“C'est un beau cadeau pour les fans de MÉ de style Berlin School vintage où il n'y a pas une simple de minute perdue”
1 Miniatur I 3:07
2 March 2001 16:41
3 Miniatur II 4:55
4 Rendevous im Theatre 13:10
5 Miniatur III 2:44
6 The trees turn Tangerine (Live) 6:53
7 Miniatur IV 1:34
8 Electronic Mirrors Part III 15:10
9 Miniatur V 1:48
10 Slow Polymorph 12:04
(DDL 78:10)
(Berlin School)
Le 22 Octobre dernier, Thomas Fanger et Mario Schonwalder présentait leur premier concert en Angleterre. Afin de souligner cet évènement, le duo Allemand dévoilait un cd spécial tiré en 222 unités; ANALOG OVERDOSE 0.9. Un cd qui retrace les premiers pas du duo, tant dans leur studio qu'en concert, avec du matériel inédit. D'ailleurs le titre, très explicite de 0.9 explique que les titres offerts ont été composés et joués avant et lors de la période de Analog Overdose Volume 1.
Une délicate ligne sautillante fait dodeliner les premiers accords de Miniatur I. Des chœurs, aux harmonies très célestes, habillent ce mouvement qui ondule sur une belle pulsation basse avant de finir dans les souffles de tonnerres virtuels. Persistant, ce souffle traverse les limites de March 2001 avec des grondements métalliques avant de muter pour un violon mélancolique. C'est sur ce souffle de tristesse qu'une basse impassible anime le mouvement hypnotique et fluide de March 2001. Une fusion de notes limpides et cristallines voltigent et semblent se multiplier de leurs échos pour créer une atmosphère harmonieuse. Le tempo tressaille sur un beau jeu de violon, un synthé austère qui filtre ses chœurs et qui souffle des strates multi sonores aux intonations variées. Un beau titre, superbement hypnotique qui verse dans l'univers hétéroclite de Miniatur II où une superbe ligne coule sur de légères pulsations et un synthé voguant vers l'inconnu. Rendevous im Theatre déploie une ligne de séquences fébrile qui aligne des ions très cordés qui serpentent en une ligne hypnotiquement harmonieuse. Minimalisme, le rythme évolue entouré de cymbales distorsionnées sur une cadence qui croisse en rapidité et avec force. Les synthés multiplient des strates mélodieuses qui s'entrecroisent tout en alignant des sonorités dignes d'une autoroute fort achalandée par des stries métalliques et de tortueux solos. Un autre bon titre qui tempère son agressivité avec le mellotron flûté et flottant de Miniatur III. The Tree Turns to Tangerine est un superbe titre débutant avec un son de flûte orientale qui envoûte et inspire une profonde relaxation qui est vite perturbée par une séquence qui part en vrille. Le mouvement est saccadé et couvert de voix robotiques rauques dont les intonations se perdent dans une séquence percutante et des percussions qui martèlent le rythme avec violence. Un autre superbe moment qui est enveloppé par un mellotron harmonieux et flûté, ainsi que des nappes colleuses et enveloppantes. Après une courte escapade atmosphérique en Miniatur IV, Electronic Mirrors Part III reprend la route du rythme avec de bonnes percussions qui martèlent un lourd rythme minimaliste de style EDM. Une fiesta musicale technoïde qui est remplie de superbes solos d'un synthé dont les lignes et les couches fusionnent en une fête synthétisée très créative. Slow Polymorphe termine cet opus, qui deviendra vite un objet de collection, par un mouvement lent et flottant. Une basse sensuelle se balance parmi des stries de synthés qui flottent dans une atmosphère envoûtante. La séquence amplifie le rythme en ajoutant des couches sinueuses pour donner plus de profondeur à un titre se développant lentement.
ANALOG OVERDOSE 0.9 est un beau cadeau de Fanger & Schonwalder à cette masse de fans, d'amateurs de MÉ du temps où les synthés numériques n'étaient que le rêve de musiciens de pacotilles. Il n'y a pas de minutes creuses dans cet album. Même la saga Miniatur coule avec aisance tout en assumant son rôles sur cet opus délicieusement hypnotique, qui envoûte par son approche mélodieuse. La maison Manikin a décidé de mettre sur le marché seulement 222 exemplaires de ce CD qui sont partis comme des petits pains chauds. C'est très peu pour un album de ce calibre! Un des bons albums du genre que j'ai entendu cette année et il figure aisément dans le top 10 de 2006, toujours dans le Berlin School de ce qu'il y a de plus beau.
Sylvain Lupari (14/11/06) *****
Disponible au Manikin Bandcamp
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