuit aux tendances de chill out harmonieux. Live? reprend les prismes sonores délicats qui ouvraient Recurring Waves, mais avec une structure bouclée plus mordante et plus lourde.

Avec DRIFTING LOOPS, E=Motion continue d‘exploiter des rythmes fort variés dans une ambiance vivante animée de bonnes séquences à la fois fébrile et harmonique. On sent nettement l’influence chill out de Robert Schroeder sur des titres qui embrassent les douces structures de rythme à la New Berlin School. C’est doux et bien dosé entre les rythmes lents, parfois morphiques, et des structures plus lourdes mais toujours mélodieuse. Un bel album de MÉ qui exploite de belles boucles spiralées et ondulantes sur une musique qui se situe entre le soft techno et l’électro pop.

Sylvain Lupari (22/09/09) ***¼**

Disponible au E=Motion Bandcamp

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