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Writer's pictureSylvain Lupari

ERIC G: Patrimonial (2020) (FR)

Suivant les traces de Nophicord, Patrimonial est dans le même esprit des tons analogues dans un cadre cosmique à la hauteur des visions d'Eric G.

1 In Dark Waters 10:18

2 Funeral, pt. 1 12:54

3 Cold Wind Walz 3:33

4 Funeral, pt. 2 10:05

5 Duet 00:57

6 The Uranus Samba 4:00

7 Exorbitance 5:43

(DDL 47:32)

(Cosmic progressive rock EM)

Troisième album de la série; on nettoie mes voûtes, PATRIMONIAL est dans le même esprit que Nophricord et Piezolake. Eric G nous invite dans l'univers d'une MÉ analogue aux tonalités tellement rétro que l'idée d'avoir effectué un saut dans les années 70-80 dépasse la frontière de nos oreilles. Mais il y a un solide parfum de morosité qui infiltre les 48 minutes de cette collection de titres composée au début des années 80. Les solos de synthé, parfois même les mélodies, et surtout les nappes d'orgue qui dorment sous chacune des structures collent une ambiance patibulaire qui semble se connecter aux 20 minutes de Funeral.

Un décor cosmique riche et nourri est aussi à portée d'oreille. Il est d'ailleurs la source de In Dark Waters qui débute avec des nappes d'orgue tombant de court avec ces tonalités des groupes de MÉ des années 70. Tony Banks de Genesis me vienne en tête immédiatement. Une ligne du séquenceur émerge autours des 110 secondes. Son mouvement est fluide avec de légères inflexions ascendantes qui poussent un rythme ambiant à changer de peau sous une averses d'effets sonores cosmiques. Un très beau chant de flûte, le mellotron étant aussi très présent dans PATRIMONIAL, enveloppe ce rythme électronique qui monte et descends en exploitant chaque pouce-carré de son corridor ambulant. Des pads et des riffs de synthé aux parfums très Tangerine Dream s'éparpillent entre les élans du séquenceur qui font penser à Chris Franke. Le troisième élan sera le bon. Il entraîne In Dark Waters dans un très bon rock cosmique entraînant avec des solos de synthé teintés des parfums d'Orient. Disons que ça débute PATRIMONIAL du bon pied!

Surtout que le très austère Funeral, pt. 1 aura besoin de quelques écoutes. Et rien ne garantit que ça sera gagné au final! Un sinistre chant nasal s'élève en son ouverture. Exploitant plus une vision atmosphérique où le synthé et mellotron s'échangent la faveur de nos oreilles, cette première partie trempe dans une ambiance cosmique avec des chants acuités qui sont comme des communications entre extra-terrestres. Par moment, je pense entendre des soupirs du Theremin. Ambiant, le titre offre une vision plus charmeuse en seconde partie avec une approche plus mélodieuse au clavier. Cold Wind Walz est un petit intermède ultra joyeux. Un genre d'hymne synth-pop un peu plus commercial avec une mélodie qui nous fait courir sur des nuages. Le synthé trace de beaux solos sur des riffs de clavier saccadés où nos oreilles croient entendre ces vieux accordéons d'autrefois. Le niveau de présence patibulaire est maintenu par la présence de ce vieil orgue qui fait traîner sa mélancolie à bien des endroits sur PATRIMONIAL. Funeral, pt. 2 est plus intense. Lent et ambiant, le titre fait entendre de très beaux refrains et solos d'un synthé en mode poésie cosmique de la French School. The Uranus Samba est une samba électronique (Sic!) qui débute et se termine par des messages d'Aliens. Et après une intro absorbée par des couches de synthé aux couleurs et aux mouvements d’Aurore Boréales en accélérées, Exorbitance sort une très belle mélodie du genre tube planétaire à la Jean-Michel Jarre.

L'idée est de savoir ce qui aurait pu continuer à dormir dans les voûtes du musicien suédois! À tout le moins, c'est comme ça que je vois, et j'entends, les choses. Moi j'aurais laisser faire Duet! Mais je me dis qu'Eric G à ses raisons de l'insérer là, à cet endroit précis. Pour le reste, PATRIMONIAL aura besoin de quelques écoutes et ajustements pour ceux qui n'aiment pas les moments ambiants. Mais dans l'ensemble, le musicien-synthésiste suédois nous offre une stupéfiante palette de tonalités vintages dans un album qui saura récompenser votre curiosité. Il faut dire que des titres comme In Dark Waters et Exorbitance sont de très bons incitatifs pour découvrir cet album imaginé et cousu avec les fibres du cosmos. J'ai trouvé ça beau et bon. Très bon même!

Sylvain Lupari (10/04/20) *****

Disponible au Eric G. Bandcamp

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