“De la bonne MÉ avec une palette de genres allant du plus complexe au rock électronique bien structuré, en passant par une sorte de New Age à la Kitaro”
1 Bucket full of Raindrops (6:21)
2 Black Eagle (7:03)
3 Steppenwind (6:09
4 Dream Voyager (5:47)
5 Mark III No.11 (4:44)
6 Gift of Life (5:51)
7 Return of the WOW Signal (8:50)
8 The Night the Moon Fell (5:06)
9 Under the Milky Way Tonight (8:11)
(DDL 58:06)
(É-Rock, New Berlin School)
Il y a coulé beaucoup de notes entre ce BLACK EAGLE d'Eagle (Synth.Music) et The Lost Kosmonaut que j'avais chroniqué en début 2018. En tout, Arend Westra a produit pas moins de 8 singles et/ou E.P. avant d'arriver à BLACK EAGLE. Le son n'a pas changé. L'artiste a toutefois gagné en maturité au niveau de l'écriture avec une collection de neuf titres toujours dirigés vers la Berlin School, mais avec une belle palette de genres qui vont de musique plus complexe à du rock électronique bien structuré en passant par du New Age à la Kitaro et des essences de l'Électronica.
Après des explosions atmosphériques, Bucket full of Raindrops délie de strates orchestrales où claquent des pas de sabots égarés. Le décor est lunaire avec une lente valse orchestrale et une série d'arpèges lumineux qui roulent en une suite d'harmonies trappées dans un minimaliste mouvement du séquenceur. Entre phases ambiantes et exposions soudaines, la structure de Bucket full of Raindrops étend sa voluptuosité harmonieuse et sa légère complexité entre les passages d'entre phases. Mais déjà, le son du synthé fait son œuvre en tissant un lien de complicité entre le musicien et l'auditeur. La pièce-titre nous accroche assez rapidement avec un mouvement du séquenceur plus vif qui structure un rythme stationnaire ambiant. Synthia, cette voix égarée dans les interstices des synthés, murmure de suaves fredonnements. Black Eagle dérive vers un rock cosmique légèrement plus entraînant avec de bons effets dans les percussions, alors que le clavier emprunte les sentiers de Gert Emmens. La 2ième partie devient plus en mode hard rock électronique et offre de bons solos de synthé et des effets de guitares. Steppenwind est un titre de rock cosmique plus bruyant qu'entraînant avec un duel inégal entre le martèlement d'une batterie et des arpèges qui scintillent en tentant de tracer un chemin harmonieux. Dream Voyager propose un rock électronique avec des arrangements, et surtout des parfums, de l'ère Exit de Tangerine Dream. Le rythme est souple et fluide avec un délicat mouvement en saccades harmoniques du séquenceur. Les riffs du clavier et la brume vaporeuse est aussi mélodieuse que les séquences et en font un titre agréable à écouter Ce n'est pas trop compliqué et assez près des territoires d'un Easy Listening électronique.
Mark III No.11 exploite une belle approche mélodieuse avec un zest de type ballade à la White Eagle de Tangerine Dream. Gift of Life est vraiment un truc Zen à la Kitaro des années 80-90. Après une introduction remplie de codes et de langages électroniques, Return of the WOW Signal nous amènes au pays de la rêverie avec une mélodie qui roule en boucles sur un down-tempo assez lascif. La ligne de basse nous rentre dedans avec de bonnes vibrations et les résonances de la basse pulsations sont aussi efficaces pour bien cerner ce lent rythme sphéroïdal. La mélodie est tissée dans un synthé aux tonalités hybrides, dont une assez aiguisée. Plusieurs couches aux couleurs et aux tonalités plutôt diversifiées s'empilent sur cet esquisse d'Électronica bon pour faire danser les bassins collé-collés. The Night the Moon Fell fond dans nos tympans avec une vague odeur d'Orient. Pas plus rapide que sur le titre précédent, le rythme est un slow tempo qui laisse toute la chance à Synthia de fredonner des murmures suaves, sinon suggestif. Under the Milky Way Tonight termine ce dernier opus d'Arend Westra avec une belle structure électronique qui est en mode ballade avec une assise solidifiée par un enchevêtrement de lignes du séquenceur, dont une belle en forme de filament stroboscopique. D'ailleurs, une vision harmonique provient de cet essaim de séquences, mais le gros du contexte harmonique réside dans des orchestrations cosmiques ainsi qu'un filet de synthé avec une texture vocale très saisissante qui vient faire son tour de temps à autres. C'est un titre plutôt intense avec un bouillon cosmique très émouvant par instants. C'est un très bon titre dans BLACK EAGLE qui ne pouvait finir de plus belle façon.
Sylvain Lupari (12/07/19) ***¾**
Available at Eagle (Synth.Music) Bandcamp
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