“FD a ce don de créer une MÉ flirtant avec des visions de rock et techno en gardant toujours à l'esprit les parfums de ses racines”
1 The Other Side Of... Part 1 20:42
2 The Other Side Of... Part 2 7:58
3 The Other Side Of... Part 3 11:20
4 The Other Side Of... Part 4 6:50
5 Polarlight 8:24
6 Black Mirror 7:22
7 La Mémoire 6:45
(CD/DDL 69:22)
(Berlin School, E-Rock)
Le bonheur est dans la musique! C'est lorsque je reçois un album d'un artiste que j'affectionne autant que Frank Dorittke que je me répète cette phrase. Et c'est donc vrai. Dans un album qui se veut ni plus ni moins être une suite à The Other Side of F.D. Project... Quadea et The Other Side of FD Project...Nocturna, THE OTHER SIDE OF…AND MORE… propose une approche hybride où un long titre-fleuve côtoie 3 titres aux dimensions plus rock, même technoïde, où les parfums de Mike Oldfield restent toujours au cœur des charmes d'un très bel album que cette dualité synthé-guitare si unique à FD Project rend toujours plus beau…
Et ça débute avec une onde polarisante et son ombre ondoyant dans un univers glauque où rodent des murmures chtoniens. Des stries lumineuses s'ajoutent à ce décor d'ombres et de tonalités boueuses, créant un magma sonore qui s'enroule en creusant constamment l'écart entre son commencement et sa fin. Le mouvement est donc lent avec des bruits d'échos percussifs dans une caverne d'où on peut entendre le mouvements des queues de crotales. L'écho d'une séquence vibrionne quelque 210 secondes plus loin. Une minute plus tard, cette lointaine ombre de rythme prend une forme plus animée avec le combat d'un ion solitaire et une ligne de basse-pulsations. Incrustée dans une approche minimaliste, le rythme de The Other Side Of... Part 1 prend littéralement vie vers la 6ième minute. Jouant au chat et à la souris dans une chorégraphie plus musicale, le séquenceur et cette ligne de pulsations basses forment un rythme hypnotisant sous un premier ciel occis d'une lourdeur à nous coller les épaules aux côtes. Mais gare à vous! Faites attention aux nombreux pièges enchanteurs qui jalonnent les 4 parties de cette longue pièce-titre. Le premier effet à nous prendre de court est cette suite d'éléments percussifs volés aux queues de crotales qui tranquillement conditionneront notre cortex à entendre ces chaines gothiques qui ouvraient les portes des immenses caniveaux souterrains dans cette période où la torture était le sport national des barbares. Les ambiances autour de ces effets endossent une apparence sinistre avec des gémissements noyés dans une distorsion et des chants prismatiques alors que la marche funeste des moines propriétaires de ces donjons évoluent de corridor en étage. En contrepartie, nous sentons une vision plus rassurante avec ces éclaircies dans le timbre des voix et ces ondes rayonnantes qui nous guide à ces percussions qui ravivent ce rythme tranquille juste avant la 12ième minute. Ce débit légèrement plus rehaussé s'échelonne sur un petit 90 secondes avant que la 3ième forme de The Other Side Of... Part 1 prenne ses aises de Techno-rock pour jambes molles.
The Other Side Of... Part 2 tombe sans vie avec une meute de brises et de woosshh sombres tellement fusionnés qu'ils forment un corps tonal dense et compacte ayant la possibilité de progresser par implosions. L'écho d'une séquences percussives résonne dans une belle nappe de voix célestes qui s'est joint à ce lent déplacement, alors que d'autres couches de percussions introduisent les premiers riffs d'une guitare. Tout reste ambiant et tout reste figé jusqu'à la 30ième minute. Là où le séquenceur active un premier jet de rythme électronique à THE OTHER SIDE OF…AND MORE…Une ligne de basses-pulsations surenchérie avec une présence plus vivante à laquelle Frank Dorritke ajoute un effet organique qui rayonne encore plus sous les solos de guitare. Le synthé met aussi sa touche tout en restant moins convaincant que la guitare dont les solos incisifs tentent de polir la fluidité de ce rythme spasmodique. Et après le silence amplifié du vide The Other Side Of... Part 4 modifie cette structure spasmodique pour y injecter quelques ions maladroits dans un schéma rythmique qui lorgne les frontières de l'Électronica. Les zigzags hébétés, qui tracent ces lignes de rythmes dépassant le 0.8 sur les résonnances de solides coups de basses-séquences, sont aussi charmants que ces fascinants solos d'une fusion guitare-synthé qui donne un effet de talk-box régurgitant dans un lapse de temps trop court pour tout le charme ce dernier segment de The Other Side Of...
Le désir de réentendre ce long segment de 47 minutes étant devenu plus fort que d'entendre la suite, c'est avec 2 ou 3 écoutes en retard par rapport à The Other Side Of... que j'ai entrepris cette section que Frank D nomme And More…Un effet de staccato nimbé de réverbérations électroniques sort Polarlight de ses limbes introductives. Un rythme plus vivant s'extirpe des couches réverbérantes d'un synthé-accordéon, faisant naître une structure de rythme à la Stuntman, Drunken Mozart in the Desert, de Edgar Froese. Un léger tintement se fait entendre entre les multiples cascades des nappes de synthé. Il guide la structure devenue minimaliste de Polarlight dans une vision très Mike Oldfield, si on se concentre on peut même entendre de lointains parfums de Tubular Bells, où planent de nombreux solos de guitare unique à la touche de FD Project. Une guitare devenue plus symbolique dans cette seconde partie du nouveau FD Project. Elle soutire le meilleur du musicien allemand dans le très flamboyant Black Mirror, un techno agressif avec sa vision plancher de danse et où la guitare multiplie ses solos dans une autre pensée pour Mike Oldfield. Mais pas autant que sur La Mémoire où le rythme lourd et lent respire vraiment par Tubular Bells. Aussi bon que beau! J'écrirais cela aussi afin de bien situer ce dernier album d'un artiste toujours autant séduisant…
Sylvain Lupari (14/03/21) ****¼*
Disponible au FD Project Bandcamp
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