top of page
Writer's pictureSylvain Lupari

EILAND: EILAND (2018) (FR)

“EILAND est une solide surprise qui enchantera vos oreilles si vous acceptez de voyager parmi ses nombreux styles brodés de mailles complexes”

1 Eden: Ohrwurm 15:25 2 Into the Realms of Bodhicitta 4:16 3 Beyond Mind and Matter:

A Spirit Odyssey 16:40 Wool-O-Disc | WED045

(CD/DDL 36:23) (Art for Ears, Ambient, Berlin School)

Je le répète souvent depuis quelques mois; si vous êtes un amateur de MÉ qui refuse tout attachement frontalier, l'invasion de la MÉ Belge vous emplira les oreilles de bonheur. Eiland est un trio composé de Marcus Scheibmaier, Steve Slingeneyer et Bruno Coussée. C'est vers ce dernier que les organisateurs du Full Moon Healing se sont tournés en 2016 afin de créer un numéro d'ouverture pour les prestations de Gigi Masin et Laraaji. Bassiste et guitariste de formation qui joue aussi une panoplie d'autres instruments, dont le Mellotron et autres synthétiseurs, Coussée contacte Marcus Scheibmaier, qui est aussi un synthésiste et programmateur de séquenceur, et le percussionniste Steve Slingeneyer. Par la suite, il explique sa vision musicale qui est de composer un conte sonique à propos de l'univers. L'artiste des arts visuels, Lies Dierckx embarque dans le projet. Sa vision plus fraîche apporte une nouvelle dimension au projet de Coussée. C'est de cette façon qu'Eiland, le groupe, naît. Les 4 artistes travaillent sur le projet qui en a mis plein les yeux et les oreilles aux spectateurs présents lors de ce Full Moon Healing. Devant ce succès, le groupe décidait d'enregistrer l'expérience, tant le côté musique que l'aspect arts visuels. C'est ainsi que l'album et le film EILAND voyaient le jour. Il a fallu attendre près de 2 ans avant que la musique soit endossée par le label Belge Wool-E Discs qui est devenu une véritable pépinière de talents. Le CD est apparu lors d'une prestation du groupe au fameux Festival B-Wave de 2018. Festival qui regroupait aussi Pyramaxx, Erik Wollo et Michael Stearns. Le spectacle et la musique fut alors dédiée à Patrick "Kosmos" Wille-De Wael. Audacieuse et en constante évolution dans les différentes sphères de la MÉ, la musique de EILAND est cousue de liens complexes qui la fait transiter entre du bon Berlin School, du rock progressif très…progressif et des ambiances cosmiques planantes.

Des clapotis d'eau et des vagues roulent comme des tonnerres sous une pluie forte. Un rayon plus lumineux émane d’un synthé, comme un rayon de soleil qui tente d'éveiller une Terre endormie. Des gazouillements d'oiseaux et des notes de piano qui tintent et résonnent dans une ambiance organique, un peu comme ces musiques qui bercent les images d'une forêt en éveil dans les documentaires de la BBC. On peut entendre des percussions tibétaines tinter avec plus de précision alors que Eden: Ohrwurm prend ses formes. Une basse sculpte un mouvement ascendant qui respire et expire dans un pattern minimaliste. Ces accords de basse résonnent par instants, amplifiant la marche funambule d'une musique d'ambiances qui reçoit ses premiers rayons musicaux des synthés. Sous ces caresses sonores, le rythme est fluide et entraînant. Explorant ainsi les voyages sonores de Pink Floyd, des années pré-Meddle avec des accords de guitare qui s'éparpillent parmi les nappes anesthésiantes des synthés. La musique augmente en vélocité, atteignant une dimension plus intense vers une finale dont les grondements conduisent à l'explosion, qui m'a fait sursauter, des percussions qui ouvre Into the Realms of Bodhicitta. Une voix rauque, qui semble se cacher derrière un vocodeur rongé par des résonances radioactives, récite une incantation qui trouve sa fureur dans une intensité musicale qui devient de plus en plus violente. Des percussions soudent cette intensité à des arrangements d'un synthé dont les hérésies soniques flirtent avec vigueur avec l'intonation de Coussée aux voix. Étalé sur plus de 4 minutes! J'ai trouvé ça agaçant. En contrepartie, c'est une porte d'entrée fort acceptable pour Beyond Mind and Matter: A Spirit Odyssey qui est le point fort de cet album. Le séquenceur et des boucles répétitives de percussions tambourinent une rythmique hypnotisante qui séduit encore plus avec des reflets d'oscillations qui ondulent comme ces ondes en perpétuelles pulsations. Cette marée d'oscillations est d'une intensité qui donne des frissons dans le dos. Des percussions claquent et la basse mange nos émotions avec un aplomb qui dirige la musique vers un Funk et puis un Jazz tout à fait irréel. Le synthé multiplie ses couches qui sont plus harmonieuses ici avec une vision sibylline encore plus convaincante. Du Berlin School au Jazz, Beyond Mind and Matter: A Spirit Odyssey mélange à merveille les deux genres jusqu'à la 10ième minute où les éléments cosmiques attirent la musique vers une zone ambiante nourrie par des nappes de synthé aussi musicales que mystérieuses. On a ce réflexe de rejouer Beyond Mind and Matter: A Spirit Odyssey! Et c'est à ce moment que l'on est devenu accro à EILAND. Une énorme surprise que mes yeux ont hâte de rencontrer!

Sylvain Lupari (20/02/19) *****

Disponible au Wool-E Discs Bandcamp

75 views0 comments

Recent Posts

See All

Comments


bottom of page