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Writer's pictureSylvain Lupari

ERIC G: Piezolake (2019) (FR)

Updated: Apr 3, 2021

“Voici un album de Rock Cosmique à la Française qui devrait attirer les fans de Jean-Michel Jarre, Space Art et Thierry Fervant”

1 Drain of Methane 6:48

2 Piezo 2:57

3 Thoughts Around the Sun 13:21

4 Crystal Pines 5:02

5 Sophona 8:45

6 Time - Space 11:40

7 Desert Flyer (Moonmusik 3) 7:48

(DDL 56:25)

(Cosmic Rock, French School)

Se laisser entraîner et par la suite rêver sur des airs, des structures de rock électronique tel qu'imaginé par les pionniers de l'École de France, telles sont les émotions que vous procurera ce dernier opus du synthésiste Suédois. Comme pour Nophicord, PIEZOLAKE est une collection de titres composés et enregistrés sur K7 entre 82 et 83. À l'époque, les instruments et les techniques d'enregistrement de Erik G étaient rudimentaires. Il a donc refait le tout à partir de zéro! Il a rejoué sa musique avec son matos d'aujourd’hui et l'a enregistré, mixé et masterisé avec des équipements de pointe qui répondent à la technologie de nos jours. Le résultat donne un album qui est plus porté par des panoramas d'ambiances cosmiques des années analogues. Sauf qu'ici, les titres sont courts et offrent peu de place afin d'évoluer dans des corridors interstellaires plein de rebondissements. Je dirais que c'est un album dédié aux fans du musicien Suédois pour qui le rock cosmique de l'École de France n'a plus aucun secret.

Un jet de vibrations, d'effets cosmiques et d'arpèges caramélisés est propulsé, créant vagues et remous en ouverture de Drain of Methane. Un synthé soulève un chant en solo dont l'acuité harmonique est patrouillée de bruits cosmiques et embourbée de sourdes impulsions qui secouent l'arrière du décor. Le séquenceur structure un rythme docile qui boitille sous des chants nébuleux du synthé qui reste riche de son décor cosmique, même si des murmures nous ramène à une forme de réalité. Le séquenceur se fait plus audacieux aux abords des 4 minutes, libérant des séquences dont les oscillations plus vives et plus rapides débalancent un rythme qui se débat avec ses 2 structures très à l'opposées qui sert la cause du synthé et de ses chants initiaux. Les équipements analogues et les synthés digitaux œuvrent avec une belle complicité dans ce titre, ainsi que dans Sophona qui est un peu dans le même genre avec des synthés harmonieux. Tout, mis à part le court rock électronique Piezo qui est assorti d'une mélodie tisseuse de ver d'oreille pour les tout-petits de cœur, est fait sur la base de sessions d'improvisations dans PIEZOLAKE. Les structures sont donc évolutives avec des rythmes insérés entre des phases d'ambiances cosmiques.

C'est l’essence de Thoughts Around the Sun qui, après une introduction de nébulosité astrale et de solos de synthé très sifflable, succombe à un rock cosmique des années analogues. Un mélange de Klaus Schulze, pour les tam-tam séquencés, de Space Art, pour les solos harmonieux, et de Tangerine Dream, pour les séquences, ce rythme, qui traîne même des effets de voix à la Juno Reactor, est entraînant et son interruption, autour des 7 minutes n'était pas souhaitable. Les ambiances qui suivent sont d’éther, à la Schulze, et laissent peu de place à une résurrection inutile du rythme. PIEZOLAKE est un lieu éloigné dans l'imagination d'Erik G. C'est un lac cristallisé par les froideurs de l'hiver nordique qui se perd dans les flancs de montagne. Cela pourrait être aussi Crystal Pines qui est un titre d'ambiances hivernales avec ses glaçons qui se figent en tombant du ciel et ses perles qui dansent comme des flocons et embrouillent le décor naturel qui se perd à l'horizon. Un peu comme la pochette de l'album. Time - Space est un long titre ambiant avec des nappes flottant avec ce désir de nous donner des frissons. Ceux qui se rappellent la très belle introduction orchestrale de la pièce-titre de Electronic Universe 2, de Software, seront en terrain connu ici. Il ne manque que les voix, et tout y est! Desert Flyer (Moonmusik 3) offre la structure de rythme la plus soutenue de PIEZOLAKE. Après 2 minutes d'effets réverbérants, le rythme naît de petits coups de baguettes émergeant du brouillard guttural. Une bande d'oscillations et des arpèges scintillants unissent une vision rythmique, appuyée de cliquetis, qui danse et sautille sous une nuée de strates menaçantes et des solos toujours aussi enchanteurs.

Une musique du passé avec une vision quasiment contemporaine, PIEZOLAKE a réussi à garder le cachet des vieux rythmes des années 70-80. Je ne dirais pas que c'est un incontournable, mais c'est un album qui devrait plaire aux amateurs de Jean-Michel Jarre, Space Art et Thierry Fervant. Des musiciens Français qui ont réussi à amener la French School au rang qu'on lui connait de nos jours.

Sylvain Lupari (07/06/19) *****

Disponible au Eric G Bandcamp

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