“Je pense que c'est la toute première fois que Frank Rothe amène des texture de Fratoroler ou encore de Filter-Kaffee dans Fringo Chills”
1 Falling Snow 19:00
2 Cooling Colder 17:54
3 Icy 20:01
4 Welcome Springtime 9:36
(CD-R/DDL 66:31)
(Ambient Berlin School)
Dès qu'un accord pulsatoire franchit nos oreilles, Falling Snow multiplie ses rayonnements par 6. Des ombres flottantes, une série de 2 accords et leurs échos, sans compter l'écho de ceux-ci, et une onde de murmure sibyllin se transformant en longue complainte d'un bleu acier sont parmi les éléments flottants qui ornent ce premier panorama dans …COOLED. Des jets de wooshh et de wiishh remontent à la surface, comme des rafales isolées, alors que le panorama s'alourdit d'éléments réverbérants et de tendres solos de synthé qui font contrepoids à cette masse sombre et ténébreuse qui avance avec plus de conviction dans Falling Snow. Le point des 8 minutes change un peu la température du titre avec des jets flûtés qui remonte le courant de cette masse sonore. Jouant avec des pulsations éparpillées, ces jets prennent apparence de notes qui elles prennent l'apparence d'un rythme alors que tout autour danse un stratagème rythmique dessiné par des ions indisciplinés. Ces flocons rythmique dansottent tout autour de l'ossature d'un titre qui étend couche d'ambiances par-dessus couches d'ambiances alors que ce rythme fantôme, il tournoie avec la discrétion d'une chose inexistante, continue d'obséder nos sens. Et plus les secondes passent et plus les rôles s'inversent jusqu'à atteindre la finale d'un titre qui nous a endormi jusqu'à son évasion. Et Falling Snow ne sera pas notre seul enjôleur des sens puisque les 3 grandes structures de ce 3ième album de Fringo Chills proposent ces longues structures où chaque son a son importance puisque sa mutation dépend de la note suivante. Comme Frank Rothe, l'âme derrière Fringo Chills, j'aime relaxer en suivant les évolutions de ces longs titres aux dénouements inconnus, mais souhaités. À ce niveau, …COOLED rempli les promesses de son compositeur. J'aime ces bruits qui deviennent des bous de rythmes et d'harmonies. Et encore une fois, …COOLED réponds à mes attentes.
C'est donc avec des oreilles remplies de plaisir auditif que je poursuis ma quête de cet album de Fringo Chills. Des nappes de voix célestes sont à l'origine de Cooling Colder. Loin de refléter les couleurs de son titre, les ambiances coulent avec de fines voix sur un lit de réverbérations sourdes et d'autres éléments qui l'entoure. Un peu comme dans Falling Snow, ces lointains éléments fomentent une vision rythmique que l'on finit par perdre d'oreilles lorsque les ambiances dévient vers une étage plus chthonienne. L'ossature rythmique revient avec plus de force avec des battements qui s'appuient sur les effets d'écho dans cette structure ambiante qui connait aussi son premier point de fracture autour des 8 minutes. Le tintamarre persistant érafle la bonne volonté de mes tympans qui peinent à suivre l'évolution que veut prendre Cooling Colder! Une ligne du séquenceur reste active et traverse la tempête pour finalement dominer autour des 17 minutes, sculptant un rythme ambiant qui sera aspiré dans les poussières du vide interstellaire. Icy déploie sa texture d'intensité dès la première résonnance d'une note tombée. Son panorama est inondé d'ondes réverbérantes assiégées par des stries difformes qui sont comme des pointes de laser crachant des hhiiisshhh qui nous fouette les tympans. Les grondements continus sont appelés à souffrir sous leurs piqures alors que doucement, la texture introductive permute en un tintamarre coutumier qui nous transporte vers un splendide mouvement de Berlin School ambiant vers la 12ième minute. Le séquenceur devient un élément unique de rythme zigzagant qu'un synthé mordille de petite caresses tonales. Ne cherchez plus les plus belles minutes de …COOLER! Elles infiltrent lourdement nos oreilles de la 12ième à la finale de Welcome Springtime qui nous offre un splendide Berlin School évolutif au niveau du séquenceur qui fait parader ses quelques lignes en des rythmes parallèles. Le synthé est conçu dans la poésie avec des solos plaintifs qui sont aussi musicaux que ce rythme qui nous emporte aussi loin que notre imagination l'autorise.
Je pense que c'est la toute première fois que Frank Rothe amène des texture de Fratoroler ou encore de Filter-Kaffee dans Fringo Chills. Ambiant dans une proportion de 70%, …COOLER propose des phases qui flirtent avec l'univers de ses deux groupes sans oublier le vieux Tangerine Dream des années 70, surtout au niveau du séquenceur et des ambiances dans les très bon Welcome Springtime. Un album qui demande un certain ajustement, tuning, de nos tympans qui vont par contre se faciliter les choses à partir de la 12ième minute de Icy. …COOLER est un gros album de SynGate et de Fringo Chills. Un très bel album qui va vous faire plisser des oreilles…
Sylvain Lupari (17/11/20) *****
Disponible au SynGate Bandcamp
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