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Writer's pictureSylvain Lupari

Harald Nies Multiverse (2023) (FR)

Si on aime danser et rocker sur une MÉ énergique faite sur des structures en constant mouvement

1 Space 7:00

2 Time 5:35

3 Matter 7:27

4 Energy 8:45

5 Information 6:28

6 Laws 6:15

7 Constants 6:17

8 Parallel 6:15

9 Alternative 6:40

10 Worlds 9:05

(DDL/CD-(R) 69:52)

(E-Rock, EDM)

Des claquements cadencés stimulent une ligne de basse virevoltant farouchement dans l'ouverture de Space. Dites-vous tout de suite que la musique énergisante n'a rien en commun avec la quiétude de l'espace! Le synthé, comme la basse, déroule des lignes circulaires, comme des solos entraînants, dont les harmonies funky virevoltent en spirales sur un débit vif qui flirte avec une EDM inspirée de la Soul Music. La batterie électronique énergise les vives ondulations d'une ligne de basses séquences en mode musique de danse. Le synthé fait figure de rossignol électronique en multipliant des roucoulements harmoniques une structure de rythme qui organise ces changements de peau, allant d'une brève phase ambiante et d'une réinitialisation d'un rythme qui termine Space avec un débit toujours plus énergique mais enrobé cette fois de belles harmonies torsadées d'un synthé plus mordant dans cet album que la guitare. De la musique électronique (MÉ) qui flirte entre la Techno, l'EDM et du solide rock cosmique, MULTIVERSE est à l'image de son titre alors que Harald Nies visite les genres et les sous-genres d'une musique construite pour faire danser, autant nos neurones que nos pieds dans une mosaïque conceptuelle de musique de danse où les 10 titres s'enchainent un à l'autre. Construit sur les bases de The Flow of Energy, ce dernier opus du guitariste-synthésiste de Duisburg propose rien de moins qu'un gros 70 minutes de MÉ alternative où les limites du psychédélique sont traversées sur la pointe des pieds, donnant un album de danse électronique rempli de surprises qui sont à la dimension de celui qui a charmé mes oreilles depuis son très bon Dual Systems en 2007. Mais son style a évolué depuis ce temps. Délaissant peu à peu le rock cosmique et ses phases atmosphériques, Harald Nies marche sur les terres de Element 4, un projet de Brainwork, en offrant une MÉ sise sur des rythmes de feu. À la différence qu'il prend un soin jaloux de faire évoluer chacun de ses titres à l'intérieur de limites de temps tout de même assez restreintes, d'où cet intérêt que nos oreilles collent à sa musique.

Courant sur des cadences variables, les structures de rythme épousent des mouvements circulaires qui sont propice à cette sensation de virevolter, parfois planer, entre les différentes textures harmoniques comme abstraites des synthés. Un titre comme Times, et ses très bons solos de synthé mélodieux, en est un parfait exemple avec son rythme moins énergique qui est drapé dans des arrangements orchestraux qui ne sont pas sans rappeler le Disco des années 70. Matter suit avec un tempo lent mue par un mouvement du séquenceur qui désarticule son rythme comme une colonne vertébrale perdant ses os. Le rythme est lent mais aussi très lourd. Parfois il s'emballe dans une frénésie spasmodique juste après des arrangements dramatiques. Harald multiplie et mélange les solos sur ce titre, autant du synthé que de la guitare, dont quelques-uns sont perçants d'émotivité. Energy propose la vision rock cosmique du musicien Allemand. Son rythme est entraînant, mais ce qui retient le plus l’attention sont ces solos de synthé et les arrangements électroniques qui donnent une dimension plus émotive à la musique. Disons que c'est le genre de titre qui nous accroche à la première écoute. Idem pour Information, un très beau titre avec une lente ouverture atmosphérique remplie d'éléments perçants aussi intenses que ces magnifiques solos de synthé. Son débit lent est martelé par de puissantes percussions et des basses pulsations sourdes mais dont chaque coup secoue cette membrane qui enveloppe l'âme. Un excellent titre poignant qui irait avantageusement dans une compilation des meilleurs titres de Harald Nies. Épousant le côté émotif et émouvant de Information, Constants offre une tendre ouverture méditative avant que le séquenceur et les percussions labourent une phase plus spasmodique. Disons que pour ses 6 minutes et des poussières, Cosntants nous tient sur le qui-vive. Son rythme galope ainsi entre une phase méditative et un passage de lent blues cosmique, sans la guitare, pour atteindre ce rythme de rodéo EDM dont les boucles circulaires sont animées par de bons effets percussifs sous de somptueuses nappes de synthé à la brume orchestrale. Parallel offre une structure de rythme soutenue par les à-coups de la batterie électronique. La ligne de basse est pulsatoire et ses bonds élastiques aident à la structure d'un rythme qui tournoie dans de bons arrangements orchestraux. Des nouvelles charges de la batterie ainsi que des élans du séquenceur réorientent le dynamisme de Parallel dont les arrangements et orchestrations tissent de belles phases de mélodies mélancoliques par des synthé aux solos plutôt sobres.

Alternative propose un autre rythme pulsatoire férocement nourrie par une ligne bondissante de basses séquences. Nous sommes dans une phase EDM de l'album avec un dynamisme redirigé par des percussions qui mitraillent le rythme avec des effets de claquettes électroniques. Le clavier et le synthé produisent de belles énergies mélodieuses, genre Groove et Funk, qui vont de pair avec le style très danse et technoïde du titre. Disons que c'est assez féroce, tout autant que Space, pour mes oreilles. D'un mi-tempo à du rythme plus énergique, Worlds termine cet album tout de rythmes de Harald Nies avec la structure de rythme la plus évolutive de MULTIVERSE. Son départ est envoûtant, procurant cette sensation de virevolter tout en planant sur un bon maillage entre les percussions électroniques et une très entraînante ligne de basses pulsations sautillantes. Le synthé laisse aller une texture plus psychédélique, ainsi que de bons solos harmonieux, et le clavier laisse planer des arpèges qui tintent avec des effets de percussions dribblés dans une tonalité industrielle. Worlds échappe à son emprise de rythme semi lent pour déboucher vers une phase plus du genre rock cosmique autour de la 3ième minute. Un bon titre qui profite de ses 9 minutes pour remodeler sa structure afin de constamment garder nos oreilles sur le qui-vive, un des gros attraits de ce très bon album du guitariste-synthésiste Allemand…si on aime danser et rocker sur une MÉ énergique et modulée pour la danse sur des structures en constant mouvement.

Sylvain Lupari (23/02/23) *****

Disponible chez MellowJet Record

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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