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Writer's pictureSylvain Lupari

Graham GETTY & Michael NEIL: Retrochet I (2010) (FR)

Mon meilleur album en 2010, ce n'est pas juste une imitation mais du pur talent de 2 musiciens friands de T.D. dans les années 70

1 Cirrus Strata 9:50

2 To Close My Eyes 6:04

3 Schulzephonic 15:26

4 Flughafen Tempelhof 11:37

5 In the Realm of the Senses 7:08

6 Karl Marx Allee 11:13

(DDL 61:18)

(Ambient, Berlin School)

Retrochet est un projet musical qui embrasse les racines de la Berlin School avec les technologies et les communications d'aujourd’hui. Synthésiste ayant une vaste expérience de plus de 25 ans, Michael Neil a effleuré toutes les sphères de la MÉ avec des approches autant rythmées qu'ambiantes alors que Graham Getty revient d'une absence de 17 ans, lui qui affectionne les rythmes séquencés. Tous les deux ont entrepris de composer un album sans se voir. Un album qui respecterait les prémices de la Berlin School et qui se ferait via les communications Internet. Il en résulte en un étonnant album aux arômes d'une Berlin School oubliée et retrouvée. RETROCHET I est plus qu'une incursion que plusieurs artistes ont entrepris avec succès dans une quête musicale visant à reproduire ce que Tangerine Dream avait abandonné après Encore. C'est un opus assez mélodieux avec des mouvements de séquenceurs parfois violents et tantôt pondérés qui forgent de splendides structures à la fois ambiantes et éthérées. Une union parfaite entre 2 musiciens dont la distance n'a jamais affecté leurs complicités. Voici l'album de 2010 en MÉ de style Berlin School; voici RETROCHET I!

Tendrement violent Cirrus Strata ondule avec force, telle une locomotive éthérée sur les rails d'un ciel chimérique. L'intro est douce et vaporeuse avec ses fines nappes de mellotron dessinant des nuages qui flottent dans un vide sidéral. Certains y entendront cette ambiance éthérée des ciels désertiques de Steve Roach, alors que d'autres y entendront ces séquences à la Tangerine Dream sur Ricochet. Le rythme de Cirrus Strata est violent et pesant. Il bat une mesure furieuse et frénétique avec des accords d'un séquenceur qui galopent et zigzaguent, telles des cascades inégales sous les souffles d'un mellotron à brume chthonienne qui enveloppe d'un étrange arôme électronique cette magnifique furie séquencée. Un violent mouvement aux accords qui sautillent et explosent avec un goût de liberté, déviant subtilement et légèrement de son axe minimaliste. Explosif, le rythme lourd de Cirrus Strata s'estompe graduellement, respirant les fragrances d'un bon vieux Tangerine Dream pour se fondre dans l'intro de To Close my Eyes; le calme après la tempête. On y entend encore les souffles de ce synthé nasillard qui forment un délicat maelström éthéré avec ses couches de synthé et de mellotron qui envahissent un cosmos bleu rempli de douceurs oniriques. Des souffles de flûtes percent cette valse atonale et gravitent parmi les états d'âmes de To Close my Eyes qui est majoritairement poétique et quelquefois dramatique. Schulzephonic enchaîne avec des souffles de synthé hybride qui chantent derrière un miroitement d'arpèges scintillants gambadant fébrilement sous une brume éthérée. Schulzephonic offre un mouvement séquentiel plus léger que sur Cirrus Strata, mais défile en ondulant avec des accords serrés qui sautillent dans une forme d'écho où une multiplicité de lignes séquencées émergent au travers diverses sonorités. Des chœurs chthoniens délirent derrière ce rideau de brume, soufflé par des mugissements et claquements à la fois feutrés et métalliques sur une séquence tantôt violente et tantôt plus souple. Un mouvement progressif qui embrasse, un peu après la 7ième minute, une force séquentielle semblable à celle de Cirrus Strata pour rugir sous les lignes d'un synthé aux souffles spectraux, hurlant dans une étrange implosion d'une frayeur diurne.

Flughafen Tempelhof est délicieusement envoûtant avec ses délicats accords d'un séquenceur qui sautillent et gambadent parmi de fins serpentins analogues. Une superbe mélodie minimaliste qui lentement se vêt de costumes musicaux parallèles, tels cette onde réverbérante et ces délicats arpèges cristallins qui y dansent ainsi que cette ligne de synthé qui hoquète et sautille. Une symbiose mélodieuse qui ne finit plus de se vêtir de sonorités variables jusqu'à ce que des percussions pilonnent une tendre rythmique, ajoutant une plus profonde dimension hypnotique sous un ciel truffé de sonorités éclectiques analogues. Le mouvement s'amplifie et les séquences modifient quelque peu leurs axes sous les chants d'un synthé quelque peu nasillard, alors que Flughafen Tempelhof traverse sa 1ière portion pour y devenir plus lourd avec des séquences plus sinueuses qui papillonnent lourdement sous les complaintes d'un synthé à la comptine de chérubin inoffensif. Tout un morceau qui laisse ses traces, comme des vers d'oreilles. Délicat, In the Realm of the Senses est une belle intrusion musicale dans le merveilleux monde des mellotrons. Une flûte enchanteresse y souffle ses plus beaux airs sous de délicates vagues d’un monde irréel truffée de délicates et somptueuses nappes mellotronnées qui flottent sous un délicat mouvement séquentiel qui ne perturbera point l'étendue morphique d'In the Realm of the Senses. Des roucoulements spectraux illuminent les premières mesures de Karl Marx Allee. Des séquences et leurs tonalités échoïques y sautent parmi de lentes et ondoyantes strates d'un synthé éthéré, plongeant ce dernier titre de RETROCHET I dans une ambiance mélancolique. Des percussions pulsatrices émergent d’entre ses séquences dandinantes et des cymbales papillonnées pour pilonner un rythme ascendant où des séquences aléatoires sautillent à l'ombre des chœurs sombres et d'un synthé aux superbes strates mélodieuses. Le rythme devient lourd et le rythme résonne comme dans Cirrus Strata sur des pulsations hypnotiques, alors que le synthé étale de splendides couches lyriques et poétiques. Un autre très beau titre qui rassemble tous les éléments mélodieux, cosmiques et perturbateurs qui entourent ce très bel album.

RETROCHET I est mon plus bel album de 2010. Un album imbibé des tonalités des années 70 avec son lot d'originalités qui éloigne le duo Michael Neil et Graham Getty d'une image de simple imitateur, mais bel et bien de compositeurs et musiciens inspirés du Berlin School des années vintage.

Sylvain Lupari (17/01/11) *****

SynthSequences.com

Disponible au Retrochet Bandcamp

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