“Analog Overdose in the Applebaum Nebula est un très bel album qui démontre les innombrables possibilités de la Berlin School”
1 Triumphant Return 10:10
2 Nebula Symphony 11:49
3 Sabrini's Escape 15:42
4 The Core's First Initiative 12:39
5 Kino's Piece 8:00
6 The Harc Lure 4:04
Analog Overdose (The Novel) PDF Book
(CD 62:23) (V.F.)
(Berlin School)
Les séquences, déguisées en forme de percussions persiennes, forment le lit du rythme statique et bouillonnant qui ouvre cette nouvelle aventure musicale intemporelle de Fanger & Schönwälder. D'entrée de jeu, on se reconnait dans ce rythme stationnaire qui palpite de ses pulsations frénétiques alors que les synthés lancent ses réverbérations torsadées et ses délicates brumes flûtées. Un mouvement de séquence basse instaure une structure de rythme ascendant et Triumphant Return prend son lent envol rythmique sous les pluies acides des synthés aux lamentations et aux tonalités aussi vintages que biscornues. Et, comme les maîtres qu'ils sont dans l'art du mouvement électronique minimaliste Teutonique, Thomas Fanger et Mario Schönwälder couchent les bases d'un rythme circulaire qui croisse avec un mouvement de séquences plus saccadées dont les soubresauts légèrement stroboscopiques virevoltent dans une faune sonore aussi hétéroclite et poétique que psychédélique. Disponible en format digipack et en 500 exemplaires seulement, ANALOG OVERDOSE IN THE APPLEBAUM NEBULA est une œuvre enregistrée au tout début du nouveau siècle, donc une des premières œuvres de Fanger & Schönwälder, qui sert les besoins d'un livre écrit par Matt Howarth, disponible en format PDF sur le cd, sur l'histoire du duo Allemand. Une nécessité? Évidemment que si on est fan du duo et / ou si on s'ennuie des errances psychédélicosmiques de Tangerine Dream; la question ne se pose même pas.
Et c'est cette promiscuité avec les œuvres vintages de Tangerine Dream qui saute aux oreilles avec le tranquille et ambiosphérique Nebula Symphony, dont le titre parle par lui-même. C'est un doux morceau d'ambiance interstellaire, une fusion de Tangerine Dream et Jean-Michel Jarre, où on se laisse bercer par ces douces vagues sonores qui roulent lentement sur le dos des étoiles. Tranquillement nous dérivons vers Sabrini's Escape et ses accords craintifs qui trempent le bout de leurs tonalités sur un mouvement de séquences furtives où, du bout de leur rythme incertain, ils forment une enivrante spirale hypnotique. Et c'est le délire. Percussions déformées, lamentations spectrales, voix floues et tonalités que seul un monde électronique peut rendre oniriques cernent cette délicate arabesque poétique. Et c'est la sublimité des doux mouvements d'errances et d'hypnose cérébrale unique à la Berlin School qui s'empare de nos oreilles avec un rythme dévoré par des séquences aux tonalités devenues de métal dont la fine ligne circulaire hache ce mouvement de rêverie où flâne un synthé et ses solos rêveurs. C'est ce qu'on appelle un très bon titre. The Core's First Initiative nous plonge dans les phases atmosphériques d'un cosmos noir, déviant avec atonie vers les souffles ténébreux d'une finale qui se jette dans une approche toujours ambiante, mais plus musicale, de Kino's Piece et de son piano rêveur qui étend ses notes mélancoliques dans les soupirs séraphiques d'anges déchus. The Harc Lure s'empare de cette phase de sérénité pour coucher un tapis de brume argenté. Un prélude à de pesantes séquences qui virevoltent dans une lourde approche cacophonique. Ces séquences s'égarent dans les arches de résonnances d'accords plombés qui trempent dans le vide et étendent une ambiance de nébulosité corrosive, amenant ANALOG OVERDOSE IN THE APPLEBAUM NEBULA dans une finale ténébreuse où gémissent des brises et murmurent des chuchotements dérangeants.
Les mordus de MÉ psychédélique des années vintages vont adorer cette dernière parution d'une œuvre oubliée sur les tablettes du temps par le duo Fanger & Schönwälder. Une chance que Matt Howarth avait une histoire à conter, car on aurait jamais entendu le superbe Sabrini's Escape. ANALOG OVERDOSE IN THE APPLEBAUM NEBULA est un très bel album qui, sans réinventer le genre, démontre les infinies possibilités d'un art qui se plait à pourfendre ses dénigreurs par une musicalité, et ses structures minimalistes, sans cesse subjugantes. De la grande MÉ qui rend hommage aux œuvres de ses précurseurs.
Sylvain Lupari (24/04/13) *****
Disponible chez Groove NL
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