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Writer's pictureSylvain Lupari

Faber Voices (2020) (FR)

Updated: Jan 11, 2023

On est peut-être loin de Dark Sun, mais c'est mélodieux dans son schéma d'Electronica avec essences tribales

1 The Hive 5:33

2 Dreamworld 4:11

3 Diva 4:24

4 Apollo 12 9:32

5 Soha 5:01

6 Nightwalk 5:57

7 Karelia 4:33

8 Brama 6:32

9 Ambient Voices 4:28

10 Chapel in the Dark 6:15

11 Brama (Moonbooter Remix) 10:08

(CD/DDL 66:39)

(E-Rock, Electronica, Tribal)

Un truc que je trouve difficile en tant que chroniqueur est de sauter d'un style à l'autre. Et parfois ça peut être d'un extrême à l'autre. Comme avec VOICES de Faber. La première fois que j'ai entendu cet album fut entre Caelum et Infernum et The Utopian Blossom. On peut pas dire que c'est dans le même genre. Mais des écoutes supplémentaires, et en boucles, m'ont ramené à l'ordre pour finalement me faire avouer que ce VOICES est meilleur qu'à sa première impression. Comme à l'accoutumé, Faber visite plusieurs genres, tout en s'attardant vraiment dans des ambiances celtiques et même dans le style de Mike Oldfield. À ma connaissance, c'est bien la première fois que Ronald Schmidt insiste autant dans une texture musicale autre que la sienne. Les rythmes restent entraînants, quoique plus ambiants dans une vision d'Électronique douce et rêveuse. Et comme son titre le souligne, VOICES est attaché à de bons effets de voix déformées et une série d’échantillonnages vocaux qui m’ont étonné et qui jettent son plein de charme dans des structures très agréables à écouter.

Et ça débute avec un titre joyeux et entraînant. Le rythme de The Hive s'appuie sur des pulsations de bass-drums où claironne une douce mélodie flûtée. Des additifs percussifs ainsi que des effets de voix distordues sont les premiers éléments à s'agripper à cette structure. Il s'agit d'une introduction du style pop qui invite une phase plus animée, avec des percussion plus rythmées et un synthé qui sifflote maintenant cette mélodie aérienne. Continuellement, Faber ajoute des éléments décoratifs à l'évolution minimaliste du titre. Des tintements de clochettes et des accords en mode effets sonores accompagnent la progression de The Hive, tandis que dans son arrière-plan se remplit des effets de flûte saccadés qui surdimensionnent sa structure. Tranquillement, la musique devient un bon up-tempo qui voyage par moments sur les ailes de violons et d'autres moments sur les harmonies d'un synthé en symbiose avec ces faux Stradivarius. Le ton est donné à un album rempli de ver-d'oreilles et de rythmes aussi accrocheurs que les mélodies qu'ils bercent…Mais il y a plus! Comme sur Dreamworld où c'est la mélodie qui change constamment sa texture sur un rythme mou. On peut parler aussi de Diva et de cette voix séraphique à la Diva Plavalaguna qui fredonne sur un rythme sautillant avec des croassements dans les ressorts. Nous restons dans un décor de films de science-fiction avec l'ouverture de Apollo 12. Une des grosses surprises ici est cette texture de mélodie et de rythme qui fait très Ommadawn de Mike Oldfield. Le rythme est du genre tribal africain avec des percussions manuelles et une flûte siffleuse d'harmonie aussi incantatrice que cette voix qui vient marmonner ici et là dans ce plus long titre de l'album. Soha continue sur cet élan dans un beau mélange de textures tribales, celtiques et électroniques. Un beau 14 minutes et des poussières d'un Mike Oldfield de ce niveau! J'en prends deux douzaine de ce genre musical. Comme je prends aussi Ambient Voices et Chapel in the Dark! En contrepartie, Faber échappe l'essence de son identité. Mais ça reste aussi beau que c'est surprenant!

Ronald Schmidt se détache de sa vision électronique pour emprunter une forme musicale où une aura de MÉ couvre une vision nettement plus tribale, médiévale et cinématographique que dans ses autres albums. Ça débute avec Nightwalk qui nous amène vers une structure plus médiévale. Des arpèges se dandinent sur un tapis de réverbérations, lorsque le synthé libère des jets d'harmonies porteuses de rêves et d'illusions. Des cliquetis et des arpèges limpides forment un couple rythmique qui se glisse doucement sous les couvertes d'une moelleuse et chaude orchestration. Cette texture d'ambiances accentue sa lourdeur dans ces orchestrations qui nous font flotter sous un ciel étoilé. Cette douce rêverie de l'introduction se fond dans le silence et Karelia nous en extirpe avec une ballade celtique qui prend des airs de musique de films. Une ballade avec une entrain médiévale, mais aussi d'aventures de Marco Polo sur sa route de soie. J'ai un paquet d'images de ces films d'aventures des années 70 qui me trottent dans la tête sur cette musique. Brama met en relief une voix d'opéra grave et profonde sur un bon mid-tempo légèrement entraînant pour son décor lunaire. Le clavier disperse ses accords qui forgent une mélodie évasive sous les stries ambrées du synthé. Un titre étrange qui a plus de mordant dans la version remixée de Moonbooter. Quoique plus ambiant et plus en mode Électronica, par son lent down-tempo morphique, Ambient Voices fait aussi très Mike Oldfield. La guitare est fluide, comme les doigts magiques de MO, et la mélodie est fredonnée dans une vision qui fait très Five Miles Out. On arrive à Chapel in the Dark et son onde de synthé nimbée d'une tonalité grave qui réfléchit son arc sonore comme dans une implosion de réverbérations. Nos oreilles perçoivent une délicate pellicule de voix fredonnant un air Elfique, tandis que des cognements accélèrent un pouls circadien pressé de se perdre dans les flots arythmiques de ses ombres perdues. Épousant une structure tribale d'un Univers Électronique où tous les peuples ont toutes les formes de communication, Chapel in the Dark tourbillonne même sous ces frôlements de flûtes enchantées. Les flûtes deviennent des violons et les pulsations invitent de vrais percussions manuelles afin de donner plus de tonus à une structure qui tournoie lentement, comme une danse baladi, dans un panorama aux odeurs du Moyen-Orient. La 3ième texture harmonique naît d'un corps de clairons et/ou d'instruments à vents, incluant cette délicate flûte enjouée. Une tonalité d'orgue infiltre ce carrousel changeant alors qu'éventuellement tous ces instruments vont dans la même direction, alors que Chapel in the Dark joue avec les fils de son intensité pour terminer dans une finale intense de ses arrangements.

Au final, et après quelques écoutes consécutives, VOICES fini par trouver son essence dans cet univers où la mélodie doit fuir la banalité afin de séduire. Je suis à des années-lumière du fascinant Dark Sun, mais tout de même assez près de cette fusion des rythmes Électronica et tribaux de Kaleidoscope. Donc, un univers assez familier où Faber maîtrise encore sa destinée.

Sylvain Lupari (05/05/20) ***½**

Disponible au MellowJet Records

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