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Writer's pictureSylvain Lupari

ENTREVUE AVEC BERND KISTENMACHER

Bernd Kistenmacher en 31 Questions


SynthSequences: L'année 2009 marque le retour de Bernd Kistenmacher sur la scène de la MÉ, avec la parution de ton 22ième opus, Celestial Movements ainsi que des concerts en France et Allemagne. Peut-on dire que Bern Kistenmacher est vraiment sorti de sa tanière? Si oui, que nous réserve-t'il pour 2010?

B.K.: Je n'étais pas complètement absent de la musique pendant toutes ses années. Mais après plusieurs années de travail en studio, j'ai débuté 2009 avec un retour en concert. Ce concert à Paris était initié par une collaboration française avec Cosmiccagibi. Au même moment, le label Allemand MellowJet Records réalisait mon premier album solo en 8 ans Celestial Movements. Donc, ce concert à Paris était aussi la première mondiale pour entendre ma nouvelle musique.


SynthSequences: Pourquoi un si long silence entre 2001 et 2009? Est-ce que Bernd Kistenmacher était toujours actif du point de vue artistique et/ou musical?

B.K.: Oui, j'étais très confortable de faire des trucs qui n'avaient absolument rien à voir avec la musique ces premières années suivant 2001. Par exemple, je suis retourné à l'université pour faire des études en économies. Je ne me souviens pas exactement quand, mais un jour le désir de la musique est revenu. Je sentais que quelque chose me manquait. Donc, je suis retourné à mes synthétiseurs. Effectivement, ce retour n'était pas facile car tout mon équipement d'enregistrement était analogue, dépassé…et techniquement fini. C'est à cette époque que j'ai changé pour de l'équipement analogue et j'ai rebâti mon studio étapes par étapes. La technologie ayant tellement évoluée que j’ai dû changer une bonne partie de mes synthés. Mais peu importe, la plupart du temps je pensais à la musique. C'était bon signe! Et en 2007 j'étais prêt à faire de nouveaux enregistrements.


SynthSequences: Pourquoi sentais-tu ce besoin d'effectuer un retour? Penses-tu que vous avais des choses à prouver, à approfondir du point de vue musical, ou étais-tu tout simplement désireux de renouer contact avec son public?

B.K.: Au début je ne visais pas un retour comme tel, car je n'ai jamais été éloigné de la musique (émotionnellement). Mais honnêtement, 8 ans c'est très long et j'ai appris que j'avais changé et que les choses autour de moi avaient aussi changées. J'ai pris des distances des choses et de certaines personnes. Et ce n'était pas le pire. Je me suis libéré de plusieurs choses, avec comme résultat que je me suis concentré plus profondément sur la musique. Je n'avais rien d'autres à faire sauf faire de la musique. Merveilleux! Mais il appartient à mon public d'être le juge des résultats.


SynthSequences: Étais-tu nerveux face aux médias et de l'audience en égard de ce retour? Penses-tu que ton public t'avait oublié?

B.K.: Question difficile. J'ai décidé de ne pas avoir d'attentes et de faire de mon mieux. Bien sûr que j'étais nerveux. Ce n'était pas facile de faire un retour après 8 ans d'absence. Il y avait tellement à prouver : la technique, ma présence sur scène et ma musique. L'évènement fut un succès, mais il y a des choses à améliorer pour le futur. Je pense que c'est un processus normal.


SynthSequences: Celestial Movements est assez inattendu, dans le sens que l'album emprunte des approches musicales très différentes de ce que tu as l'habitude d'offrir, mais tu embrasses tout de même le côté ambiant cosmique, avec Colliding Stars, mais pas le style Berlin School. Comment as-tu abordé la composition de Celestial Movements?

B.K.: Bien! Lorsque j'ai décidé de produire un nouvel album, j'avais deux approches; la première était à l'effet que la sonorité soit aussi versatile que possible et la deuxième était de ne pas produire un autre album de genre Berlin School. Ne plus jamais faire des finales interminables. Je l'ai trop fait dans le passé. Mais je dois aussi reconnaître que tout dépends de l'idée musicale, du thème, comment long on peut jouer avec. Si c'est bon pour 2 minutes, jouons pour deux minutes. Si c'est correct pour dix, jouons-le pour dix et ainsi de suite. Ça ne fait aucun sens d'étirer une courte idée en une longue thématique musicale. On détruit l'esprit derrière l'idée. Un fan m'a déjà dit, après avoir écouté ma musique, que j'aurais dû allonger certaines pièces. C'est une bonne réaction. Il aurait voulu que ce soit plus long et n'était pas du tout ennuyé par mon récent matériel. C'est bien.

SynthSequences: Quel était ton état d'esprit lors de la composition de Celestial Movements?

B.K.: Eh bien! J'ai voulu que ça sonne aussi parfait que possible sans que l'auditeur n'y sente l'effort, l'ardeur. Ça devrait couler comme un vent de fraîcheur, être intéressant et inhabituel. C'était l'effort. Mais un effort plaisant, parce que j'étais vraiment concentré et créatif.


SynthSequences: On sent une nette influence de Vangelis sur la musique de Celestial Movements, notamment au niveau des orchestrations, roulements de percussions et l'approche dramatique. Est-ce que Bernd Kistenmacher se dirigerait vers la musique de film?

B.K.: Malheureusement, on ne m'a jamais demandé d'écrire de la musique de film. À ce point, Eternal Lights devrait être une carte d'affaires virtuelle. Je voulais démontrer que je pouvais le faire. Émotif et concentré! Peut-être que quelqu'un à Hollywood l'entend en ce moment.


SynthSequences: Parle-moi de Eternal Lights, un des morceaux les plus touchant et émouvant que j'ai entendu. Est-ce que Bernd Kistenmacher est aussi mélancolique que ses 2 derniers opus (Eternal Lights, Journey Throught Italy Part II, Dreaming of B. et Celestial Move) le laisse entendre?

B.K.: J'adore la notion d'un enregistrement conceptuel. Le fait qu'il y ait une idée derrière quelque chose. Donc j'essaie d'ouvrir un cercle avec le commencement d'un album et de le fermer avec la finale. Musicalement, cela signifie que je reviens avec un thème que j’ai exploité avant, avec une autre expression où état d'âme. C'est comme un écho du passé. Concrètement, est-ce que cela signifie que j'ai ouvert la boucle avec Un Viaggio Attraverso L'Italia et que je l'ai fermé avec Celestial Movements? À l'intérieur de Celestial Movements, j'ai ouvert une autre boucle avec Eternal Lights et je l'ai refermée avec A Celestial Move. Je vais définitivement continuer avec l'idée. Et oui, c'est mélancolique, parce qu'être mélancolique en musique est la meilleure façon d'approcher, de toucher les âmes des gens.


SynthSequences: Entre Celestial Movements et Un Viaggio Attraverso L'Italia, 8 ans ont passés. Pour chacun des albums on entend une orientation musicale différente. Le 1ier est très mélodieux, dramatique même avec un fort côté mélancolique, alors que le 2ième a aussi un côté mélancolique, mais exploite davantage la forme Berlin School avec une approche progressive que tu as exploité au début des années 90 avec Live & Studio Tape '92 et plus tard avec le puissant Totally Versmold. Est-ce que tu as tourné le dos au style Berlin School?

B.K.: Non, pas vraiment! En 2000 j'étais encore dans le style de la Berlin School parce que c'était ce que mes fans et moi attendions de Bernd Kistenmacher. Mais je n'étais plus satisfait avec cette approche musicale. Ce n'était plus assez et c'était aussi une autre raison de faire une pause….


SynthSequences: Parlant de Totally Versmold, peut-on s'attendre à revoir les disques discontinués et/ou le coffret introuvable de My Little Universe? Un peu comme Schulze et Tangerine Dream le font?

B.K.: Je ne peux dire ni oui, ni non! Tout dépend de l'intérêt pour cette période et du concept d'une telle réédition. En ce moment je n'ai aucun projet en ce sens, mais ça ne veut pas dire que je ferme les portes. Je suis plus intéressé par de nouveaux projets et je vais me concentrer à ce niveau. C'est ce qui est important, selon moi.


SynthSequences: D'ailleurs que penses-tu de toutes ces rééditions qui emplissent les bacs des disquaires? Penses-tu qu'elles répondent à un besoin pour un public qui est à la découverte de la MÉ?

B.K.: Je n'écoute pas beaucoup la musique des autres, donc je ne peux pas vraiment la jugée. Finalement ce n'est qu'une question de goûts personnels, si tu aimes ou pas. Je veux dire que trop de musique dans ma tête va nuire à ma créativité. Par exemple, lorsque j'ai écrit Celestial Movements je n'ai pas écouté la musique d'autrui pendant des semaines et j'ai été ainsi apte à garder mes pensées claires, comme je l'avais souhaité. Maintenant que je travaille sur des nouvelles pièces, je reconnais encore que je n'ai aucun plaisir à entendre d'autres musiques (sauf en voiture). Donc, j'essaie de supprimer tout ce qui m'agace. Ça m'aide à me concentrer sur mes œuvres.


SynthSequences: Celestial Movements innove aux niveaux des sonorités des flûtes mellotronnées et des accords de guitare acoustique, rendant plus que réel l'impression d'utiliser ces instruments. Quel équipement as-tu utilisé lors de l'enregistrement de Celestial Movements?

B.K.: Je travaille principalement avec des équipements Roland, comme le Phantom G Workstation. Mais j'utilise aussi des synthétiseurs Moog ou Memotron. Utiliser des échantillonnages d'instruments acoustiques est une bonne façon d'amener leurs sonorités à un autre niveau, en les modifiant et modulant. Comme exemple, les sonorités de trompettes en ouverture de In Face Of Saturn ont une tout autre signification juste en les jouant sur de lourdes réverbérations. D'une seconde à l'autre, vous avez l'impression de cosmos, d'espace.


SynthSequences: Penses-tu que les puristes soient outrés d'entendre une si étonnante similitude entre ces équipements électroniques et les équipements d'origine?

B.K.: Je pense que les puristes seront toujours outrés si quelque chose détruit leurs visions du monde, mais honnêtement ça ne m'affecte pas. Je ne suis pas intéressé de penser quelle réaction pourrait ou ne pourrait pas arriver. Si je m'arrête à cela, je ne pourrai plus jouer une simple note par crainte d'engendrer de possibles réactions. Imagine un peu!


SynthSequences: Comment fut la réaction des médias et des fans en égard de Celestial Movements? Et lors des concerts? As-tu remarqué des visages plus jeunes ou étaient-ce de vieux fans nostalgiques de Bernd Kistenmacher?

B.K.: J'ai remarqué que l'audience de Paris était vraiment différente. Un mélange de vieux fans et d’étrangers intéressés. Peut-être qu'il est plus facile d'avoir une telle audience dans une ville comme Paris où vous pouvez avoir une foule d'attractions culturelles à chaque coins de rues.


SynthSequences: Parle-moi de Bernd Kistenmacher, l'artiste; a-t'il évolué depuis Un Viaggio Attraverso L'Italia ou suit-il la tangente permise par les nouvelles technologies?

B.K.: Je pense que oui, car l'évolution a toujours été ma source de motivation. Le style typique de la Berlin School (que j'aime toujours) était, à tout le moins, unidimensionnel pour moi. Il y a tellement à découvrir au niveau musical qu'il était temps que j'explore de nouvelles avenues. Je suis plus vieux et je suis saisi d'une légère panique à penser à tout ce temps qui est derrière moi et du temps présent, qui pourrait être mon futur. Je dois me dépêcher. Et cela me motive à faire de mon mieux…maintenant!

SynthSequences: Est-ce que ton approche au niveau de la composition et de la conception sonore a suivi ton évolution personnelle, ou plutôt les nouvelles technologies?

B.K.: Je crois que ces points dépendent l'un de l'autre. D'un côté, je dois transférer mes idées en son. Ce qui veut dire faire un examen intensif de mon équipement. Il faut apprendre et tenter plusieurs choses. Ce qui m'amène de l'autre côté des sonorités que je n'avais pas prévu avant. Donc, il est parfois possible qu'on n'atteigne pas la direction musicale souhaitée en premier lieu. De toute façon le résultat devrait montrer votre évolution musicale.


SynthSequences: Et l'homme? Comment est Bernd Kistenmacher? On l'imagine taciturne, rêveur et mélancolique. Sommes-nous assez juste dans notre description?

B.K.: Peut-être pas aussi rêveur que vous pourriez l'imaginer. Je suis très sensible à tout ce qui peut se produire dans le monde. Cela me rend quelquefois mélancolique et influence ma musique.


SynthSequences: Est-ce que tu te considères comme étant une bibitte de studio?

B.K.: Le nom de mon studio est Ivory Tower. Ça veut tout dire, mais j'aime aussi faire des concerts s'il y a une situation spéciale ou une idée qui s'y rattache.


SynthSequences: Crois-tu que tes œuvres ont été boudées?

B.K.: Être ignoré sonne comme avoir des intentions négatives à mon égard. Pourquoi quelqu'un ferait cela? Je pense bien plus qu'il y a une autre explication. Il y a tellement de musique dans ce monde et tous veulent se faire entendre. D'un autre côté, les médias ne vous attendront pas car il y a trop d'offres, d'appels d'artistes. Donc, vous devez crier de toute vos forces et très fort, si vous voulez vous faire entendre. À tout le moins cela devient une question de marketing, ce qui dans mon cas n'était pas aussi parfait que ça aurait dû être. Peut-être que j'ai été trop low profile. Peu importe! Rester assis et faire de la musique n'est pas assez aujourd’hui, si vous voulez vous faire connaître.


SynthSequences: Crois-tu que la MÉ en général est boudée par les médias écrits et les radios?

B.K.: Oh oui, je crois vraiment cela et je n'arrêterai jamais de me battre pour faire changer cela. Le problème est que personne ne comprends que la MÉ classique fait partie de la culture musicale. C'est la raison qui fait que l'on ne peut entendre cette musique à la radio. C'est une honte. De plus en Allemagne nous avons très peu d'émissions radiophoniques (peut-être 2) qui présentent de la MÉ (mis à part la techno) sur les radios publics. Sans Internet, cette musique n'aurait aucun forum, aucune visibilité.


SynthSequences: Est-ce difficile de créer et monter un spectacle de MÉ, lorsqu'on sait que les instruments, ainsi que les spectateurs, sont très capricieux?

B.K.: Pas vraiment! Si vous faites un concert de MÉ, dans le sens que je le fais, vous ne devrez pas avoir peur de vous faire inonder par des petites culottes de jeunes filles hystériques! Donc je sais que mon audience est cultivée et concentrée. L'équipement est à un très haut niveau technologique de nos jours et donc plus stable. Certes c'est toujours d'agréables moments lorsque les équipements fonctionnent tous très bien. Mais tout peut arriver, ça fait partie du show et ça te tient concentré et éveillé.


SynthSequences: Comment on se sent lorsqu'on donne un concert en solitaire avec tous ces équipements à gérer?

B.K.: Je ne le ferai pas si je ne me sentais pas confortable avec la situation. Je suis plus stressé par toute l'organisation, les longs pourparlers qui précèdent l'entente et le transport. Mais dès que le spectacle commence tout va bien.

SynthSequences: Quelles ont été tes premières inspirations musicales?

B.K.: Au début des années 70, j'écoutais des nouvelles sonorités à chaque mois et j'écoutais les premiers Vangelis, Pink Floyd, Tangerine Dream, Kraftwerk et autres. Les choses évoluèrent rapidement dans ma vie lorsque j'ai découvert la musique de Klaus Schulze. C'était en 1976 et l'album était Moondawn. Plus tard, alors que les goûts musicaux changeaient rapidement et que mes héros personnels ne jouaient plus le style Berlin School, j'ai continué d'être plus actif en musique. Mes premières œuvres étaient influencées par la Berlin School. C'était la musique que j'aimais et que je voulais jouer. Mais c'était toujours ma prétention de développer un peu plus cette direction parce que je sentais que ce n'était pas toutes les histoires qui avaient été racontées. Puis s'ensuivait une période de production d'albums solos et concerts. Je sentais que ce n'étais pas suffisant. J'avais besoin d'une autre base économique et je regardais aussi une autre avenue pour trouver d'autres talents de MÉ. C'était la raison qui m'amenait à créer mon propre label, initialement appelé Timeless Sounds, et puis Musique Intemporelle et finalement MIRecords. Le début n'était pas si pire et j'avais signé un bon nombre d'artistes intéressant. Mais avec la détérioration des transmissions et la situation de la distribution, ainsi que les dommages croissant des téléchargements illégaux, la situation devenait de plus en plus difficile. Donc, pour faire une histoire courte, mon label n'était plus une solide assise économique mais plus un problème. En 2000, j'ai décidé de fermer les portes et de me concentrer seulement sur mes activités musicales.


SynthSequences: Que penses-tu de la prolifération des nouveaux artistes qui se servent des nouvelles technologies et, sans avoir de formation musicale, composent de la musique à profusion?

B.K.: Que du bien! Parce que c'est de cette façon que j'ai débuté. Je ne savais rien des synthés et comment enregistrer en 1980. J'ai juste senti comment les utiliser et travailler avec. C'est à peu près de cette façon que plusieurs artistes ont débuté. À tout le moins, cela ne veut rien dire au niveau de la formation artistique, mais le premier pas demeure l'enthousiasme pour quelque chose. Toujours!


SynthSequences: Crois-tu que la MÉ est là pour rester?

B.K.: C'est difficile de répondre car majoritairement, la musique est un genre électronique de nos jours. Donc où débute la MÉ et où elle se termine? Je ne sais pas et c'est tout un sujet de discussion


SynthSequences: Au niveau classique, quel est ta plus grande influence? Pourquoi?

B.K.: Une influence est certainement Frédérique Chopin, à cause de la beauté de sa musique. D'un autre côté, j'écoute toujours les artistes qui sont plus près de la musique concrète.


SynthSequences: Au niveau MÉ?

B.K.: Quoi répondre? Au-dessus de tout, il y a Klaus Schulze et Vangelis, mais j'écoute aussi beaucoup de Eno, Steve Reich et autres.


SynthSequences: Est-ce que tu considères que la MÉ a évolué depuis ton absence en 2001, et depuis tes tout débuts? Est-elle toujours aussi minimalisme? Suit-elle les courants technologiques ou il y a vraiment des artistes créateurs et innovateurs comme à l'époque de Schulze, TD et Ashra?

B.K.: L'innovation est toujours là. Autant pour la technologie que la musique! Mais je ne nommerai personne car la question m'amènerait à critiquer le travail de mes collègues, ce qui serait une bien mauvaise façon de faire. Je suis convaincu qu'il y a beaucoup de bonne musique ici et là, mais la plupart de ces artistes n'auront jamais la chance de capter l'attention pour plusieurs raisons.


SynthSequences: Pour Kistenmacher, quelle est la principale différence entre Dancing Sequences et Celestial Movements? Tant au niveau de l'approche, l'inspiration et la mentalité?

B.K.: Chaque musique avait sa raison dans le temps que je la produisais. Donc, je ne la comparerai pas car je ne le peux. Aussi je n'aime pas les questions à propos des comparaisons; comment ma musique d'hier sonnerait si je la jouais avec les machines d'aujourd’hui? Ça ne vaut même pas la peine d'y penser. Donc, le point crucial est qu'est-ce tu sens à ce moment spécial de composer et d'enregistrer un titre et es-tu capable d'exprimer cette émotion en musique. Le résultat dépend de ton propre développement musical. Plus tu es expérimenté, meilleur est le résultat. Donc à partir de ce point de vue, je suis très satisfait avec Celestial Movements. Mais c'est ce qu'il y a de plus naturel….


SynthSequences: Quels sont tes projets en ce moment?

B.K.: En ce moment, je travaille sur mon prochain album solo. Un projet très intéressant qui n'a rien à voir avec le Cosmos et les étoiles mais avec la profondeur de nos océans. L'inspiration de cette nouvelle musique est la nouvelle de Sci-Fi; The Swarm de l'auteur Allemand Frank Schätzing. The Swarm est un des livres les plus fascinants que j'ai lu. Sa sortie est prévue pour juin 2010 sur MellowJet Records et j'espère respecter cette date car je donnerai aussi mon prochain concert le 12 juin au Planétarium de Bochum (infos supplémentaires au www.bernd-kistenmacher.blogspot.com). Pour l'automne, il y a une collaboration de cédulée avec Roland. D'autres concerts pourraient suivre cette année. Donc je suis toujours occupé...encore.


SynthSequences: Merci Bernd et qu'est-ce que tu nous réserve pour les prochaines années?

B.K.: J'espère que je serai capable de retrouver ma vitesse de croisière (si ma créativité me le permet). Je pense aussi que les concerts seront toujours une sorte de moments spéciaux et rares, parce que je n'aime pas jouer dans les festivals. Peu importe, j'aimerais te rencontrer ici et là. Donc svp, laisse-moi terminer avec mon leitmotiv personnel, n'arrête jamais de carburer pour tes idées…! (Never stop to burn for your ideas…!)


Sylvain Lupari (29/04/10)

Photos du concert au Bochum sont une courtoisie de Christian Piednoir

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