“Des rythmes minimalistes évolutifs dans une mosaïque de couches et de solos de synthé uniques à la touche de FJ, Warm Sequencing est un autre album séduisant”
1 Warm Sequencing I 17:12 2 Warm Sequencing II 12:44 3 Warm Sequencing III 18:06
(CD Digipack 48:02)
(Berlin School)
Trois longues structures minimalistes dont les fines gradations sont imprégnées des parfums de In Blue de Klaus Schulze, WARM SEQUENCING continue là où Init Mind avait escorté le très beau Electronic Ballad.
Des bruissements cosmiques et une ambiance astrale ouvrent Warm Sequencing I. Des nappes de voix imbibées de poésie céleste et un brouillard intergalactique flottent sur des accords grésillants et chevrotants. L'effet de saccades de ces accords sonne comme des vuvuzelas usées. Tranquillement, Fryderyk Jona met la table à sa dernière œuvre avec une ambiance très vintage au niveau des effets et du suspense. Des accords sautillent, après la barre des 3 minutes, dans un couloir intemporel sculpté par une brise creuse. Des tintements dansent en arrière-scène en même temps que des séquences pétillent comme des bulles dont l'éphémère existence frôle l'incompréhension. Hypnotique, cette structure de rythme ambiant enforci le ton autour des 6 minutes avec l'apparition de fines percussions et des battements d'une bonne ligne de basse. La première métamorphose s'effectue en douceur alors qu'un beau ruisseau d'arpèges tisse une harmonie où il n'y a aucune espace pour pousser une autre note. Les percussions Tablas et Bongos ainsi que ces pulsations molles portent le rythme de Warm Sequencing I vers un très bon Groove cosmique où les percussions jouent toujours un rôle divinatoire dans la musique de Fryderyk Jona. Accélérant toujours subtilement la cadence, Warm Sequencing I sniffe sa fin avec de beaux solos de synthé, rappelant que Fryderyk maîtrise à merveille le séquenceur, la boîte à rythme et le synthétiseur.
Le malheur de WARM SEQUENCING est qu'il arrive après des monuments tel que Init Mind et Electronic Ballad. L'effet de surprise est donc amputé de beaucoup puisque la musique évolue sur les mêmes patterns minimalistes que les 2 derniers albums de Fryderyk Jona. La différence est dans les nuances. Les mouvements oscillatoires du séquenceur tissent des rythmes toujours hypnotiques qui ondulent comme les hanches d'une danseuse de Baladi dans un univers intersidéral que FJ orne de ces délicieuses percussions orientales et d'effets soniques empruntés dans la galaxie du style de MÉ des années 70. Et toujours, l'évolution des 3 phases se déroulent en subtilité. Warm Sequencing II épouse la même tangente introductive que la pièce d'ouverture avant d'offrir un mouvement sensuel plus fluide. Les nappes de synthé y sont foisonnantes avec des solos très aériens alors que les percussions et la ligne de basse pulsatrice s'occupent de barder le mouvement ondulatoire du séquenceur. Mouvement qui s'occupe de l'ouverture de Warm Sequencing III, de loin le titre le plus addictif de cet album. Ici, tout est plus animé et riche en effets tant rythmiques que méditatifs. En fait, c'est un séduisant combat entre les deux pôles. La ligne de basse mange nos oreilles avec une approche où le rythme et la mélodie s'épuisent à copuler et incitent nos sens à flotter au même diapason que la ligne de rythme et ses percussions obligent nos pieds à inonder le sol de tapements épars. Magnétisés, nos sens percutent la réalité vers la 13ième minute où Fryderyk Jona remplit nos oreilles de ces solos aussi uniques que la tonalité de son synthé. Magique! Je sais, j'ai déjà dit…!
Mais la musique de WARM SEQUENCING, et de Fryderyk Jona, est aussi envahissante, aussi délectable que ses premiers souvenirs des parfums de nos premiers amours. Même s'ils sont habituels, ils ont toujours ce même effet séduisant sur nous. Incontournable pour les fans de Fryderyk Jona et essentiel pour ceux qui regrettent cette majestueuse époque de Klaus Schulze! Ah les parfums des sons…
Sylvain Lupari (03/12/16) *****
Disponible au Fryderyk Jona Bandcamp
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