top of page
Writer's pictureSylvain Lupari

FANGER & SCHÖNWÄLDER: Analog Overdose 3 (2003) (FR)

La présence de Klaus Hoffmann-Hoock apporte à Analog Overdose 3 un côté rebelle et désordonné

1 Hall of the Bourbon Lillies Part I 21:04

2 Hall of the Bourbon Lillies Part II 14:04

3 Hall of the Bourbon Lillies Part III 17:52

4 Bar Liquid (Encore) 19:57

(CD/DDL 73:04)

(Progressive New Berlin School)

Enregistré au Satzvey Castle en 2003, ce 3ième volet de la série des Analog Overdose est un rendez-vous musical inaccoutumé. Une fusion entre les rythmes hypnotiques et groove de Fanger & Schönwälder et les structures psychédélico progressive de Klaus Hoffmann-Hoock. L'album étant discontinué, SynGate a pris la relève en le rendant disponible en format cd-r avec une perfection musicale propre au label Allemand qui vous convie ainsi à un savoureux mélange au résultat étonnant.

Une onde de synthé cinématographique étend ses strates philarmoniques et ses nuages de brumes bleues pour guider Hall of the Bourbon Lillies Part I vers un rythme chétif, articulé par des riffs de séquences qui tintent comme du bois mou ou des coups sur des enclumes duvetées. C'est tout un monde de séquences qui danse dans nos oreilles. Des séquences aux tonalités variées dont les coups secs et hachurés moulent une rythmique désarticulée qui danse avec les grésillements des synthés. Hypnotique et envoûtante, l'intro se fond avec un rythme brouillon percé de stries et de solos torsadés. Pas vraiment atonique, ni vraiment très rythmé, Hall of the Bourbon Lillies Part I prend plus de vigueur avec des percussions qui roulent comme une marche androïde parmi une nuée d'ions sauteurs roulant comme des billes dans un boulier et un tapis de billes sur un convoyeur, créant un effet d'écho rythmique unique aux mouvements des séquences de Fanger et Schönwälder. Même si l'univers du duo cogite autour de ces séquences, les synthés ne sont pas en reste comme en font foi ces très beaux solos, aux allures de guitares, qui recouvrent la seconde phase de ce rythme spasmodique. Hall of the Bourbon Lillies Part II épouse un pattern de funky jazz avec des notes grésillantes et un brin organiques qui dessinent un dialecte rythmique d'aliens dans un parfum de disco des années rétro. Ces accords aux tonalités hybrides sautillent et gambadent sur cette structure flottante qui trouve son équilibre sur de soyeuses nappes enveloppantes. Le titre exploite à fond ses 14 minutes pour emprunter une phase plus avant-gardiste, se distançant de ce pattern de ce slow tempo ambiant qui, par moments, verse dans du lounge.

Un air de carnaval introduit Hall of the Bourbon Lillies Part III avec une structure de rythme circulaire qui virevolte sans trouver son nid. Tournoyant comme des lassos rythmiques, le mouvement est fluide et dribblé de séquences sautillantes. Une belle couche de Mellotron et un synthé/guitare survolent ce départ que l'on sent et que l'on devine frénétique. Les percussions allument un rythme aux allures d'un free-jazz qui se démène dans une cacophonie mâchouillée par des riffs de guitares et séquences, invitant la six cordes de Klaus Hoffmann-Hoock a craché ses stries aigus et ses solos bouclés. Le tempo se fait violence dans cette espèce de fusion des styles de Mind Over Matter, Manuel Göttsching (sur E2-E4) et Fanger & Schonwalder. Et graduellement l'intensité s'essouffle et Hall of the Bourbon Lillies Part III embrasse une phase plus ambiosphérique où les lamentations de la guitare électronique se fondent avec tendresse sur les nappes flottantes et suspendues d'un synthé morphique. Bar Liquid (Encore) est de la dynamite. C'est la parfaite fusion entre Fanger-Schonwalder et Klaus Hoffmann-Hoock. Le rythme est fin et hachuré par des riffs de séquences qui hoquètent dans les délicates frénésies des percussions de style bongos. L'enveloppe harmonique est tissée dans des nappes de synthés aux souffles paradisiaques et les lamentations d'une guitare que le leader de Mind Over Matter torture avec passion. La communion entre les deux approches est grandiose alors que le titre devient de plus en plus intense avec une guitare nettement plus agressive qui combat l'invasion des synthés et de leurs langages séraphiques.

Avec ANALOG OVERDOSE 3, le duo berlinois continue d'étonner et de séduire en laissant une énorme place à la créativité de leur invité. La présence de Klaus Hoffmann-Hoock amène un côté rebelle et désordonné, unique à Mind Over Matter, qui complète à merveille la fluidité électronique de Fanger & Schönwälder, dont le projet Analog Overdose continue tranquillement son évolution en dehors des limites de la Berlin School pure. Voilà deux artistes qui n'ont pas peur d'aller là où d'autres refusent même d'y penser.

Sylvain Lupari (26/05/07) *****

Disponible au Manikin Records Bandcamp

4 views0 comments

Recent Posts

See All

Comments


bottom of page