“Des rythmes entraînants dans une ambiance de science-fiction voici le résultat de CORE, la meilleure MÉ mélodieuse de 2009”
1 LHC (Large Hedron Collider) 12:44
2 ALICE (A Large Ion Collider Experiment) 9:16
3 ISOLDE (Isotope On-Line Detector) 11:27
4 AD (Antiproton Decelerator) 11:27
5 SPS (Super Proton Synchrotron) 9:32
6 ATLAS (A Toroidal LHC Apparatus) 11:37
7 Wunderwerk 9:25
(DDL 75:37) (New Berlin School)
Ce nouvel opus de Erik Seifert s'écoute comme un étrange voyage spatial. Mélangeant les douces approches mélodieuses de Vangelis à des rythmes Jarriens, tout en visitant les hétéroclites ambiances sonores de voyages intersidéraux, CORE évolue comme une seule longue pièce, segmentée en 7 parties, dans une flore sonique aux odeurs de science-fiction. Comme si nous étions à bord d'une navette spatiale flottant tout doucement parmi les nébulosités astrales, les planètes et les étoiles. Un bel album empli de rythmes électroniques qui progressent mélodieusement dans les terroirs de Jean-Michel Jarre.
Un courant électrique grisaille en ouverture de LHC, libérant une nuée de wiishh flottant dans une brumeuse cosmique, un peu comme les activités naissantes à l'intérieur d'un vaisseau spatial en éveil. Tout est sous l'emprise de la gravité; des accords mélancoliques d'un piano égarés aux strates métalliques d'un synthé endormi. Nous sommes dans un état d'apesanteur, dans un vide intersidérale. Une douce séquence scintillante émerge de ce néant astral. Elle virevolte avec la grâce d'une ballerine dans une ambiance sereine où des accords esseulés du piano l'accompagnent timidement, juste avant qu'un tempo latent se pointe à l'horizon. Il éclate vers la 7ième minute avec des percussions légèrement claquantes et une belle ligne de basse ondulante qui crache des pulsations dans un contexte musical où le rythme modéré croise des éléments atmosphériques. Des éléments légèrement musicaux d'un synthé aux enveloppes de valses arabiques. Un bon titre cosmique crevant de mélancolie qui se fond dans les bruits de machinerie d'une station spatiale. Suivant le protocole introductif de LHC, Alice se libère de l'emprise mécanique avec un rythme suave qui ondule délicatement sur une structure devenue subtilement stroboscopique. Hyper savoureux et extrêmement mélodieux, le synthé dégage de belles strates langoureuses aux mélodies d'un peuple des sables. En mi-parcours, le rythme devient plus mordant et hoquète sur une approche délicatement enclumée, poursuivant sa mélodieuse destinée sur des percussions plus martelées qui injectent un tempo plus lourd.
Le voyage se poursuit avec ISOLDE et sa lente évolution atmosphérique qui dépeint habilement les déplacements et le quotidien des cosmonautes éloignés de leur Terre. Un morceau très cosmique où le synthé ébruite ses sonorités analogues parmi des solos, des mélodies et des orchestrations qui façonnent une lente valse temporelle. AD continue l'exploitation des ambiances galactiques de ISOLDE. À la différence que l'atmosphère est plus lourde avec ses menaçantes stries qui scrutent les environs tel un œil de laser parmi des chœurs de condamnés au vide perpétuel. Le synthé harmonise ses solos qui s'égarent sous une basse pulsative et des percussions bien senties autour de la 4ième minute. Ils structurent un rythme langoureux avec une séquence insistante venue de nulle part dans cet univers riche en frappes hétéroclites et dont les solos de synthé agrémentent fort bien de l'œil aux résonnances scrutatrices. Un autre titre très bien structuré! SPS et ATLAS sont deux titres dans la plus pure tradition JMJarre, période En Attendant Cousteau et Chronologie. Des titres à consonance océanographique qui s'agitent sur des rythmes nerveux, des percussions bien arrosées et une ceinture séquencée saccadée qui s'égare vers des passages plus atmosphériques. Mettons que ça bouge, et pas à peu près. La séquence papillonnante de Wunderwerk est un pur délice pour mes oreilles. Des arpèges aux soubresauts charmants croisent des percussions claquantes dont les résonnances nous projettent dans les sphères de Moon Machine, un titre de Jean Michel Jarre dont les influences inondent les rythmes de CORE.
Des rythmes accrocheurs dans une ambiance de science-fiction, voilà le résultat du 5ième opus de Erik Seifert. Un album haut en sonorités hétéroclites comme très électroniques ainsi qu'en séquences et percussions forgeurs de rythmes entraînants qui sont digne d'un plancher de danse où la mélancolie transcende la simplicité rythmique. Album d'une texture métallique, ce CORE facilitera la tâche des amateurs de Jean Michel Jarre et même de Vangelis, Chronologie et Direct. C'est le plus bel de MÉ mélodieuse et accessible de 2009.
Sylvain Lupari (11/01/10) ****½*
Disponible au Seifert & Steinbuechel Bandcamp
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