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Writer's pictureSylvain Lupari

GUSTAVO JOBIM: Connection - Tribute to Conrad Schnitzler (2013) (FR)

Ne cherchez pas d'harmonies ici, il n'y en a pas. Mais il y a du bruit et des bruits ... et des bruits

Connection 1 4:11

Connection 2 3:52

Connection 3 3:31

Connection 4 2:15

Connection 5 2:11

Connection 6 3:00

Connection 7 2:33

Connection 8 3:14

Connection 9 3:50

Connection 10 5:18

Connection 11 2:30

Connection 12 3:26

(DDL 39:51) (Industrial Music)

De l’anti-musique? Absolument! Et ce n'est pas parce que ce sont 12 Connections déconnectées des phases de musique que notre cerveau assimile habituellement que CONNECTION-TRIBUTE TO CONRAD SCHNITZLER ne vaut pas le détour. Dès les premières réverbérations qui gargouillent et hurlent avec démence sur le dos des pulsations qui subdivisent leurs frappes linéaires avec férocité, nous savons que les 40 prochaines minutes de cette hommage à Conrad Schnitzler seront forgées dans les labyrinthes de l'abstraction la plus absolue. Connection 1 est sculpté dans des bruits de tôles flottantes et de leurs froides tonalités métalliques qui se fondent dans un étonnant maelström oscillatoire qui finit par dégager une musicalité qui laisse perplexe. Connection 4, quoique plus saccadé, est un autre titre qui pulse avec une frénésie bordélique…si on aime ce style minimaliste lourd et bruyant. Ne cherchez pas d'harmonies nulle part, tout est désharmonies sur cet essai musical de Gustavo Jobim. Connection 2 offre une structure organique qui flotte dans des ondes grésillantes, des bruits blancs dont les amples mouvements décrivent de grands arcs ailés. On aime? Eh bien il y a Connection 8 qui est divisé entre son âpreté et sa douceur et Connection 10 qui euh …à vrai dire, faut entendre.

On pénètre dans l'antre de la noirceur avec Connection 3 et ses intenses couches d'orgues ténébreuses qui soufflent dans les vols perdus des chauves-souris effrayées. Un titre sombre, comme Connection 5 qui est par contre plus musical avec ses ondes vampiriques et Connection 9 qui est une lente procession dormant dans les sous-sols d'un vaste entrepôt désertique. Connection 6 nous amène à un autre niveau avec ses percussions qui tournoient comme une fusion d'hélices d'hélicoptères sur un lit d'ondes dont les tonalités métalliques soufflent et souffrent dans l'indifférence. Connection 7? Que dire sinon que c'est du bruit. Une explosion d'explosions et de pétarades de feux d'artifices qui éclatent de mille couleurs électroniques dans les douleurs des couches d'un synthé aussi sombre que triste. Une chance qu'il y ait Connection 11 pour panser nos oreilles qui sont exposées à un tir nourri de tonalités les plus bigarrés qui soient et les rythmes les plus étrangement invertébrés qui soit. Et Connection 12 de nous rejavelliser les oreilles avec ses longues complaintes résonnantes qui pulsent dans de toxiques nuages de grésillements, parachevant une œuvre dont la beauté réside dans cette volonté de nourrir la musique abstraite de ces tonalités que seul un cerveau illuminé d'une mission peut restituer; la mission de rendre hommage à un artiste aussi étrange que nécessaire.

Sylvain Lupari (11/04/13) *****

Disponible au Gustavo Jobim Bandcamp

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