“Voici un petit chef-d'œuvre Dark Ambient qui explique pourquoi Froese ait été considéré comme l'âme de Tangerine Dream”
1 Epsilon in Malaysian Pale 17:00 2 Maroubra Bay 17:15
CD Virgin | CDV2040
(CD 34:15) (Ambient Berlin School)
Voici l'un des albums phares de la MÉ. Pour plusieurs journalistes et spécialistes de l'époque EPSILON IN MALAYSIAN PALE est considéré comme un petit un chef d'œuvre de musique ambiante guidée par les grosses nappes atmosphériques du Mellotron. Une étape dominante diront certains dans l'exploration de cet instrument qui a changé le cours de la musique, peu importe les genres. Mais surtout de la musique progressive et électronique. Concocté à la même époque, EPSILON IN MALAYSIAN PALE est un album sombre, par endroits fantomatique, avec de lourds mouvements flottants et une lente évolution rythmique qui se compare à Phaedra et Rubycon,
Inspiré par ses voyages en Malaisie, aux Philippines et en Australie, ce deuxième album solo d'Edgar Froese est dans le même veine de sérénité qu'Aqua. Le fondateur de Tangerine Dream exploite les échantillonnages et les avenues sonores qui sont d'un paradoxe édifiant. Voulant dénoncer la surexploitation de ces paradis équatoriaux, il fait un habile mélange des sonorités des faunes aborigènes avec des sons plus industriels, comme ce train qui débute Epsilon In Malaysian Pale. Splendide, le mellotron y flotte avec ses ondes austères qui se moulent agréablement à une sonorité flûtée. Un peu comme sur Phaedra l'ambiance est sombre et linéaire. Edgar Froese joue du mellotron avec une dextérité telle que nous voyageons entre les sonorités graves d'un orgue obscur aux douces mélodies flûtées. Vers la mi-temps, le bruit des rails nous sortent de notre torpeur célestielle pour insuffler un bref et lourd mouvement séquencé qui longe les vapeurs d'un mellotron aux musicalités mélodieusement flûtées. Un bref passage animé qui fait très Tangerine Dream et qui s'éteint dans les immenses strates mellotronnées qui parcourent les territoires de Epsilon In Malaysian Pale. Maroubra Bay sera plus familier aux amateurs de TD. Une onde terrifiante jaillit d'un néant abyssal pour embraser un synthé apocalyptique et symphonique. Cette intro lourde et noire dessine un lent et beau mouvement séquencé. Une séquence qui ondule avec agilité parmi ces strates errantes qui survolent une structure devenue mélodieuse, caressée régulièrement qu'elle est par les brises et les vagues d'un paradis terrestre encore vierge. Une superbe fusion de l'eau et des vents enrichie un Maroubra Bay qui maintient sa route ondulante dans un univers hétéroclite qui se fond aisément à un mellotron enveloppant.
Pas vraiment facile d'approche si on recherche du Tangerine Dream, quoique pas vraiment loin non plus, EPSILON IN MALAYSIAN PALE devient un petit bijou qui prend plus de lustre tout au long de sa découverte. Une découverte qui vaut les minutes investies et qui explique pourquoi Edgar était considéré comme l'âme de Tangerine Dream. J'ai mis du temps à découvrir et à apprécier cet album. Ne faites pas comme moi, car c'est effectivement un incontournable en MÉ
Sylvain Lupari (10/06/09) *****
Comments