“Cet album est principalement une grande et profonde incursion grande dans les ambiances cinématographies de Tangerine Dream. Incroyable!”
1 Labyrinth 2:56
2 Unknown Excursion 3:11
3 Orientalic Excursion 6:34
4 Through the Spheric Timegate 6:51
5 Stratospheric Impression 4:47
6 Living Illusion 1:50
7 Twilight Situation 4:45
8 Timegate through Underwater Worlds 3:42
9 Cosmic Lovescene 3:55
10 Confrontation 5:29
11 Dream-Surrender 1:06
12 Running Away 2:52
13 Vision of a Timebridge 4:57
14 Garden of Wonders 1:40
15 Awakening out of Dreams 6:51
16 Rising Back to the Dreamlands 4:29
17 Dreamgirl on the Broadway - Dream or Reality? 3:42
(CD-R 69:37)
(Cinema, Berlin School)
Des riffs de clavier sombres dansent sur des percussions lourdes. Des accords plus légers flottent en même temps que des chœurs très éthérés. On fronce les sourcils et on se demande si on n'écoute pas un titre oublié dans les coffres de Tangerine Dream, périodes Thief ou encore Flashpoint. Avec son rythme martelé dans une relative douceur cauchemardesque Labyrinth étale tout le poids de son paradoxe entre le titre de son album et la subite façon de trouver le lourd rock électronique de Tangerine Dream très invitant. Jouant sur les différentes étapes créatrices du célèbre trio Berlinois, SOUNDTRACK FOR DREAMS n'a rien d'une douce invitation à la rêverie. C'est un album de rock électronique pur et dur qui s'abreuve des influences de Tangerine Dream et de son approche plus cinématographique avec des titres courts, plein de beaux moments d'ambiances, où on entend avec plaisir des réminiscences de Thief jusqu'à Poland en passant par Le Parc. Mais partons de sa genèse… SOUNDTRACK FOR DREAMS fut initialement réalisé en 1999 sur l'étiquette personnelle de Frank Klare (Traumklang Self-Released TK-CDR-9). Cette première mouture offrait 11 titres nommés Dream 1 à Dream 11. Une 1ière version remasterisée voyait le jour en 2006 sur le label Allemand SynGate avec 6 nouveaux titres composés en 2006. Tout vendu de nouveau, SOUNDTRACK FOR DREAMS revit pour une 3ième fois en 2010, toujours sur SynGate, dans le même format que 2006. Quoique composée entre 1998 et 2006, la musique de cet album est une mosaïque de rock électronique lourd et vivant qui ne semble souffrir d'aucun décalage artistique entre ses 8 ans de composition grâce à un très bon mixage des séquences (fait par Thomas Bechholds de Valleyforge) et une très belle remasterisation effectuée par Bernd Moonbooter Scholl, comme en témoigne le passage entre Labyrinth et Unknown Excursion.
La première séquence de rythme de Unknown Excursion est directement attachée au dernier battement de Labyrinth et le titre offre un solide rock électronique à la Bondy Parade ou encore Dr.Destructo. Orientalic Excursion présente une superbe mélodie aux parfums d'Orient sur un lit de séquences scintillantes. Le rythme prend du temps à prendre forme. Flottant entre harmonies et ambiances, il flagelle le temps avec de puissantes percussions électroniques qui pavent la voie à un très beau ver d'oreille à la mélodie soyeuse. Vivant, harmonique et entraînant, on hoche de la tête et on tape du pied comme à l'été de mes 14 ans avec un doux parfum de Patchouli. Les synthés symphoniques de Through the Spheric Timegate caressent une structure de rythme circulaire où séquences sphéroïdales se font harponner par des percussions dont les coups martelés refondent le rythme en une approche plus linéaire. Encore là; Bondy Parade ou Dr.Destructo, mais en plus éthéré. Stratospheric Impression offre une structure plus évasive où le rythme est lent et palpite avec une certaine lourdeur, un peu comme dans Twilight Situation et son approche cinématographique qui me rappelle Near Dark. Cliquetis et percussions agrippent un rythme hypnotique que la voix de Sabine Klare surplombe de chants ésotériques. Living Illusion nous tombe dans les oreilles avec une vague de séquences dont les ondulations voltigent nerveusement avant de débouler dans les filets de percussions aux roulements militaires électroniques. Et nous continuons notre découverte de SOUNDTRACK FOR DREAMS que les rythmes et ambiances qui s'y terrent sont tous de territoires connus. Et la musique est lourde. Si on entend avec évidence les influences de Tangerine Dream, on entend aussi l'approche très personnelle de Frank Klare dont la créativité n'a rien à envier aux multiples visages de la gang à Edgar.
Lorsque nos oreilles débouchent Timegate through Underwater Worlds, on perçoit une subtile différente entre les huit nouveaux titres qui séparent les deux parutions. Ici, les réminiscences du Dream sont plus près es années Le Parc avec un mouvement de séquences dont les tonalités vaporeuses rappellent Poland. Le rythme est plus clair, moins lourd, et reste très entraînant avec cette structure qui volète comme un papillon prisonnier de son tube vertical. Après un tout mignon et entraînant Cosmic Lovescene, Confrontation nous replonge dans les ambiances de Thief entrecroisées à la puissante noirceur de Near Dark. C'est un très bon titre avec un brillant jeu de percussions électroniques qui se conclut dans les bondissantes séquences teutoniques de Dream-Surrender qui lui nous amène aux ambiances très The Keep de Running Away. On s'ennuie des ambiances de Optical Race? On écoute le très mélodieux tic-tac hypnotique de Vision of a Timebridge qui, par moments, épouse un peu les harmonies de Underwater Sunlight, surtout avec une guitare très rêveuse. Les harmonies fondent dans le très ambiant Garden of Wonders qui lui nous porte au lourd et puissant Awakening out of Dreams et les solos de guitare très incisifs, de même que les riffs mordants, de Max Schiefele qui flottent et galopent comme de menaces mélodieuses. Très bon! Rising Back to the Dreamlands et Dreamgirl on the Broadway - Dream or Reality? concluent un surprenant album dont les essences et l'esprit étreignent le berceau des influences d'un artiste qui s'est procuré littéralement le son TD des années 80, autant par le biais des équipements que par une passion évidente pour la musique de genre cinématographique du trio Franke, Froese et Schmoelling. Et moi, j’entends des souvenirs de Le Parc flotter dans mes oreilles après que les dernières notes de Dreamgirl on the Broadway - Dream or Reality? aient tombées.
Sylvain Lupari (21/04/14) *****
Disponible chez SynGate Records
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