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Writer's pictureSylvain Lupari

EBIA: Star Voyager (2006) (FR)

Avec un peu de psybient et une énorme flore de tons, c'était bon en 2006 et ça reste très agréable en 2019

1 Star Voyager 13:00

2 Gravitation 7:02

3 Supernova (V838 Monocerotis) 7:12

4 Pulsar 9:34

5 Asteroids 6:50

6 Green Planet 13:57

7 Galactic Dream 7:46

(CD-r/DDL 65:19)

(New Berlin School & E-Rock) Comme c'est étrange de me relire. À cette période de ma vie, j'étais nettement enthousiasme…

Décidément Ebia nous gâte en 2006. Après un premier album assez convaincant, Elosophy paru l'été dernier, la nouvelle étoile montante de la MÉ nous présente juste en fin d'année une œuvre à portée cosmique, STAR VOYAGER. Pour ceux qui aime, voici une très belle musique cosmique présentée dans un hallucinant climat spatial entouré par un séquenceurs aux lignes lourdes et puissantes. La prémices de l'EDM!

Un vent sidéral pousse un message de détresse dont la transmission est embrouillée par une mauvaise réception des ondes. Les crépitements des voix statiques cessent et de ce silence glacial émerge une séquence aux notes qui gambadent innocemment. Les caresses des voiles synthétisées apaisent l'ambiance placide de Star Voyager, alors qu'une 2ième séquence, plus ronde et chaleureuse, infiltre ce pattern en structurant une approche plus accentuée. Des vagues de percussions déferlent en roulement séquencé sur ce rythme tout de même stationnaire, un peu comme dans Caesar In Camerun un classique de Clara Mondshine. Un maillage de percussions tribales et de ces percussions maintient cette cadence statique de Star Voyager tout en lui donnant plus de punch, alors que le synthé, limpide, pousse de longs solos et de belles harmonies interrompues par des refrains accrocheurs. Un synthé qui, à chaque tour, augmente sa cadence et son intensité avec un emmagasinage de couches qui se lovent avec tendresse et émotion, étouffant à peine les parasites statiques qui sont les preuves de vie de cette longue pièce-titre et de son penchant vers la dance-music. Gravitation est une ode spatiale. Un titre atmosphérique qui multiplie les effets sonores sur une lenteur enivrante. Tant que lorsqu'une séquence amovible se présente, on a l'impression de voler à la vitesse du son.

Une séquence ronde émerge d'une ambiance flottante. Elle tournoie sur la réverbération de ses ondes, survolée par un synthé aux voiles denses et saisissant. Supernova explose par la suite sur de bonnes percussions et devient un tourbillon multisonore aux solos acuités sur un rythme infernal. Le mouvement ralentit sur de lourds voiles qui s'accrochent avec fermeté. Les ambiances sont toujours sur le point de débordement lorsque le synthé lance des solos et que tranquillement le tourbillon reprend son dû pour exploser… une dernière fois. Un titre vivant qui irait bien sur un plancher de danse! Pulsar est une merveilleuse ballade cosmique qui progresse sur des bourdonnements menaçants. Les synthés sont beaux, envoûtants et moulants. Des souffles tribaux émergent de ses méandres galactiques avec de fines percussions et des pulsations lourdes. Une atmosphère très intrigante, apaisée par la somptuosité des modulations du synthé. De surprises en surprises, nous voguons au travers de très bons bijoux musicaux. Une lourde ambiance flottante avec ses voiles valsant introduit Asteroids. Ce qui semblait être un truc ennuyant se développe en séquence ronde qui ondule sur un axe rotatif. Inondée d'effets sonores éclectiques d'une étonnante densité, ce tempo lent progresse avec de bonnes percussions et un synthé sculpteur de passage mélodieux. Green Planet démarre avec un mouvement nerveux et saccadé. Les accords s’entrecroisent sur leurs rayons de réverbérations, formant un écho qui donne un rythme axé sur des arpèges discrets. Nue, la séquence gambade de façon saccadée sur de sobres percussions assistées de castagnettes électroniques. Les impulsions sont lourdes et dramatiques, donnant un effet intriguant que des solos de synthé ramènent à des proportions plus mélodieuses. Un beau titre minimaliste avec ses discrètes modulations par un synthé extrêmement harmonieux. La séquence gagne en crescendo et en intensité et se laisse couler par les mouvements d'un synthé à la pointe de l'art. Un autre excellent titre, comme Galactic Dream et sa séquence malveillante qui encercle une autre séquence basse et agitée. Une finale intrigante, où les beaux solos de synthé n'effacent pas les cris des lycanthropes spatiaux.

Quoi dire de plus? STAR VOYAGER d'Ebia fait partie des beaux albums que j'ai entendu dernièrement. C'est plein de rythmes, dont certains très entraînants, et surtout d'effets sonores qui donnent une dimension fort séduisante pour l'ouïe, ainsi que d'étonnant revirements que l’on suspecte et qui prennent par contre des tangentes insoupçonnées. Jörg Bialinska me rappelle Gert Emmens avec son approche dynamique et explosive, sauf que Ebia est encore plus explosif en flirtant avec des hymnes de danse. Coup sur coup, il nous a offert en 2006 deux solides opus qui mélangent harmonies aux structures évolutives. Un bel album avec un léger ombrage, soit les interférences statiques sur la pièce d'ouverture qui sont un peu excessives et agaçantes. Ça fait psybient (et dire que je raffolerai de ce genre 10 ans plus loin1). Sans cela, c'était un petit chef d'œuvre.

Sylvain Lupari (03/02/07) ***½**

Disponible au SynGate Bandcamp

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