“T&Y représente les visions très parallèles et parfois opposées de FD Project”
Today
1 Stars and Sky 16:57
2 Planet Earth 7:38
3 Polarstern 8:43
4 Fearless 8:24
5 Remember 7:00
6 Dream with me 2:41
Yesterday
7 Dream in a Dream 5:02
8 Around the World 5:14
9 Waterfall 7:09
10 Early Years 4:46
11 Wishes 3:47
(DDL 77:42)
(Minimalist Berlin School)
T&Y est le dernier-né de FD Project. Un album divisé en 2 parties; aujourd'hui avec 6 nouveaux titres et hier avec 5 titres inédits qui ont été composé depuis 2003. Si Heavensgate nous enveloppait d'une aura très Berlin School, ce dernier opus de Frank Dorittke nous entraîne dans un monde musical dominé par l'influence que Mike Oldfield a eu sur le multi instrumentaliste Allemand. Un album aux rythmes agencés par de belles séquences parfois aléatoires, parfois minimalismes, dans de langoureuses nappes dominées par une guitare électrique tantôt rêveuse, tantôt explosive.
Et ça débute avec Stars and Sky qui ouvre comme un nouveau Tubular Bells. Une ouverture linéaire sombre teintée de fins accords épars qui ondulent sur des oscillations à peine perceptibles d'où émerge une innocente comptine minimaliste jouée au piano et accouplée de la ligne de basse ondulante qui animait la 1ière version de Mike Oldfield. Sauf que vers la 5ième minute le rythme change bout pour bout avec l'apparition d'un violon jouant au-dessus de percussions entraînantes, nourrissant une incursion endiablée dans une vision clanique irlandaise. Stars and Sky devient une danse folklorique pour gnomes qui s'adoucit pour s'enfoncer dans une obscurité ambiante. Une phase striée par des lamentations d'une six-cordes et d'une de voix mellotronnée qui s'étend sur un piano mélancolique. Le mouvement reprend vie langoureusement avec une guitare lourde qui dirige la cadence sous une chorale orchestrale avant de se transformer vers une autre rythmique stroboscopique, dépeignant la fantaisie et le goût de FD Project pour les rythmes changeants qui déroutent constamment l'auditeur. Un beau titre qui pave la voie à une multitude de titres aux structures bien différentes qui respectent l'intervertissement des cadences dans un univers sonore dense et bien nourri. Planet Earth offre une intro minimalisme aux accords du Big Ben. Une intro qui palpite doucement sur une ligne du séquenceur de plus en plus saccadée, mais dont la furie est retenue par un nuage mellotronné. Le titre baigne dans un statisme aux sonorités bouillonnantes avec de fines séquences cristallines qui sont coiffées par de lourds solos de guitares.
Des notes carillonnées papillonnent autour de la ligne sombre de Polarstern. Des voix ajoutent une dimension intrigante à un rythme qui croisse comme une horloge voulant devancer son mouvement dans une ambiance voilée de strates mellotronnées et de solos de guitares qui pirouettent avec passion. Un titre près du style Berlin School tout comme Fearless avec ses boucles séquencées qui coulent dans un univers ambiant et ce malgré un séquenceur fébrile entourant une ligne de pulsations qui n'explosera pas. Tout le contraire de Remember avec son rythme saccadé et circulaire tourbillonnant sur un mouvement ascendant du séquenceur qui est trituré de lourds riffs et solos mordants. Après la douce comptine aux guitares ciselées de Dream with Me, nous entrons dans les voûtes des premières compositions de FD Project qui privilégiait les grosses guitares sur de fines séquences rotatives. La section Yesterday débute avec hésitation et Dream in a Dream. Une douce composition dont les prémices est une guitare qui roule sur un mouvement circulaire avec de sulfureux solos. Nous sommes dans du Oldfield ici! Around the World présente une structure plus syncopée qui virevolte en boucles sur des solos de guitares. Waterfall étonne avec son intro brumeuse teintée de notes argentines qui gambadent sur une structure au crescendo lent et une séquence basse cabriolant légèrement. Un envoûtant synthé enveloppe le morceau pour nous accompagner aux pays des rêves, des illusions et des fantasmes. Un très beau titre oublié sur les tablettes de Frank Dorittke. Early Years possède une approche très Kraftwerk avec un zest de Neu! et Michael Rother. Un titre nerveux sur un rythme débridé et déchiré de gros solos de guitares incisifs qui s'enchevêtrent à des solos de synthés plutôt timides. Wishes conclût cette œuvre rétro actuelle avec une belle séquence à la Michael Rother qui tambourine un rythme timide, mais à la mélodie efficace.
T&Y représente les visions très parallèles et parfois opposées de FD Project. D'hier à aujourd'hui, Frank Dorittke exploite un univers musical qui serpente la Berlin School, les rythmes teutoniques et l'approche tribale folklorique de Mike Oldfield. Un audacieux mélange qui coule dans un univers parfois complexe, mais toujours harmonieux, où la guitare est maître dans une sphère emplie de séquences inter changeantes sous un bouillonnement d'un synthé plus près du mellotron que de ses solos.
Sylvain Lupari (12/09/09) ***½**
Disponible au FD Project Bandcamp
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