“Ainsi va l'univers poétique et extrêmement musical de Gert Emmens”
1 Part I 10:40
2 Part II 5:08
3 Part III 7:28
4 Part IV 14:38
5 Part V 9:36
6 Part VI 16:05
7 Part VII 7:19
(CD/DDL 70:52)
(Progressive EM Netherlands School)
Un vent sombre et métallique amène des effets sonores aux arches résonnants. L'ouverture de THE NEAREST FARAWAY PLACE Vol.1 est un mouvement flottant où des voix à peine perceptibles traînent parmi des souffles tribaux lugubres et des lamentations sifflotées. Une introduction digne d'une fiction musicale où tout peut s'entendre, comme s'imaginer. Une flûte, bien distincte, erre dans cet univers intrigant, éveillant une séquence aux tintements carillonnés dont les échos se multiplient dans un ruisselet prismatique, coulant vers une autre séquence ourlée d'une ligne de basse ondulante. Le rythme prend forme sur un mouvement qui galope avec hésitation sous un firmament tintant de carillons. Une fusion synthé/guitare et des percussions agrémentent cette cadence qui circule en boucle sur une structure doucereuse avant d'embrasser des ondes vaporeuses, des chœurs célestes et des strates fuyant qui ornent une constellation musicale éthérée. Ainsi va l'univers poétique et extrêmement musical de Gert Emmens. THE NEAREST FARAWAY PLACE Vol.1, dont les bases ont été conçues pour un concert donné en Allemagne le 10 novembre 2007 (le Gasometer de Oberhausen), est une longue pièce de 71 minutes segmentée en 7 parties. Le synthésiste Hollandais continu son exploration ambiguë des univers galactiques aux formes sombres et intrigantes. Un monde irréel sculpté dans la versatilité de ses rythmes et tonalités, ainsi que de ses sculptures séquencées aux sonorités si uniques au monde musical d'Emmens et de ses synthés mellotronnés aux variables arômes astrales, croisant l'obscurité et la limpidité des harmonies. Part II est accroche-cœur avec son mellotron émotif qui enveloppe une rythmique séquencée soutenue par des riffs de guitares. Le rythme est fluide et arrosé de solos de guitares et de synthé. Part III avance à tâtons sur une séquence en cascade. Cette rythmique plus théâtrale que musicale est pilonnée de percussions métalliques et enveloppée d'un synthé aux odes spectrales et aux solos déchirants.
Part IV est du pur Emmens, tel que l'on connaît depuis When Darkness falls Upon the Earth. Une structure séquencée complexe aux soubresauts lourds et résonnants sautille sur un clavier aux ondes papillonnantes et aux souffles lyriques, créant une étrange fusion mélodieusement cohérente où le rythme saccadé valse avec un mellotron aux ondes mélancoliques. la séquence devient plus nerveuse vers la 6ième minute lorsqu'elle confronte des percussions lourdes qui ralentissent une rythmique déjà incertaine. Les voiles synthétisées enveloppent cette cadence devenue anémique avec des odes brumeuses qui nous entraînent sous les orages cosmiques de Part V. Cette partie offre un rythme séquencé pulsatif et nerveux sous un synthé aux souffles spectraux et une guitare contrastante de lucidité qui s'éteint dans une nébulosité astrale flûtée. Part VI en émerge pour ré initier cette lourdeur atmosphérique au rythme décousu qui fait la splendeur de ce 14ième opus de Gert Emmens sur une séquence nerveuse et hésitante. Un mouvement plus psychédélique qu'électronique qui croît sur un synthé aux ondes chthoniennes, aux solos très sinueux et des frappes de percussions claquantes et enclumées. Un autre très bon titre qui exploite les zones sombres des années analogues. Part VII propose une belle finale où guitares et synthés opposent leurs lyrismes sur une belle séquence hypnotique et musicale, comme Gert Emmens en connaît toutes les astuces avant de croiser la quiétude d'un synthé morphique. Une finale qui ouvre la porte à un possible Volume 2.
Sylvain Lupari (16/11/08) *****
Disponible au Groove nl Bandcamp
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