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Writer's pictureSylvain Lupari

Erik Wollo: Star's End 2015 (Silent Currents 4) (2016) (FR)

Ce sont les moments les plus calmes et méditatifs de cette série et ils vous mèneront à la porte de votre esprit intérieur

1 Silent Currents 4 60:13 Projekt ARC00100

(DDL 60:13) (V.F.) (Ambient)

Entre les confins d'une terre de glace et du plus petit point blanc dans les horizons du cosmos, un gros bourdonnement erre tout en étant est flagellé par les morsures d'étoiles soniques. Pesante, cette introduction ambiosphérique ouvre la toute dernière prestation d'Erik Wollo au fameux Star's End 2015. Cette fois-ci, le barde électronique scandinave fait contrepoids à Silent Currents 3 en étendant une immense mosaïque de paysages sonores où les brises du Nord et leurs halos de givre infiltrent les chuchotements des cavernes de glace. STAR'S END 2015 (Silent Currents 4) est sans doute la prestation la plus calme avec des lignes de synthé linéaires et minimalistes qui entrecroisent leurs lentes arches ambiantes avec de fines modulations astrales dans leurs caresses. On peut y entendre le cosmos vrombir paisiblement, de même qu'une nuée de voix séraphiques, parfois même une chorale, qui se perdent dans des vents creux sifflés par les hautes cimes glacées. Le tout forge d'immenses vagues soniques qui laissent toujours des résidus cosmiques avant de repartir dans le cosmos. Des nappes de voix plus séraphiques avalent leurs roulements vers la 20ième minute, libérant un corridor plus lumineux où s'ébattent des ions limpides qui n'attendent qu'une ombre de rythme afin de prendre vie. Ces petites perles séquencées traînent et semblent grelotter dans les froides rivières souterraines des grottes scandinaves, sauf que leur éclat faiblard pour faire sortir le rythme de sa tanière de sérénité. C'est aussi paisible qu'apaisant. Le mouvement reste noir et émiette ses minutes au compteur alors que tout doucement s'étendait la nuit sur les ombres de Wollo dans les studios du Star's End au WXPN-FM à Philadelphie. On arrive à la barre des 30 minutes et les brises creuses se revêtent d'une autre tonalité. Celle d'une guitare qu'Erik Wollo caresse avec un Ebow, forgeant des larmes qui se perdent dans notre ouïe comme étant celles d'un synthé. Une rivière suspendue fait chatoyer son lit de séquences qui chantent avec les soupirs du Ebow et cette fusion de voix et de brises qui ornent les ambiances de Silent Currents 4. Une structure de rythme minimaliste fait sautiller la cascade de séquences, structurant un rythme ambiant qui tinte et résonne dans des nappes de voix lointaines et les ombres de la six-cordes. Cette brève phase de rythme aérien se fait avaler par la colère des vents qui grondent comme une lointaine machine du cosmos, préparant le rythme assez tribal qui nous amène à la 50 ième minute. C'est une autre courte phase qui s'éteint dans des bruissements et dans ces immenses nappes de vents qui ont accompagné ce tranquille voyage de notre subconscient repu de sérénité dans la vallée des courants silencieux d'Erik Wollo.

Sylvain Lupari (26/04/16) ***½**

Disponible au Projekt Records Bandcamp

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