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Writer's pictureSylvain Lupari

ERIC G. Three Ancestors (2020) (FR)

Updated: Apr 24, 2021

Il a fallu plus qu'une écoute pour m'adapter aux différents niveaux de cet album dont les charmes sont aussi son meilleur ennemi

1 Lost Day 11:42

2 Sweeping Through a Blue Mess of Modes 6:26

3 Three Ancestors Looking for the Rain 10:32

4 Gravitized Earlobes 4:24

5 Desultory on Wollmar Yxkullsgatan 5 19:01

6 Window Karma 8:48

(DDL 60:55)

(Progressive EM, Berlin School)

J'imagine aisément Eric G. habité un gros château en Suède, tant le musicien semble posséder d'immenses voutes qui cachent toutes ses sessions d'enregistrements qui n'ont jamais vues le jour. THREE ANCESTORS est un énième enregistrement qui fait surface et cette fois-ci il met en vedette le guitariste Mats Fagergren. Tel qu'Erik l'a écrit sur sa page Bandcamp, il s'agit d'un réenregistrement d'une cassette enregistrée en 1983. À l'heure où la MÉ bat à la mesure du MIDI et des synthétiseurs plogué à diverses sources de sons, les fameux plug-in, THREE ANCESTORS sonne comme du Genesis dans le magistral Selling England by the Pond fusionnant avec la musique cosmique de Michael Garrison. Malgré tout, on y trouve de bons moments qui par moments sont juste trop envahis par un mellotron qui divise plutôt bien ses odes lunaires, ses chants flûtés et sa brume ancestrale dans un album qui accumule avec peine plus de hauts que de bas.

C'est d'ailleurs aux sons de cette guitare émiettant ses cordes dans le jardin cosmique du synthésiste américain que Lost Day, qui est très représentatif de son titre, accoste mes oreilles. Le son est vieux et ce ne sont pas les clochettes de Neil Peart qui corrigent la situation. Quoiqu'il en soit, les gémissements du synthé donnent un ton prismatique aux harmonies qui me font penser à du bon progressif italien, genre A Ghost de Premiata Forneria Marconi. Une ligne de basse se met à trembler dans mes oreilles, ainsi que des effets de bulles d'eau. Son parcourt est en mode Space Rock, notamment à cause des chants cosmiques du synthé. Cette basse fait courir le rythme oscillatoire de Lost Day avant que les percussions ne le ramène dans une structure qui me fait illico penser à du bon Thierry Fervant dans Univers et son titre La ronde de Nuit. De ambiant-cosmique à du rock cosmique et à du rock électronique progressif pimenté de vieux solos de guitares, sauvés par de bons et récents solos de synthé, Lost Day voyage aussi loin que Pink Floyd dans Wish You Where Here et Jean-Michel Jarre dans Oxygene. C'est vieillot et ça s'écoute plutôt bien 😊. Si vous êtes à l'aise avec ça, vous passerez de bons moments, sinon…C'est avec des solos accompagnant ces wiishh qui balaient les banquises cosmiques que Sweeping Through a Blue Mess of Modes émerge du silence. Son approche se transpose avec un rythme fluide qui est complice des solos de synthés lunaires et des odes de Mellotron soufflant dans une flûte arabesque. Disons qu'il y a du Tangram derrière ce titre. Three Ancestors Looking for the Rain m'a fait sursauter par sa violente ouverture composée de tonalités électroniques, genre jeux vidéo, qui font des soubresauts passionnés. Le synthé et ses solos finissent par se faire plus entendre sur un parcours qui atteint les deux minutes d'angoisse sonore. La ligne de basse rampante et vampirique, ainsi que les percussions électroniques, ralentissent la cadence pour un rock cosmique lento rempli de solos dont les tonalité analogues semblent très réalistes. Encore ici, la qualité de composeur de Eric G ne fait aucun doute lorsqu'il amène ce titre bucolique à plusieurs étangs pour ainsi le faire boire des différentes tonalités du rock électronique vintage, toujours dominé par de beaux et bons solos de synthé.

Gravitized Earlobes nous attire dans un blues ambiant et cosmique, genre Camel, avec une guitare dominante devant un mur de tonalités électroniques bigarrées. Desultory on Wollmar Yxkullsgatan 5 (quel titre!) est un long titre d'une 20taine de minutes qui débute avec une flûte du mellotron qui se fond à un mouvement teutonique berliner du séquenceur. Ce rythme ascendant qui avance par bourrades escorte le mellotron jusqu'à son envolé vers un rock cosmique poussée par des tssitt-tssitt de cymbales peu convaincants. Jusqu'à date la flûte domine les ambiances cosmiques bien plus que les solos de synthé, je n'entends plus la guitare, dans un rôle assez minimaliste d'un séquenceur qui parvient, de peine et de misère, à réorienter le rythme en lui accolant des soubresauts anémiques. Le pont des 12 minutes sauve la mise lorsque Desultory on Wollmar Yxkullsgatan 5 met sur la table un rythme plus audacieux, et plus moderne par rapport au reste de l'album, qui nous donne un excellent 8 minutes d'une phase plus électronique, tant au niveau du séquenceur que du synthétiseur. Window Karma est assez fascinant! Tout d'abord, mes oreilles peinent à différencier les éléments qui composent sa ligne de riffs séquencés. Le débit est sec et acéré! Sa tonalité est plus moderne aussi. Le son des guitares et d'un séquenceur se distingue un peu plus tard sur cette ligne de rythme linéaire et spasmodique. Une ligne qui est aussi entrecoupée par des passages ambiants où des échantillonnages de voix et de bruits environnants que Jean-Michel Jarre exploitait dans Les Chants Magnétiques inondent mes oreilles qui se questionnent sur l'époque réelle de Window Karma.

Il m'a fallu quelques écoutes pour bien m'ajuster aux différents paliers de l'univers de THREE ANCESTORS. Si parfois son manque d'homogénéité fait son nid de charmes, par moments la marche peut-être haute entre deux échanges d’époques, comme de thèmes ou de tons. Mais globalement, c'est un bon album. Pas le meilleur de Eric G., mais il y a de bons moments ici.

Sylvain Lupari (16/01/21) ***¼**

Disponible au Eric G. Bandcamp

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