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Writer's pictureSylvain Lupari

Erik Wollo: Threshold Point (2018) (FR)

Updated: Sep 20, 2022

"Erik Wollo a le don de se dépasser d’un album à l’autre et Threshold Point ne fait pas exception exception"

1 Behind the Clouds 4:18 2 Traverse 8:45 3 Arches 6:08 4 Mosaic of Time I; Route Diverge 7:14 5 Mosaic of Time II; Threshold Point 8:42 6 Ravel Peak 4:09 7 Mosaic of Time III; Hidden Path 8:09 8 Eon 6:27 9 Mosaic of Time IV; Bridge Crossing 6:42 Projekt ‎– PROJEKT351

(CD-DDL 60:39) (Mix of Berlin School & World Beats)

Un album d'Erik Wollo est comme une histoire peinte en différents tableaux où les émotions du Norvégien se transposent sur des textures cinématographiques et/ou panoramiques. Celui qui nous a habitué à une musique d'ambiances, et ses délicats rythmes flottants, propose ici un album en deux teintes avec des textures de rythmes qui étonnent de sa part. THRESHOLD POINT est un titre qui signifie un nouveau départ. Un genre de réflexion (certains passages ici ont été composé alors qu'il était au chevet de sa sœur mourante à New-York) sur la métamorphose d'une âme vers une autre forme de vie. C'est un peu comme changer d'adresse cosmique, comme Edgar Froese aimait le penser. Quoiqu'il en soit, la barde électronique Norvégien propose sur ce dernier album une délicieuse et séduisante balance entre ses ambiances, toujours au paroxysme de l'éthéré, et des beats du monde ainsi que certains rythmes bien montés sur des ritournelles séquencées à la Berlin School.

C'est dans un état de réflexion bien sentie que Behind the Clouds se taille une place bien au fond du moteur de nos émotions. Des brises teintées de noir, quasiment pieuses, flottent avec flottent comme des bancs de nuages soufflés dans un ciel ombrageux. C'est de la très belle musique ambiante avec une ligne bien distincte qui chante avec tristesse dans cette masse de brises caverneuses. Traverse est la première surprise au niveau rythmique de THRESHOLD POINT. Si Erik Wollo nous avait habitué à un timide univers de rythme, comme dans Arches et sa guitare très intrusive, ici il exploite un bon mouvement zigzagant avec un habile mélange de séquences et de percussions dont le débit est aussi fluide que saccadé. Une nappe de voix encadre ce rythme qui épouse une oblongue courbe sinusoïdale. Elle échange tout de même sa place avec une guitare et ses solos qui nous transpercent. Des solos uniques à la poésie musicale de Wollo avec ses moments percutants et d'autres franchement émouvants. Malgré le débit du rythme, on peut perdre ses songes en rêves avec ce beau morceau de MÉ. Mosaic of Time I; Route Diverge est aussi une très agréable surprise. L'introduction propose une structure de rythme et ses cents pas affolés qui courent en rond et sans but précis, alors que des nappes de synthé-trompette tente de propulser des vents d'une colonie de trompettistes disparus. Des percussions et des basses pulsations ajoutent à la profondeur du rythme initial alors que les chants de trompettes maquillent les ambiances avec des eurythmies un peu éraillées. Le rythme est superbe avec ses petites nuances dans les coups de percussions et un remodelage des séquences dont le débit est devenu plus fluide et plus harmonisée. On saute de surprise en surprise avec le frénétique rythme tribal de Mosaic of Time II; Threshold Point. Nerveuse, la structure délie des spasmes de percussions manuelles sous un ciel ombragé par des nappes d'un synthé plus sombre, alors que d'autres nappes apportent une vision sibylline. Des notes de piano et des larmes de guitare ornent ce décor rythmique qui ne cesse de s'engraisser avec des ajouts de séquences, d'éléments percussifs, des riffs de synthé et d'autres d'une guitare et de ses boucles spasmodiques. Délicieux et hautement émouvant par moments, comme à la belle époque d'Ashra. Ravel Peak est un mouvement panoramique et cinématographique plutôt solennel. C'est une ascension décrite en musique d'une montagne du même nom en Antartique. Un entre-deux, j'ajouterais, qui nous amène à Mosaic of Time III; Hidden Path qui, une fois après avoir vaincu ses moments d'ambiances, éclate avec un rythme de transe tribale animé de bonnes percussions chamaniques qui se joignent à des séquences nerveuses. Un piano émiette ses songes tout en érigeant des frissons entre nos oreilles. Un autre remarquable titre qui évolue avec puissance. Eon agit aussi comme un intermède panoramique. Sauf que ses ambiances sont intenses avec un maillage de lignes et de voix dont les tonalités contrastantes jettent un voile sibyllin à des songes et soupirs sculptés dans les Jardins de la Mélancolie. C'est très intense et puissant comme titre d'ambiances. Différent mais aussi superbe que les 3 premiers volets, Mosaic of Time IV; Bridge Crossing propose une fusion entre l'électronique et l'acoustique d'une musique et ses rythmes du monde. Les voix des sirènes des Jardins de la Mélancolie sont superbes avec leurs chants aussi acuités que très pénétrants, alors que l'univers du séquenceur fait miroitant ses ions et leurs chants argentés qui brillent sur un lit de séquences nerveuses et de percussions claniques. Et c'est déjà fini!

Très bon d'un bout à l'autre et sans failles, même les moments d'ambiances sont offerts sur un plateau de tentations, THRESHOLD POINT est un album puissant, tant au niveau des rythmes et des ambiances. Erik Wollo impose un moment charnier de sa carrière avec une métamorphose qui répond très bien au sens, à la dimension du titre de l'album. Disponible en édition CD Digipack et aussi en téléchargement, le lyrisme d'Erik Wollo est percutant et extrêmement saisissant. Indispensable à ses fans, c'est aussi le meilleur moyen pour les autres de s'introduire à un univers où des merveilles attendent sagement d'être découvertes. Faites-vous plaisir!

Sylvain Lupari (12/06/18) ****½*

Disponible au Projekt Bandcamp

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