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Writer's pictureSylvain Lupari

FD Project Distance (2022) (FR)

Un album facile à apprivoiser qui est beau de ses mélodies accrocheur-cœur

1 Planets 11:43

2 Bright Horizon 8:11

3 46 Years Ago 9:09

4 From Earth to Moon 6:59

5 1977 6:50

6 Laid Back 6:22

7 Nightsession 10:08

8 The Beauty of Life 6:52

(CD/DDL 66:14)

(Sequencer-Based, Berlin School)

C'est toujours un plaisir que de connecter nos oreilles aux nouvelles propositions musicales de FD Project. Épousant les principes harmonieux de Color of Life, un très bel album paru en début 2022 qui mélangeait ballade électronique et le bon vieux Berlin School, Frank Dorittke offre en DISTANCE un album plein de romance et de tendresse sur des rythmes qui flirtent toujours avec le Berlin School, mais avec une vision plus danse ici, et où les influences de Mike Oldfield et de Tangerine Dream sont toujours à la base de son unique cocktail de mélodies astrales.

Des brises d'Orion, des nappes de basse bourdonnantes qui respirent lourdement et des jets de poussières intersidérales tirés comme des rafales de fusils à vents sont les principaux éléments qui remplissent le panorama cosmique de l'ouverture de Planets. Disons qu'il y a un bel arsenal d'effets sonores dans cette introduction qui amène nos oreilles dans un autre dimension sonore de l'univers FD Project. Une dimension que Frank D intègre aux 7 autres structures de ce DISTANCE. Des éléments percussifs font tinter des mitrailles de bois, alors que le synthé élabore une mélodie ambiante dont l'air monte et descend dans cette ouverture bigarrée de tonalités de toutes sortes, incluant une ligne de pépiements électroniques qui s'est mis à gambader dans l'ombre de cette mélodie évasive. Ces éléments sont entassés dans un genre de cocon sonore qui entreprend sa métamorphose vers un rythme électronique lorsque le séquenceur active une ligne qui papillonne vivement, accrochant au passage une folle ligne de pulsations agitées qui élaborent ses ruades sous un ciel opprimé par une onde de synthé plus astrale et ces pépiements qui reviennent hanter et faire danser nos neurones. Ce stratagème électronique se termine dans la stridence de sa turbulence lorsque des percussions lourdes martèlent la monstrueuse ouverture de Planets, quelque secondes après sa 5ième minute. Tout devient plus clair, et on reconnait illico la signature du guitariste-synthésiste Allemand qui n'a pas son égal lorsque vient le temps de construire un downtempo aussi lourd que lent. La seconde partie de Planets devient un langoureux blues cosmique où le synthé et la guitare s'échangent des solos sulfureux tout autour de cette ligne de pépiements séquencés et de ces frappes de percussions qui font résonner la peau sous nos pieds. La seconde étape du titre dure à peine 150 secondes avant qu'un passage vers une phase atmosphérique ne s'ouvre. Nous flottons dans un Cosmos pour un autre 2 minutes avant que le 4ième changement de peau de Planets soit bien mis en musique avec des artifices méditatifs sur une mélodie cadencée activée par un séquenceur en mode arpèges moirés et harmonieux. Il faut bien remonter à l'album The Other Side Of...And More... pour entendre un titre aussi évolutif et segmenté en plusieurs parties de la part de Frank. Pour le reste, DISTANCE offre 7 structures qui tournent autour de l'axe de Planets. Malgré toutes ces années et ces albums, les influences de Mike Oldfield, notamment la ritournelle harmonieuse de Tubular Bells Part One, sont toujours aussi présentes dans le répertoire de Frank D. Elles sont la base du rythme circulaire et harmonieux de Bright Horizon, qui dispose de plusieurs couches de rythmes, dont de séduisants effets de pic-bois cadencés, où se chamaillent encore des solos de synthé et guitares aux formes toujours aussi poignantes. Le musicien joue sur la vitesse et les nuances du rythme, visant même un passage plus méditatif. Pour le reste, c'est lourd et lent. Conforme à la signature FD Project! C'est dans un lourd bourdonnement que 46 Years Ago accoste nos oreilles. Très tôt, le séquenceur active une ligne de rythme qui court et gambade avec vélocité, décrivant des zigzags flirtant avec une envie de faire des cercles. La tonalité des séquences est plus basse que celle qui s'ajoute quelques secondes plus loin, structurant un rythme parallèle qui sautille en boitillant dans une enveloppe plus mélodieuse que cadencée. Le rythme est entraînant et se pare d'effets scintillants et par la suite d'une nappe de voix chtoniennes. La seconde partie de ce rythme à la fois sautillant et chevrotant est copieusement arrosée de bons solos d'une guitare aussi inspirante que celle de MO dans son album Platinum.

From Earth to Moon est un beau slow avec sa lente structure circulaire délicatement martelée par de sobres percussions. Une rivière de séquences perlées tourne en symbiose avec le rythme finement sensuel alors qu'une guitare acoustique gratte ce refrain séquencé avec une douce approche de ballade méditative. La seconde moitié du titre exploite une approche plus accentuée avec de bons solos de synthé dans un univers de dialogue électronique. Un très beau titre! Les riffs de claviers de 1977 ont cette texture de Tangerine Dream dans les années Wavelength. Le séquenceur structure un rythme construit sur une vive ligne d'oscillations dont la forme circulaire oscille vers de légers zigzags. C'est purement électronique, avec de bons solos de synthé qui virevoltent au-dessus de cette structure nerveuse à laquelle s'est greffée une ligne de cliquetis. La métamorphose se produit une 30taine de secondes après la 3ième minute pour embrasser une forme de EDM dans un univers électronique usuel au genre. Laid Back fait aussi dans le très Tangerine Dream des années Schmoelling avec une structure ascendante qui trace des zigzags dans une chaude tonalité analogue. Les percussions martèlent cette structure dont les nappes de brume nébuleuse donne un effet de ralenti. Les solos de synthé et de guitare accompagnent cette délicate mélodie anesthésiante qui fait chanter ses arpèges avant que le titre n'entre dans une phase de transition, poussant Laid Back à redéfinir sa vision mélodieuse sur des arpèges qui tintent comme s'ils étaient frappés sur un xylophone. Nightsession est un titre pour faire danser. FD Project étend ses pouvoirs magnétisants sur des refrains synthétisés et des odes de sa guitare sur un rythme qui flirte avec de l'Électronica. C'est un peu dans la même veine que la seconde partie de 46 Years Ago. The Beauty of Life est une belle petite ballade gothique avec une essence chtonienne dans son harmonie. Très belle, la guitare s'inspire des émotions Oldfield. Et comme chaque album de FD possède son ultime perle, The Beauty of Life est celle de DISTANCE. Même si la musique migre vers une structure plus dansante autour de la 3ième minute. Une structure de rock électronique bien martelée par les percussions et encadrée par d'autres bons solos de guitare.

Je vogue toujours très à l'aise dans l'univers de FD Project. Peu importe la structure de ses rythmes, le guitariste-synthésiste Allemand réussit toujours à créer des mélodies qui transcendent ses visions de rythmes forgés entre le rock électronique, le blues cosmique, le Berlin School et un gros zest Électronica pour ce DISTANCE. Un album facile à apprivoiser qui est beau de ses mélodies accrocheur-cœur.

Sylvain Lupari (11/11/22) *****

Disponible chez Groove nl

(NB : Les mots en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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