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Writer's pictureSylvain Lupari

HARALD NIES: Cryptic Labyrinth (2009) (FR)

“C’est un album correct qui n’est pas le meilleur de Harald Nies mais avec quelques morceaux solides qui font que nous l’apprécions juste correctement”

1 Cryptic Labyrinth 17:24 2 Loftsoft 6:02 3 Faghora 7:00 4 Delay Rama 5:12 5 Hopefull Visions 7:30 6 Open Senses 7:44 7 Pensive Times 5:41 8 Wazniu The Sylph 8:34

(CD/DDL 65:23)

(New Berlin School with Dance&Rock phases)

C'est dans un modèle d'Électronica, genre Ambient House avec une touche de Groove, que la pièce-titre infiltre un panorama de musique de danse cosmique. Le son est comme étouffé dans une étrange membrane imperméable, un peu comme si on entendait la musique dans une pièce voisine. Les séquences sont houleuses et forment une grappe rythmique statique qui est doucement picorée par de sobres percussions. Un up-tempo enveloppé de ouate quoi! D'où s’échappent des filaments stroboscopiques, quasiment enveloppés de feutre, et des lignes d'arpèges, plus lumineuses, qui papillonnent dans leurs sillages. Créatif dans cette présentation minimaliste, conçue pour une panoplie d'enregistrements multipistes, le synthé crée maints effets sonores pépiant dans des nappes flottantes qui déroulent des seuils de brume et lance des solos plutôt musicaux sifflotés comme un promeneur dans l'aube d'un dimanche. La guitare et ses solos se mettent de la danse autour des 9 minutes, donnant une teinte plus rock à Cryptic Labyrinth qui reste en revanche tout de même dansable. Cette phase fait très Ashra d'ailleurs. Cryptic Labyrinth embrasse par la suite une brève phase ambiante avant de plonger vers un genre de ballade semi lourde. Et subitement, tout s'éclaircit dans le panorama de CRYPTIC LABYRINTH. Le rythme est plus dynamique et la tonalité plus radieuse. Je dois admettre que cette proposition d'ouverture au 7ième album d'Harald Nies m'a laissé les oreilles au neutre. Le rythme étouffé, qui aurait été nettement plus jouissif dans un élément sonore digne de sa stature, des 10 premières minutes m'a plus agacé que plu! Ouvrant les portes à un bon album qui n'est pas son meilleur mais qui s'écoute bien. Le lit d'arpèges scintillants, dont les tonalités irisées pétillent dans une foulée minimaliste du séquenceur, sonne très Tangerine Dream des années Jive dans Loftsoft. Les entrechoquements des billes de cristal façonnent un rythme virtuel statique. Entraînant pour les doigts, la structure est doublement attrayante avec les solos harmoniques du synthé qui roucoule comme un rossignol électronique tout en trouvant l'espace nécessaire afin d'éparpiller des pads de brume éthérée dont les douceurs séraphiques fondent avec des nappes de voix absentes. Mes oreilles sont plus à l'aise dans ces tons qui font de Faghora un vrai rock électronique qui coule sur un fleuve d'houleuses oscillations séquencées afin de soutenir la route de très beaux solos musicaux aux teintes de rock et de rêves. Delay Rama est un petit titre tranquille qui met en évidence la guitare d'Harald Nies et ses accords un brin bluesy dans un délicat parfum cosmique. On entend qu'il est un (très?) bon guitariste! Hopefull Visions s'amène avec des arpèges nerveux et des percussions (boom-boom) dans un Ambient House orné d’une pléthore de solos de synthé. Une musique qui reflète trop bien son titre, Open Senses est un superbe titre poignant rendu émotif par un piano incisif, des larmes de synthé très émouvantes et des orchestrations tissées dans un haut degré d'hypersensibilité. Un beau slow lunaire et morphique qui donne sa bonne dose de frissons. C'est un des nombreux joyaux de tendresse dans le catalogue d'Harald. Pensive Times propose un bon mid-tempo couronné d'effets interstellaires. Les percussions et basses séquences clopinent et sautillent sous les rêveries des lignes d’arpèges forgée dans la délicatesse. La ligne de basses séquences vrombit avec plus d'insistance en 2ième moitié, éveillant la guitare et ses nombreux solos teintés d'une vision de rock électronique. Il faut plus de 90 secondes avant que Wazniu The Sylph amorce sa virée rythmique dans un pattern de New Berlin School qui fait Software. Moins froid et moins mathématique, le flux rythmique est guidé par un séquenceur qui crache ses ions sautant vivement à la queue-leu-leu. Ce mouvement vif et très Berliner porte une série de solos aux tonalités plus ou moins flûtées, comme dans les années 90. Les dernières secondes alimentent un bon rock, une touche qui a sauvé la mise à quelques endroits dans ce CRYPTIC LABYRINTH. Sylvain Lupari (26/03/19) **½***

Disponible au MellowJet Record shop

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