“Un bon voyage dans le temps, cet album nuance et fusionne parfaitement les sons progressifs et électroniques des années 70”
1 Magnetic Deflection 5:50
2 Lightconversation 5:38
3 Alpenglühen 11:36
4 Harfentanz 5:08
5 Aqualin 8:50
6 Quantium 4:53
7 Nebula Sources 5:13
8 OSC Trip 10:59
9 Between Stars And Ocean 4:07
(CD-R/DDL 62:15)
(E-Rock, New Berlin School)
Humm…retombez en amour avec la Berlin School. Réentendre ces boucles se répercutant en écho qui traversent le temps pour chatouiller nos souvenirs d'antan. Quel beau scénario. Et que diriez-vous si ça serait un guitariste Allemand qui écrirait ce texte musical? Comme Manuel Göttsching! Harald Nies est un amateur de son et de guitare électronique, dont il a acquis certaines bases par nul autre que Klaus Hoffmann Hoock, brillant guitariste de Mind Over Matter et réputé ingénieur de son. MAGNETIC DEFLECTION est son 3ième opus. C'est une féerie de boucles et de séquences trépidantes dont les vibrations sculptent notre passion.
C'est un titre très rock, Magnetic Deflection, qui ouvre cet album initialement paru chez SynGate. Une courte intro nébuleuse avant qu'un synthé à la mélodie très victorienne s'enfonce dans les tourbillons d'une séquence spiralée que des percussions martèlent à fond de peau. Ça donne une séquence lourde endossée par une basse gourmande dont la teinte organique roucoule sur un synthé dense aux divisions parallèles qu'un piano mélodieux suit à la trace. Le dédoublement des séquences et des nappes de synthé est une force chez Harald Nies qui peut ainsi avoir le contrôle sur ces pièces. Ici, sur Magnetic Deflection il s'amuse à pousser le rythme infernal dans des couloirs aux séquences explosives. C'est comme sur Aqualin, une autre titre au rythme infernal qui tangue entre le rock et le progressif électronique avec un tourbillon lourd et incessant ainsi que des lignes désynchronisées, arqué de légères modulations dans les tonalités. Le rythme sautillant de Lightconversation progresse sur un synthé ondulant qui forme de beaux segments harmonieux pour se fusionner avec une belle thématique mélodieuse. Une superbe guitare épouse cette spirale, calquant sa complainte mélodieuse sur de superbes boucles à la Ashra. Superbe!
Alpenglühen est la pièce de résistance de MAGNETIC DEFLECTION. Une courte intro austère roule nos émotions tout en introduisant une séquence saccadée qui tournoie avec douceur sur un synthé aux nappes flottantes. C'est un beau mouvement ondoyant aux séquences multiples et des percussions circulaires. Aigu, le synthé siffle de beaux solos qui survolent une séquence de plus en plus nerveuse qui se détache de son couloir original pour multiplier les opportunités rythmiques. Hypnotique et envoûtant, le synthé multiplie les lignes de mélodies ambiantes jusqu'à l'apparition d'une guitare aux boucles aphrodisiaques qui soulèvent tout le système pilaire de notre corps, et même au-delà. Ses notes floconnant sous des sonorités d'harpe électronique, Harfentanz nous bascule dans des structures de mellotron, genre Richard Pinhas dans East/West. Se découplant, les accords gambadent sous de somptueux mellotrons et des solos bouclés. Une belle petite merveille! Après Aqualin, Harald Nies nous présente son côté plus expérimental avec Nebula Sources, un titre qui navigue entre l'ambiant et un soft blues. Alors que OSC Trip est une lente procession qui démarre sur un faible rythme modéré et un beau synthé coulant pour embrasser les territoires nocturnes. La connexion entre les étoiles et l'océan est stupéfiante d'authenticité sur Between Stars and Ocean. On y entend les remous d'une vague cristalline qui tourne vers les cieux pour inonder les étoiles assoiffées.
J'ai bien aimé ce premier contact avec la musique de Harald Nies. MAGNETIC DEFLECTION est un opus qui nuance et fusionne à merveille les sonorités progressives et électroniques des années 70. Un beau voyage dans le temps, sans perdre d'oreille les sonorités plus contemporaines.
Sylvain Lupari (29/03/07) *****
Disponible chez MellowJet Records Bandcamp
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